All Monsters Are Human (EN COURS D'ÉDITION)

chapitre 1

2 septembre 2013

Ou plutôt ce que l'on appelle, le commencement.

Aujourd'hui c'est le jour de la rentrée des classes. Le jour que je déteste le plus après Noël et Thanksgiving.

La liste est longue, pourtant.

Je m'appelle Luke Hemmings. J'ai dix-sept ans et j'entre en dernière année de lycée. La terminale. Le lycée était un endroit que je détestais, et j'avais l'impression d'y être en permanence.

L'été avait passé comme une flèche. L'été était la saison préférée de maman et papa, mais malheureusement, ils n'étaient plus là...

Je suis orphelin depuis l'âge de cinq ans. Je me souviens à peine de mes parents biologiques, mais je savais qu'ils aimaient l'été, le soleil, les plages au sable chaud et les cocktails fruités le soir en fixant le coucher du soleil. Et je savais qu'ils m'aimaient de toute leur force aussi. Et ils me manquaient.

Terriblement. J'avais ce vide, qui était en moi, sans cesse. Leur absence me rongeait, mais je m'habituais à cette absence.

Depuis cet accident qui les avaient tués tous les deux, j'ai enchaîné les familles d'accueil, n'ayant plus vraiment de famille. Et pour faire encore plus tragique, je me suis retrouvée dans une famille qui me détestait au point de me faire dormir dehors.

Cette famille, c'était juste une pure connerie.

Mais ce que je savais, c'est que j'étais de loin comme cette famille. J'étais tout le contraire.

Pour ce qui est de ma personnalité, je suis solitaire, renfermé, et mystérieux. Le genre de cliché du mec mystérieux dans beaucoup de romans. Je suis assez semblable à vrai dire à ces critères. Je suis toujours cloué dans ma chambre à lire des livres que j'avais déjà lus plusieurs fois comme... Shining de Stephen King ou bien La Ligne Verte. Je suis un garçon timide, pas très sociable, et je n'ai jamais vraiment eu d'amis. Sûrement parce que j'étais différent au fond de moi. Ou tout simplement que je n'avais jamais essayé de m'intégrer.

Le lycée... Ah, le lycée... Les gens me voyaient comme quelqu'un de... bizarre, étrange, asocial. Le mec qui ne parlait à personne, toujours dans son coin, essayant de fuir le plus possible les autres. Même si je ne voulais pas être bizarre aux yeux des autres, je ne pouvais rien y faire. Je suis comme ça, après tout. Il fallait juste que je m'y fasse. J'ai l'impression que personne ne peut me comprendre. Le lycée, ça aussi c'est une pure connerie.

Je détestais être chez moi, ou plutôt chez ma famille d'accueil. Jamais je n'aurais l'audace d'appeler cet endroit infâme « chez moi ». Cette famille était composée des parents et d'un fils unique qui était sans arrêt dorloté, chérit et chouchouté. Cette famille, c'était les Walters. Une des familles les plus infâmes et déplorables que l'on puisse imaginer. Ils me tapaient sur les nerfs en permanence. Le pire, c'était le fils, Ryan. Il est gros, pâteux, repoussant, irrespectueux envers ma personne, et carrément détestable. Je le détestais lui aussi. Lui, et ses parents.

Je haïssais ma vie au fond. Mais j'estimais que c'était comme ça.

Je savais que je n'avais pas le choix, et qu'il fallait que je vive avec. Même si c'était de loin pour me plaire.

Mais pourtant, je continuais de vivre. Le suicide ou la mutilation... je n'ai jamais réussi à faire le pas. Je vivais toujours avec la même force qui exerçait en moi. J'étais maltraité par mon foyer, par le lycée. Seul ma psychologue scolaire me comprenait. J'avais même hâte de la revoir à chaque fois. Elle s'appelait Katherine. C'était la seule que j'appréciais. Et j'avoue qu'elle me plaisait.