chapitre 8

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"L'art de vivre consiste en un subtil mélange entre lâcher prise et tenir bon."

Henry Ellis


*

La nuit avait été courte. J'avais pourtant essayé de dormir.

Mais les pensées s'acharnaient, encore une fois.

Je n'avais eu de loin l'esprit tranquille... Entre le bal de l'automne qui approchait (ce stupide bal, dont je me sentais obligé d'y assister), la famille Walters qui me détestait plus que jamais, mon pouvoir dont je ne saurais encore expliquer et contrôler, et les problèmes qui s'acharnaient les uns et les autres au lycée, je ne pouvais pas être tranquille, et tenter de trouver un moyen de m'épanouir.

Et ça m'agaçait plus que tout.

J'aurais pu trouver enfin la chance d'avoir la paix, d'avoir la paix avec le monde et avec moi-même, mais non. J'avais cette intuition que les problèmes s'acharnaient les uns sur les autres et qui étaient prêts à me nuire un par un comme des parasites.

Il était six heures du matin. Personne n'était levé. Alors qu'il fallait se lever pour aller en cours, je décidais de me réveiller le premier et de préparer des œufs et du bacon pour Ashton. J'avais accès directement à la cuisine. En me levant, j'avais le bas du dos qui me faisait mal et la douleur au niveau de ma plaie était toujours aussi intense.

J'allais donc à la cuisine. Je regardais dans le frigidaire, s'il y avait des œufs et du bacon et à ma grande surprise il y en avait. Je les sortais et je préparais une poêle que je faisais chauffer avec le gaz.

Ma plaie me brûlait, et la douleur qu'elle provoquait envahissait mon dos tout entier. J'avais peur que ça ne puisse pas se cicatriser. Les compresses avaient arrêté le saignement, et le canapé qui était confortable, avait diminué la douleur. C'était une bonne chose. Au moins une chose positive. Je suppose que c'était les aspirines aussi.

Je cassais deux œufs et je les mettais dans la poêle, le contact crépitait instantanément. Je n'avais pas faim, je décidais donc de prendre un verre de lait, histoire au moins d'avoir avalé quelque chose avant de partir en cours.

Je mettais le bacon dans une autre poêle. J'étais plutôt doué aux fourneaux. J'étais tellement habitué à préparer le petit-déjeuner de Ryan que c'était presque devenu une obligation pour moi de préparer quelque chose à manger à quelqu'un. Et puis, c'était la moindre des choses que je puisse faire à Ashton. Il s'était occupé de moi, m'avait soigné, et m'avait prêté son canapé. Je lui devais au moins ça.

Ashton se levait au moment-même où l'odeur du bacon grillé envahissait la maison. Il devait sûrement sentir l'odeur qui n'était de loin de lui déplaire. Il arrivait dans la cuisine à petit pas, les cheveux en bataille, le torse nu, avec un sourire, vêtu d'un short qui arrivait en bas de ses hanches. Je lui souriais.

― Bonjour.

Hm, salut, dit-t-il d'une voix rauque.

― Ta mère est là ?

― Oui, mais elle dort. Elle a été submergée de boulot elle est rentrée tard cette nuit. Je doute qu'elle se lève avant midi.

― Oh.

― Comment sais-tu que j'aime les œufs et le bacon le matin ?

Il me fixait, le regard songeur.

― Simple intuition. Tout le monde aime les œufs et le bacon, ai-je dit.

― Pas toi, on dirait, constata-t-il en fronçant les sourcils.

― À force de préparer le petit-déjeuner tous les matins pour Ryan Walters, on finit par être dégoûté des œufs et du bacon.

All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION) Where stories live. Discover now