CHAPITRE 24

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"Ça va ? 

- Non !

- Je peux faire quelque chose pour toi ?

- Non !

- Elle est toute bleue, non ? 

- Max, arrête : ça n'aide pas. 

- Bah je pense qu'elle en a clairement besoin : de l'aide, ricane le pilote néerlandais qui regarde Hélène assise en face de lui, les mains sur les genoux. 

- Je crois que là, elle est partie loin. On va lui laisser deux minutes avant de sortir, répond Daniel en chuchotant vers Max. 

- Je sors en premier alors. 

- Oui, je vais demander au chauffeur de refaire un tour !"

La jeune femme semble tétaniser, et Daniel ne sait pas comment gérer la situation. Ils sont attendus d'ici 5 minutes à l'entrée du paddock et le bruit court déjà chez les photographes que Daniel ne sera pas seul ! La course à la meilleure photo est enclanchée ! 

Daniel se détache de son siège et s'assoit à côté d'Hélène, délicatement il prend ses mains et force son regard à se poser dans le sien. 

"Qu'est-ce que je peux faire ? demande le pilote.

- Ne jamais lâcher ma main ? demande Hélène sur un ton de supplication.

- C'est dans mes cordes. Autre chose ?

- Me trouver un milkshake ? demande de manière hasardeuse la jeune femme.

- C'est possible aussi. 

- Il y a quelque chose que tu ne sais pas faire ? 

- Je suis le roi du paddock. Dernière course aujourd'hui, coqueluche des médias. 

- Tu as le sourire ... Je suis contente pour toi !

- RedBull me donne le sourire. C'est une nouvelle aventure ! 

- Et moi ? 

- Quoi toi ? Je suis ton aventure ! Je te suffis pas ?

- T'es pas fatigué ? De tout ça ? 

- Je suis absolument exténué ... répond le pilote en prenant la jeune femme dans ses bras délicatement.  Mais je pense que demain, c'est terminé. 

- C'est jamais vraiment terminé ...

- Tu parles du contrat ?

- On avait dit qu'on dirait jamais ce mot ... rouspète la jeune femme. 

- L'Agence a dit : "pas de publication avant mi-janvier" ... Donc c'est comme des vacances. 

- AHAHAHAHAHA ! DANIEL ! Une fois qu'on va sortir de ce van, les réseaux sociaux vont se déchainer : sur MOI ! Toi tu es le beau, merveilleux, incroyable pilot-

- C'est vrai. 

- Arrête ! Moi je suis la folle qui m'accroche à toi comme une moule à son rocher. Je vais en prendre plein la tronche. 

- Je sais, calme-toi ! On reste ensemble le plus possible, on ne regarde pas les réseaux. On rentre à Monaco demain et on avise la suite du programme !

-  Quelle suite ? 

- Ce qu'on va faire ... ensuite !

- Je rentre à la maison, chez mes parents. 

- Demain ? demande Daniel en regardant son téléphone. Merde, il faut qu'on y aille. 

- Oui, demain. Je n'ai plus d'appartement, je l'ai rendu. J'en reprendrai un en mars, si besoin. Ou l'hôtel quand j'aurais besoin d'être dans le sud. 

- N'importe quoi ! C'est n'importe quoi. BREF ! On en reparle, mais demain et mardi tu viens à Monaco, j'ai quelque chose pour toi, préviens tes parents : tu ne rentres pas tout de suite.

- Je-

- Donne-moi la main, donne-moi ton plus beau sourire, c'est moi qui guide. OK ?

- OK ..."

︵‿︵‿︵‿︵‿︵

D'un naturel déconcertant, le couple traverse le paddock main dans la main, couvert de flashs des photographes et de sollicitations de fans ! Daniel tient fermement la main d'Hélène qui affiche un sourire plein de confiance. Elle se sent défaillir de l'intérieur, ses chaussures lui brûlent les pieds et le brouhaha autour d'elle est assommant. Mais la main ferme de Daniel dans la sienne lui donne cette impression d'invincibilité. 

Daniel est impressionné par l'aisance de la jeune femme, qui encore il y a 3 minutes rongeait ses ongles dans la voiture. Plusieurs fois il réussit à attraper son regard et lui offrir son sourire le plus sincère. Elle salue Lando, qu'elle a déjà rencontré, avec une telle aisance, qu'on a l'impression que sa place est ici. Elle est juste assez présente pour être vue, avec un soupçon de retenue pour que Daniel reste la star du paddock. 

Arrivés à hauteur de l'hospitalité McLaren, Daniel signe quelques autographes en lâchant la main d'Hélène qui aide les plus petits à avoir leur précieux sésame et une jolie photo. Une fois tout le monde contenté, Daniel attrape la jeune femme par les épaules, embrasse délicatement sa tempe pour la remercier de son aide et l'entraine à l'intérieur du bâtiment. 

"C'était mignon, rigole la jeune femme.

- De quoi ? 

- Le baiser !

- Désolé, je sais pas ce qui m'a pris. J'avais toute cette fierté et ce bonheur qui s'accumulaient et je pense que j'-

- Daniel, tu n'as pas besoin de t'expliquer ... Moi j'ai beaucoup aimé aussi. 

- Je te montre ma chambre ? demande le pilote. 

- C'est pas un peu précoce dans notre relation, s'offusque la jeune femme théâtralement. 

- Dis la jeune fille qui ne peut plus se passer de moi la nuit ...

- C'est faux ! répond Hélène scandalisée. C'est juste que je me suis habituée ..."

Daniel fait visiter rapidement les locaux à Hélène, lui présente pas mal de monde, dont elle oublie le nom quelques minutes après. C'est pas grave selon Daniel, parce que si elle est amenée à revenir sur un paddock, ça sera dans une autre écurie ! La jeune femme sourit poliment, distille les compliments et les phrases qui sonnent bien. Daniel est absolument ravi de sa présence et pose sur elle des regards pleins de fierté et de tendresse. 

C'est confiant que Daniel laisse Hélène dans l'espace VIP du garage pour monter dans sa voiture à l'occasion de sa dernière course, mais c'est malheureusement une anecdotique 9ème place que Daniel rafle. A la radio, son ton est chargé d'émotions et il enchaine les remerciements préparés. La tension est lourde, la chaleur est accablante et le jeune homme rêve d'une seule chose : disparaitre. Sortir du circuit et disparaitre. Sortir du circuit, disparaitre et rejoindre Hélène. 

Une Histoire de Bonne PresseWhere stories live. Discover now