CHAPITRE 26

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"Hélène, ça va ? chuchote Daniel dans un demi-sommeil. Tu n'arrêtes pas de bouger.

- Non, je suis pas tr-"

La jeune femme se cambre et court vers les sanitaires. De l'autre côté de la porte, Daniel l'entend vomir plusieurs fois. Le jeune homme est désemparé. Hélène montrait déjà des gros signes de fatigue hier soir, maintenant elle semble vraiment malade. Doucement il toque à la porte.

"Je suis là. Appelle-moi et je viens.

- Merci. 

- Je vais faire chauffer de l'eau. Pour une tisane. 

- T'es le meilleur, j'arrive."

La jeune femme se brosse les dents et retourne rapidement dans le lit. Elle frissonne et son équilibre lui joue carrément des tours. Elle se cale dans son oreiller et écoute Daniel au loin qui s'affère dans la cuisine, en luttant pour ne pas se rendormir. 

"Je peux allumer ? demande le jeune homme. Je mets la petite lumière. 

- Merci. C'est gentil, chuchote Hélène en attrapant la tasse de tisane fumante. J'ai tellement froid ... 

- T'es bouillante pourtant. Tu nous as ramené la crève du désert !

- Ça existe ? 

- Non ... Mais ça m'a l'air bien carabiné ! Allonge-toi, je vais prendre soin de toi."

Pendant deux jours, Daniel reste au chevet de la jeune femme. Il prend soin d'elle, vérifie qu'elle se nourrit et s'hydrate. Hélène dans un état de fièvre avancé ne gardera aucun souvenir de sa maladie. Mais le réconfort d'avoir un ami à ses côtés l'aide grandement à reprendre le dessus et guérir. 

Au bout de trois jours, la jeune femme trouve la force de se redresser et de discuter quelques minutes avec Daniel. Les médicaments prescrits par SOS Médecin semblent faire effets et redonner un peu de couleurs à la jeune femme.

"Tu ne devais pas décoller pour l'Australie ? demande la brune en avalant un peu de soupe. 

- J'ai repoussé. 

- QUOI ? Ta famille va me détester. 

- Non, ils comprennent et ils ont hâte de te rencontrer !

- N'importe quoi ..., répond Hélène en reposant le bol sur le plateau que tient fermement Daniel.

- Si si. Je voulais te proposer de venir passer les fêtes, ... chez moi, propose un Daniel maladroit qui ne pensait pas avoir cette conversation tout de suite.

- Chez toi ? Avec toi ? 

- Oui ...

- Je- Daniel, c'est vraiment g-

- Laisses tomber ! J'aurais pas vraiment dû te demander. 

- MAIS TU VAS ME LAISSER FINIR, rouspète Hélène en lâchant toutes ses forces. Je trouve que l'idée n'est pas folle. J'aimerai bien découvrir l'Australie. 

- C'est Grand ! Mais tu viendrais vraiment ? 

- Bah pourquoi pas ... Pas pour Noël, parce que j'ai aussi une famille ... 

- Pour la nouvelle année ? 

- Voilà, c'est une idée ! De toute manière, l'Agence poste absolument tout mon contenu, c'est pas comme si j'avais pleins de choses à faire ... MAIS TU PLEURES ?

- Non, non, je suis fatigué ! Mais je suis content que tu envisages le voyage. 

- On en reparle après ma sieste ? Tu me dis ce que tu comptes organiser ?

- Pour de vrai ? 

- Mais, oui ! insiste la jeune femme. Pour de vrai ... !

- Bonne sieste alors, chuchote Daniel en caressant les cheveux de la jeune femme installée et prête à s'endormir. T'es quand même incroyable comme nana ...."

Daniel attend quelques minutes avant de quitter la chambre : il se lève doucement et alors qu'il s'apprêtait à fermer la porte, la jeune femme chuchote dans un demi-sommeil. 

"C'est toi qui est incroyable. L'Agence et Blake n'ont rien compris, c'est pas un contrat qu'il te fallait, mais une amie ..."

Daniel sourit. Elle a raison, comme souvent !

︵‿︵‿︵‿︵‿︵ 

Le quatrième jour, Hélène se lève. Après une douche bien méritée, elle rejoint Daniel dans le salon. Il a installé au sol des valises et caisses et semble aux proies avec un Tetris énorme. 

"Salut toi ! lâche le pilote avec un grand sourire. Ça va mieux ?

- Mieux ... Tu as l'air de galérer, non ? Tu as rebooké un vol ? 

- Oui dans trois jours. 

- Tu as le temps ...

- Je pensais faire un détour et te raccompagner chez toi ... 

- Pourquoi ? 

- Parce que je sais que tu n'as pas la force de conduire, regarde-toi : t'es même pas capable de boutonner une chemise ! rigole le pilote. 

- Quel est le programme ? demande Hélène en faisant mine de ne pas relever la remarque de Daniel sur la chemise de son pyjama mal accrochée. 

- Aujourd'hui bagages, demain route. Et tu pourrais prendre un vol le 27 ou le 28, pour me rejoindre ..."

Les instructions sont précises et la jeune femme est encore dans le brouillard, mais elle en est pas moins reconnaissante envers Daniel qui n'a pas besoin de faire tout ça pour elle. Elle a décidé de laisser aller, de suivre Daniel, qu'elle trouve changé depuis quelques courses, elle a décidé que si lui est heureux comme ça, alors elle le sera aussi. Et puis qui refuse un voyage au bout du monde ? Et qui refuse un voyage au bout du monde avec un Daniel aussi lumineux que ces dernières semaines. 

La jeune femme adresse son plus beau sourire au pilote et s'assoit pour manger une énième soupe réparatrice alors qu'il continue de remplir sa valise. 

"Tu sais que tu pourrais me laisser des choses, je pourrais te les apporter ... propose la jeune femme en croquant bruyamment dans une biscotte. 

- C'est vrai, tu pourrais prendre le sac là.

- C'est quoi ? 

- Mon linge sale, pour que ma mère me-

- Hors de question ! 

- Je rigole. Tout ce que je ne rentre pas dans ces valises, rentrera dans d'autres valises !"

Et c'est comme ça, qu'en plein mois de décembre européen, Hélène se retrouve à chercher quelques tenues d'été, vraiment ravie de découvrir le pays dont Daniel lui a déjà longuement parlé. Et dans un ciel sans nuage, avec beaucoup d'amitié et de bonheur, la réalité ne tarda pas à rattraper les jeunes gens. Si l'Agence s'occupe de tout sur les réseaux, les paparazzis ont décidé de débarquer dans la rue de Daniel à Monaco. 

Et Hélène doit se résoudre à rallumer son téléphone, après quelques jours déconnectée ... 

Une Histoire de Bonne PresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant