Chapitre 31

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14 novembre, Budapest, Hongrie.

Lorsque leur train était arrivé, il faisait encore nuit. Leur avion partant en fin d'après-midi, ils s'étaient octroyé une pause déjeuner dans une petite cafétéria à la sortie de la gare. Ils étaient relativement encombrés, Cat avec sa grande valise vide, et Stefan, avec pas moins de deux bagages et un sac à dos. Pour quelqu'un qui semblait être toujours habillé de la même façon, il avait emporté une quantité d'affaires astronomique. Ils attendirent ensuite patiemment la navette qui devait les emmener jusqu'à l'aéroport, en discutant de tout et de rien. Cependant, le bus tomba en panne en plein centre-ville, et ils durent sortir pour prendre le métro, puis un second bus qui allait jusqu'à l'aéroport.

- Bon sang, pesta Stefan, le ciel est contre nous.

Il grognait en essayant de traîner ses deux grosses valises à travers la foule dense du hall de l'aéroport. Cat le devançait, dressée sur la pointe des pieds, et essayait de repérer leur porte d'embarquement. Alors qu'elle allait se faufiler devant un gros homme rougeaud, un enfant la bouscula, et son portable lui échappa des mains. Elle tenta désespérément de se pencher pour le rattraper avant qu'une jeune femme en talon aiguille ne marche dessus, mais il disparut de son champ de vision. Elle vit en se redressant que Stefan lui faisait un clin d'œil, l'appareil à la main. Il n'y avait pas à dire, être dotée d'une vitesse surnaturelle, ça avait du bon ! Elle se reconcentra sur le tableau d'affichage, cherchant désespérément à apercevoir par-dessus l'épaule massive du gros bonhomme, les informations qu'elle cherchait. Soudain, une voix suave retentit dans les haut-parleurs, annonçant dans un anglais maladroit ;

- The ST 1024 flight to Dublin has been cancelled, please join the company to request a refund. The ST 1024 flight to Dublin has been cancelled, please join the company...

Un juron sonore lui apprit que c'était leur vol qui venait d'être annulé. Cat se retourna vers son compagnon de voyage, découragée. Ils firent demi-tour, et s'extirpèrent tant bien que mal de la foule.

- Je crois que ce voyage n'est pas placé sous une bonne étoile, soupira-t-elle.

- Je vais nous réserver un hôtel pas trop loin de l'aéroport. Je nous ai trouvé un prochain vol demain matin, grommela Stefan en pianotant à toute vitesse sur son portable.

Ils reprirent de nouveau le bus, qui les déposa à un arrêt non loin de l'Opéra d'Etat. De là, ils marchèrent une dizaine de minutes avant d'arriver devant un petit hôtel, qu'on ne pouvait qualifier ni de propre, ni de miteux. Epuisés, ils prirent chacun la clé de leur chambre et montèrent leurs bagages par l'ascenseur, qui était lent et très bruyant. Leurs chambres étaient conjointes. A l'intérieur, un lit double un peu bosselé, mais moelleux, des couvertures d'un rouge passé, et une petite tv murale. Leurs fenêtres, en revanche, donnaient sur la rue, et permettaient d'admirer la capitale hongroise dans toute sa splendeur.

- Notre vol est réservé, lui indiqua Stefan, en passant sa tête par l'embrasure de sa porte. Demain, à 10h20. Et cette fois-ci, s'il y a encore un seul problème, c'est moi qui pilote, ça réglera notre affaire !

Cat rigola malgré sa fatigue, tout en songeant qu'il était très probable qu'il ne bluffe pas, et qu'il sache vraiment piloter un avion.

- Tu en serais capable ?

Il fit la grimace.

- Je n'ai rien piloté depuis ces vieux coucous qu'il fallait démarrer à la main... Mais je suis sûr que ça vient vite !

L'Ordre du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant