Chapitre 10

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31octobre, centre-ville de Bucarest

-Qu'est-ce que tu dis ? S'époumona Cat.

-Je dis, répondit Louise, que l'on ferait mieux de s'éloigner unpeu !

Catapprouva d'un mouvement de tête, et les deux jeunes fillesluttèrent pour se dégager de la foule. Elles arrivèrent dans unepetite rue un peu plus calme, et soufflèrent.

-C'est la folie ici ! S'exclama Louise.

Eneffet, on pouvait difficilement nommer autrement l'espèced'effervescence qui s'était emparé de la capitale en ce jourd'Halloween. Les grandes rues du centre-ville étaient bondées,remplie d'un fleuve de roumains et de touristes costumés pourl'occasion. Partout les gens criaient, dansaient, et suivaient ledéfilé costumé qui empruntait les rues principales de Bucarest. Ledéfilé se terminait sur la Curtea Veche, ancienne place princièrecréée par Vlad Tepes lui-même.

-Tu as pensé à ce qu'on pourrait faire après le défilé ?

-Après le défilé... C'est-à-dire ?

-C'est bien, vous vous êtes rapprochées de l'Ordre, remarquanerveusement Décébale.

-C'est-à-dire dans quel boîte ou à quelle soirée on va aller !Oh Cat s'il te plaît on ne va pas rentrer se coucher quand même !Halloween en Roumanie, tu en rêvais !

-Oui pardon, j'avais la tête ailleurs... Où veux-tu aller toi ?

-Simplement le problème est, continua le vieux fantôme, que si jedois aller chercher Vlad, vous allez être seules, et qu'est ce quime certifie que vous n'allez pas en profiter pour filer ?

Catjeta un regard noir au fantôme, pendant que Louis énumérait unnombre impressionnant de soirées déguisées qu'elle avaitrelevées.

-Je pense que celle-ci pourrait mieux convenir, en plus elle estproche de notre hôtel, qu'en dis-tu ?

-Exact, c'est ce que je me disais aussi !

-Ah, la voilà la Cat que je connais ! Et qui sait, peut-êtreque tu trouveras un roumain digne d'intérêt, rigola Louise.

Catleva les yeux au ciel intérieurement. La « Cat qu'elleconnaissait » n'était plus là depuis bien longtemps. Quantaux roumains, elle commençait à en avoir sa claque, des roumains.

-Je file chercher Vlad, ne bougez d'ici sous aucun prétexte !Lui souffla Décébale, avant de voleter à toute vitesse dans lesvieilles rues pavées.

Catne put s'empêcher de sourire. Le vieux spectre avait beau êtreinvisible aux yeux de tous, il s'assurait toujours d'êtrediscret, et de se déplacer furtivement, ce qui lui donnait uncertain potentiel comique.

-On y retourne ?!

Louisela sortit de sa rêverie.

-Euh déjà ?

-Oui, on ne va pas rester cachées là toute la soirée si ?

-Hmm, j'aimerais rester encore quelques minutes si ça ne te dérangepas...

-Cat ça va ? Tu te sens mal ?

L'avantaged'être quelqu'un d'abîmé, c'était que les gens vousinventaient des excuses d'eux-mêmes.

-Si tu veux on peut rentrer, tu as sûrement besoin de repos, et puistoute cette foule, ça doit être angoissant pour toi.

Voilà,c'était parti. Elle avait peur des voitures, ou véhicules en toutgenre, elle était angoissée en cas d'accident. La foule n'avaitrien à voir avec ça. Son entourage avait une capacité inouïe àtout déformer, si bien qu'elle se retrouvait au rang d'angoisséedépressive que toute situation sortant un peu de la normaleperturbait. C'était... Crispant. Elle soupira.

L'Ordre du dragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant