CHAPITRE 56

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"Ça c'est certain, il a tout fait pour t'écarter de moi ..

- Alors qu'est-ce que tu vas faire ? 

- Comment ça ? demande le pilote alors qu'Hélène lui tend une mirabelle. Putain mais c'est sacrément bon ! 

- Daniel ? 

- Pour Blake ? Je ne sais pas, avoir certainement une vraie conversation avec lui, pour comprendre ... 

- Ah ... C'est tout, répond Hélène en détournant du regard. 

- Je dois savoir pourquoi il a fait ça, et surtout m'assurer que ça ne recommencera plus jamais. Et en ce qui te concerne, ajoute le pilote en regardant sa montre, il te reste 35 minutes pour mettre ta plus jolie robe. Je t'emmène diner. 

- Diner ? 

- Oui ...

- Il n'y a pas vraiment de restaurant comme tu aimes, dans le coin. 

- T'inquiète, j'ai trouvé une solution. Allez debout !"

︵‿︵‿︵‿︵‿︵

Daniel, qui a utilisé la chambre d'amis pour se changer, attend Hélène dans le salon, en sirotant un deuxième jus de pomme. Alors que le jeune femme descend les escaliers dans un robe noire toute simple, Daniel décroche un superbe sourire. Le coup de coude que la mère d'Hélène donne à son père ne passe pas inaperçu et fait sourire la jeune femme. 

"On y va ? 

- Je suis prête ! 

- Tu es superbe, valide Daniel en embrassant la jeune femme sur le front. Je vous la ramène demain, promis."

Le pilote attrape le sac de la jeune femme et la laisse passer en premier. 

"On va pas passer inaperçus là-dedans, grogne Hélène en voyant le bolide bleu garé devant le garage de ses parents. 

- Ça tombe bien, on ne prend pas celle-là. Je la laisse à ton père. 

- À papa ? demande la jeune femme étonnée qui se retourne pour voir son père avec des étoiles dans les yeux. Doucement, hein !

- Bonne soirée les enfants !"

Daniel pose délicatement sa main dans le dos d'Hélène, qui frisonne de sentir la main presque contre sa peau, au travers de la soie de sa robe. Elle monte dans la voiture familiale et Daniel referme la porte pour la rejoindre au pas de course derrière le volant. 

"On va où ? demande la jeune femme en faisant signe à ses parents. 

- Au paradis, sourit le pilote en vérifiant ses rétroviseurs. J'ai l'impression de faire de la conduite accompagnée. 

- Dans 100m, ils ne te verront plus. 

- Heureusement ! On va pas prendre la voiture longtemps."

Le sourire d'Hélène s'allonge instantanément : un hélicoptère est stationné dans le grand champ devant lequel Daniel gare la voiture. 

︵‿︵‿︵‿︵‿︵ 

C'est un diner délicieux que partagent Hélène et Daniel. Ils rattrapent ensemble le dernier mois qui a filé vitesse grand V, en évitant soigneusement les sujets "réseaux sociaux", "Blake", ou encore "contrat". Ils savent qu'ils devront en parler, c'est une évidence. Mais ce soir ils veulent profiter. Profiter de la présence de l'autre, profiter du temps à deux, profiter d'un instant que personne n'a prévu, façonné, millimétré pour eux. 

Daniel fait tourner Hélène sur elle-même dans le long couloir qui les ramènent à leur chambre. Elle rit aux éclats, ce doux son avait terriblement manqué au pilote ; elle lui a terriblement manqué. 

Elle glisse la carte dans la porte de la chambre et l'accroche au mur. Les lumières de l'immense suite s'allument et la jeune femme entre dans la pièce. Les doigts de Daniel sont toujours entremêlés dans les siens. Le cœur de la jeune femme bat très vite. Au milieu de la chambre, Daniel fait de nouveau tourner la jeune femme sur elle-même mais l'arrête avec un immense sourire, lorsqu'elle lui fait face. Le silence dans la chambre contraste avec les battement de cœur ultra-rapide des deux jeunes gens, comme si aujourd'hui ils se redécouvraient. Daniel colle son corps contre celui de la jeune femme et approche délicatement son visage du sien en tenant son menton. 

"Sérieusem- C'est pas possible, grogne Daniel en s'éloignant d'Hélène. 

- Qui peut t'appeler à cette heure-ci ? demande Hélène étonnée. 

- J'en sais rien, lâche Daniel énervé en tentant maladroitement de garder la jeune femme contre lui et sortir son téléphone en même temps. 

- Probablement Blake, soupire Hélène en s'écartant. 

 - Non, attends. Ne bouge pas, souffle Daniel alors que la jeune femme s'assoit sur l'accoudoir du canapé. Oh ! C'est-

- C'est qui ? 

- Christian ...

- Réponds, chuchote Hélène. Réponds."

Presque soulagée que ce ne soit pas Blake, la jeune femme se relève et adresse un clin d'œil à Daniel. Elle attrape son sac et disparait dans la salle de bain. Sans connaître réellement la suite du programme, elle se déshabille, se démaquille, pose un masque hydratant sur son visage et file prendre une petite douche. Elle ressort de la salle de bain 25 minutes plus tard pour constater que Daniel est toujours au téléphone. Elle attrape un magazine dans ses affaires et s'installe ventre à plat sur l'immense lit qui trône au milieu de la chambre.

Daniel relève la tête et sourit en voyant la jeune femme, les deux jambes qui fouettent le vent, dans un mini-pyjama d'été, bleu ciel. Il décroche quelques instants de la conversation avec le directeur d'écurie, le temps de respirer un grand coup et se promettre de ne jamais laisser filer cette jolie brune qui lui rappelle à chaque instant de respirer et de sourire. 

Hélène lève les yeux à ce moment et adresse son plus beau sourire au pilote, ses yeux pétillent : elle a réellement l'air heureuse. En l'espace d'une seconde, Daniel se reconcentre et reprend le fil de la conversation, non sans avoir envoyé un baiser à la jeune femme, qui glousse comme une jeune adolescente. 

︵‿︵‿︵‿︵‿︵ 

Quelques minutes plus tard, alors qu'Hélène est absorbée par son magazine, Daniel raccroche, enlève ses chaussures et sa veste et la rejoint sur le le lit. Délicatement il pose sa main dans le creux de ses reins et la jeune femme se détache des pages mode. 

"Je sais qu'on avait dit "Plus de surprises, patati patata ...". Mais celle-ci elle est assaisonnée, commence Daniel en aidant la jeune femme à se redresser pour lui faire face. 

- Daniel ... 

- Je sais même pas commen-

- Balance. On est plus à ça près ... 

- Ok. J'introduis quand même, avertit le jeune homme ce qui fait souffler la jolie brune. Je ne sais même pas comment te dire à quel point je suis heureux que "ça" m'arrive quand toi tu es là, à mes côtés. 

- Abrège, répond la jeune femme soudain traversée par un vent de panique. 

- Ça te dit d'aller à Londres, quelques jours ?"


Une Histoire de Bonne PresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant