Chapitre 8

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Hope fut étonnée de se réveiller. Elle pensait avoir fermé les yeux pour toujours. Elle fut encore plus surprise lorsqu'elle constata que sa cheville était bandée et que sur son bras était appliqué un onguent. Lorsqu'elle ouvrit enfin les yeux, elle ne reconnut pas le plafond. Elle prit peur. Elle tourna légèrement sa tête et vit une fenêtre : son échappatoire. Elle essaya déjà de se mettre assise et elle constata que tout son corps était courbaturé et lui faisait mal. Elle préféra ignorer la douleur et elle tenta de se mettre debout, tout en grimaçant. Elle ne s'appuya que sur sa cheville saine.

Elle regarda alors la chambre dans laquelle elle se trouvait. Les murs en pierre étaient ornés de diverses tapisseries colorées aux motifs floraux élégants. La fenêtre qu'elle avait vue était une fenêtre en arc, encadrée par des rideaux en velours, au fond de la pièce. Au centre de la pièce se trouvait un lit à baldaquin en bois sculpté, drapé d'une couverture aux motifs subtiles. Des oreillers moelleux et des coussins brodés ajoutaient une petite touche de confort à cette jolie chambre. À côté du lit se trouvait une petite table basse qui accueillait une lampe à huile en laiton, prête à éclairer la pièce à la tombée de la nuit. À droite était aménagé un coin salon composé de divers fauteuils rembourrés et d'une table basse finement travaillée. Un énorme tapis épais recouvrait presque l'entièreté de la pièce, pour éviter aux pieds un contact direct avec la pierre froide du sol. Sur la gauche se trouvait, contre un mur, une cheminée en pierre massive, pour réchauffer la pièce durant les froides journées hivernales. Enfin, prêt de la cheminée se trouvait une bibliothèque, remplie de livres et de parchemins, mais aussi de petites sculptures et de boîtes intrigantes, contenant sûrement des merveilles.

Hope était fascinée par tant de richesses. Un tel endroit lui semblait plus qu'inaccessible. Il semblait être le fruit de ses rêves les plus fous. Il en restait toutefois un endroit inconnu et potentiellement dangereux. On l'avait peut-être emmenée ici pour la torturer et lui soutirer des informations, comme la traversée de ses parents. Elle devait fuir, son instinct le lui dictait. La nuit s'apprêtait à tomber et elle savait combien il était dangereux de se déplacer après le coucher de soleil, encore plus si elle se trouvait encore dans la forêt.

Cela ne suffit pas à la décourager. On l'avait emmenée contre son gré et, même si on l'avait soignée, elle ne se sentait pas en sécurité. Elle s'approcha en boitillant de la fenêtre et ne vit que la forêt à perte de vue. Tant mieux, elle pourrait fuir plus facilement. Il y avait cependant un autre petit problème : elle se trouvait à plus de dix mètres du sol et, même en pleine forme, elle ne pourrait pas survivre à une telle chute. Peu lui en importait, il y avait des plantes grimpantes sur les murs en pierre, elles pourraient peut-être soutenir son poids. De toute façon, elle n'avait pas le choix. Elle ouvrit la fenêtre qui, par chance, n'était pas verrouillée et s'apprêta à risquer sa vie. Soudain, la porte menant à la chambre dans laquelle elle se trouvait s'ouvrit.

Lorsqu'il avait décidé d'entrer dans la chambre pour voir comment se portait la jeune fille, il n'aurait jamais imaginé qu'elle aurait tenté de fuir. Encore moins par la fenêtre. Pourtant elle était là, s'apprêtant à sauter alors même que son corps était en morceaux. Il s'empressa donc de lui parler :

-Il semble que vous soyez pressée de nous quitter. Restez donc là, je m'en voudrais si vous veniez à trépasser.

Elle ne lui répondit pas et se reconcentra sur son saut. Il ignorait si elle était folle, stupide, inconsciente ou extrêmement courageuse. Ce devait être un mélange de tout cela. Il n'avait donc pas d'autres alternatives. Il ne voulait pas utiliser cette carte de sitôt, mais s'il pouvait l'empêcher de signer son arrêt de mort, il n'aurait aucun regret.

-Je vous conseille tout de même de rester. Vous ne voudriez quand même pas abandonner votre ami. Il s'est également réveillé il y a peu et il vous attend pour prendre le souper.

La Rose NoireWhere stories live. Discover now