CHAPITRE 2

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Hélène demande à une inconnue de la prendre en photo devant ce tout petit avion, affrété pour une dizaine de personnes, elle pose et vérifie les clichés en remerciant la femme qui a accepté à contrecœur : Hélène en est bien consciente. Avant le décollage, elle poste une photo accompagnée de l'émoji avion et de la phrase "Là où le vent me portera !".

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MARINE : 𝙽𝚎𝚛𝚟𝚎𝚞𝚜𝚎 ? 
HÉLÈNE : 𝙰̀ 𝚎𝚗 𝚌𝚛𝚎𝚟𝚎𝚛 ! 𝙳𝚊𝚗𝚜 𝚚𝚞𝚘𝚒 𝚓𝚎 𝚖𝚎 𝚜𝚞𝚒𝚜 𝚎𝚖𝚋𝚊𝚛𝚚𝚞𝚎́𝚎 ?
MARINE : 𝚈𝙾𝙻𝙾 𝙼𝙰 𝙱𝙴𝙻𝙻𝙴 ! 𝙴́𝚌𝚛𝚒𝚜-𝚖𝚘𝚒 𝚚𝚞𝚊𝚗𝚍 𝚝𝚞 𝚜𝚘𝚛𝚜, 𝚜𝚝𝚙 !

Elle entre dans un des immeubles sans fin de la City, et un gardien lui édite un badge. Elle monte dans l'ascenseur et attend patiemment jusqu'à l'ouverture des portes au 42ème étage. Un fois arrivée, elle est directement dans le hall d'accueil de l'agence du groupe Stellar. L'étage est entièrement vitré, très lumineux et des rangées de petites mains tapotent sur les ordinateurs, probablement des assistants ou des stagiaires. Une plantureuse rousse se racle la gorge et fait signe à Hélène d'avancer jusqu'au bureau. Une fois les informations prises, elle accompagne la jeune femme dans une très grande salle de réunion. Elle propose un siège à la jeune française qui s'assoit et patiente nerveusement. 

Un homme entre dans la pièce suivie d'une assistante glaciale. Il s'installe à une dizaine de mètre d'Hélène qui ne sait pas si elle doit se rapprocher ou si l'espace entre eux est nécessaire. L'homme se racle la gorge et attrape le dossier que lui tend la femme à sa droite. 

"Française, dit-il en levant les yeux vers Hélène. 

- Oui, je-, la jeune femme suspend sa phrase en voyant le regard presque méprisant de l'homme. 

- Influenceuse ... comme toutes. 

- Oui, répond l'assistante. Il fallait une base. 

- BienC'est très classique comme style, ça ne fait pas de vague. Elle parle bien anglais ? " 

Un silence lourd s'installe dans la salle. Hélène ne sait pas quand elle sera invitée à se présenter et à pitcher son compte, elle attend patiemment qu'on lui donne la parole. 

"Je vous parle là ! claque la voix de l'homme d'affaire. Apparemment, non pour l'anglais. 

- On pensait qu'elle était totalement bilingue, semble paniquer la femme debout en jetant des coups d'œil nerveux au dossier.

- Je suis bilingue, coupe Hélène qui a subitement compris que l'homme s'adressait à elle en parlant à la troisième personne. J'ai fait un stage à New-

- C'est bon. Background ? 

- Très propre. Pas de nettoyage à faire, répond l'assistante alors qu'Hélène commence à s'énerver au fond d'elle ne sachant jamais qui s'adresse à qui. 

- Amis, famille ? 

- Inexistant. Pas gênants. 

- C'est un bon point. Précédentes relations ? 

- Inconnue, pas de traces sur le net."

L'homme hoche la tête en tournant les pages de son dossier. L'assistante a quitté la pièce et la pauvre Hélène ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Quand l'assistante revient avec un photographe, Hélène ressent une once d'excitation mais aussi de la peur. Le contrat dont elle rêve semble si proche, mais les gens si lointain. 

Une Histoire de Bonne PresseOnde as histórias ganham vida. Descobre agora