Chapitre 7

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Elle fit un petit sourire à la jeune fille au guichet, qui la regarda curieusement. Elle prit le ticket qu'elle lui tendait, et s'avança dans la cour du château. Aujourd'hui il y avait un grand soleil, et l'édifice n'avait presque plus rien de sinistre. Elle frissonna tout de même. Etait-elle vraiment sûre de ce qu'elle avait vu ? N'avait-elle pas tout simplement rêvé.

– Bonjour.

Elle fit volteface, et le regard furibond du guide lui indiqua qu'elle n'avait probablement pas rêvé.

– Bonjour, commença-t-elle, l'autre jour, j'ai oublié mon...

Elle n'eut pas le temps de développer son alibi, Virgil lui attrapa le bras et la traîna sans ménagement vers l'aile privée du château. Cat eut une sueur froide. Se pourrait-il qu'elle se soit jetée dans la gueule d'un psychopathe ? Une fois entrée à l'intérieur, qui l'entendrait si elle avait besoin d'appeler à l'aide ?

Elle tenta de s'arrêter, mais le guide n'en fit aucun cas, et continua de la traîner derrière lui.

– Arrêtez, lâchez-moi ! Cria-t-elle.

– Vous n'auriez jamais dû revenir, cracha-t-il sans se tourner vers elle.

Son animosité la laissa sans voix. Il ouvrit brusquement la porte, et la fit passer devant lui. Elle trébucha en passant le pas de la porte. Le bruit sinistre de la clenche qui se refermait lui sembla sonner comme le glas, et la fit frissonner. Lorsqu'elle se redressa, elle se retrouva nez à nez, si l'on pouvait dire, avec une figure pâle et... transparente ? Elle poussa un petit cri et recula précipitamment, se cognant à Virgil.

– Arrête, Décébale, ce n'est pas le moment !

– Mais quand même Vlad, je ne comprends pas qu'elle nous voit ! Une petite comme elle, ça ne peut quand même pas être une moroï.

Virgil (Vlad??) monta rageusement les escaliers, mais le spectre resta observer curieusement Cat. Celle-ci tenta de ne pas faire de cas, mais lorsqu'elle voulut avancer, il ne bougea pas.

– Décébale ça suffit, laisse-la monter.

– Vous savez, lui dit l'intéressé, vous pouvez me traverser ! Contrairement à ce que disent tous les romans ou autres bêtises dans le genre, vous ne sentirez rien du tout ! Je ne suis pas du même monde que vous après tout !

Sur ces belles paroles, il monta, ou plutôt flotta jusqu'en haut des escaliers. Cat le suivit, perplexe. Elle n'était même pas effrayée, mais doutait en revanche de sa santé mentale.

Lorsqu'elle arriva en face de son guide, elle lui demanda sincèrement :

– Je suis folle, n'est-ce pas ?

– D'être revenue ici, oui c'est certain. Mais il semble qu'une bonne frayeur ne vous aie pas suffit.

– J'ai oublié un chargeur de téléphone ici.

– Il n'y rien que vous ayez oublié ici.

– Mais...

– Taisez-vous !

Elle ferma la bouche et se tut. Virgil dégageait une colère, une colère si froide qu'elle avait envie de se faire oublier, et de partir. C'était une mauvaise idée d'être revenue, définitivement.

– Vous ne me simplifiez pas la tâche. Si vous étiez partie, tout simplement, il n'y aurait eu aucune suite, mais là ?

– Il y aurait dû avoir une suite à partir du moment où elle m'a vu, Vlad. Tu ne peux pas laisser les choses telles quelles désormais. Jeune fille, pourquoi être revenue exactement ?

L'Ordre du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant