Chap 16 - 2: Pourquoi tu ne t'opposes pas à ce que j'apprenne à piloter?

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Elle se leva et se maquilla, descendit manger des fruits et puis partit pour l'hôtel Peninsula. Il était moins de dix-huit heures quand elle était arrivée à l'entrée de l'hôtel, mais Kenzo l'attendait déjà dans le hall.

« Je pensais que j'étais assez tôt, où est Rihan? » Lovely regarda autour d'elle mais n'avait pas vu Rihan. Elle se demandait si Rihan n'était pas encore arrivé.

« Entrons d'abord. »

« Uhm. » Lovely portait un manteau peignoir MaxMara de couleur camel et marchait sur une paire de talons Roger Vivier de la même couleur. Tout son tempérament était complètement différent de lorsqu'elle était au travail, et il y avait une trace d'exquisité dans sa nonchalance.

En principe, elle et Kenzo ne se parlait pas beaucoup, alors ils restaient silencieux sur le chemin de la salle reservée. Le serveur les aida à ouvrir la porte, elle entra, vit la petite table ronde, elle trouva une place pour s'asseoir à discrétion.

Entré dans la petite salle, Kenzo commença à parler au téléphone. Le contenu de la conversation portait uniquement sur la société de capital-risque à Los Angeles.

Ah oui, il ne l'évitait vraiment pas ...

Lovely se dit: "il me fait confiance à ce point?" Mais c'était la première fois qu'elle voyait Kenzo discuter de business. Il parlait couramment l'anglais, excellent en conversation, très poli mais ce n'était ni hautain ni obséquieux.

C'était une attitude rare lorsque les hommes parlaient d'affaires.

Un gentleman mais, ne manquait pas d'aura.

Lovely se rappela soudainement qu'il y a quelques années, Kenneth avait forcé Kenzo à étudier l'administration des affaires à l'Université et avait envoyé des demandes en business administration dans les meilleures Universités. Sur la base des résultats de Kenzo à ce moment-là, Harvard Business School lui avait même proposé une acceptation, mais il avait refusé et était allé étudier le droit.

À cause de cet incident, Kenneth était très en colère contre Kenzo et Noëmie. Lovely l'avait vu une fois de ses propres yeux, vivement, chaque détail apparaissait distinctement au regard ...

Ses pensées avaient été interrompues par le bruit de l'ouverture de la porte, la voix de Rihan était trop emblématique.

« Je suis en retard! »

Kenzo, qui était, toujours au téléphone, jeta un coup d'œil à Rihan, passa par son côté et sortit pour continuer l'appel.

Rihan s'assit face à Lovely: « Depuis combien de temps vous êtes là? »

« Dizaine de minutes. »

« Désolé, je vous ai fait attendre. Kalina est venue au campus pour me chercher tout à l'heure. Ça m'a retardé un moment.» Mentionner le nom de Kalina avait contrarié Rihan, « Hélas, c'est une casse pieds! Lily, tu penses qu'il existe un moyen de faire divorcer une femme de son plein gré? Du point de vue féminin. »

Lovely posa une main sur son menton, haussa les sourcils et réfléchit un moment: « Euh... tromperie. Numéro un de ce que les femmes ne peuvent supporter. »

« Ça ne marchera pas, c'est immoral. J'ai l'air d'un homme qui trompe une femme moi?» fit Rihan en toute droiture et au visage innocent.

Lovely fronça légèrement les sourcils: « Violence émotionnelle. Les femmes ne supportent pas cela non plus. »

« Wow, trop salaud, non? Moi-même je ne supporte pas la violence froide. » Rihan secoua la tête à plusieurs reprises.

« Alors ce mariage est sans doute difficile à divorcer. » Lovely sourit et but un peu de jus d'orange.

« Pourquoi tu dis ça? »

« Bah...tu as un beau visage, tu ne trompes pas, et tu n'aimes pas la violence froide... tu n'as quasiment aucun défaut. Comment Kalina peut-elle lâcher un mari aussi parfait? »

Rihan écouta Lovely parler, avec approbation écrit sur sa tête puis il dit: « Ts ts, ça quand même c'est la vérité. »

La voix indifférente de Kenzo vint de la porte, avec un peu de sarcasme: « De quoi est fait ton front? D'airain? »

« Il est fait de collagène. » fit Rihan avec un sourire sans vergogne.

Kenzo s'assit à côté de Lovely et prit une gorgée d'eau: « Pas étonnant que ton mariage avec ma sœur ne soit pas harmonieux. Déjà, tu es tellement plus jeune qu'elle et puis t'as le visage recouvert de collagène, elle se sent peut-être indigne et ressent davantage d'insécurité. »

« Puff ... » Lovely ne put vraiment pas retenir son petit rire. Là, les mots de Kenzo impliquaient Kalina, alors qu'elle n'était même pas là.

Rihan n'avait aucun moyen de réfuter, car Kenzo avait raison.

« Passons la commande. » Rihan soupira et ouvrit le menu.

Dès qu'il finit de parler, la porte s'ouvrit.

Lovely leva la tête par réflexe, et quand elle vit que c'était Kalina, ses pupilles se contractèrent légèrement.

Mais Rihan baissa la tête pour regarder le menu. Il ne savait manifestement pas qui était venue, il pensait probablement que c'était le serveur qui était entré ...

Kenzo leva les yeux et vit aussi Kalina, mais lui et Lovely faisait la même chose sans se donner le mot, ils n'avaient pas averti Rihan.

Lovely ne savait pas comment l'avertir, mais Kenzo l'avait fait exprès.

Rihan se plaignit tout en regardant le menu: « Vous ne savez pas à quel point ce que j'ai mangé à la maison ces derniers mois ressemble aux alimentations des porcins, c'est du rata. Kalina dans la cuisine c'est une catastrophe, et puis elle a viré la bonne qui faisait la cuisine en disant qu'elle voulait me punir. Il n'y a rien à manger à la maison, j'endure. Mais elle ne me laisse pas sortir pour manger ou commander des plats à emporter. Elle ne me permet que de manger les foutoirs qu'elle prépare. Ce n'est pas si facile de sortir pour manger, donc je vais faire un rattrapage aujourd'hui. »

« Ah je cuisine pour un cochon hein? » Kalina marcha sur ses talons hauts et se dirigea vers Rihan; elle éloigna la chaise et s'assit, fixant Rihan avec des yeux perçants.

La main de Rihan tenant le menu s'arrêta un instant, et se figea dans l'air. Lovely était assise en face de lui, et pouvait clairement voir les changements dans ses expressions faciales à ce moment ...

Rihan serra les dents et maudit Kenzo à voix basse.

Il ne croyait pas au fait que Kenzo n'avait pas vu que Kalina était déjà entrée tout à l'heure.

Kenzo l'avait fait exprès! Kenzo aimait le taquiner même avant quand ils n'étaient qu'étudiants!

« Pourquoi t'es là? » Rihan leva la tête et fronça les sourcils avec déplaisir. Son mécontentement était écrit sur le front: « Non, pas ça! Comment tu sais où je dîne? »

Rihan regarda Kenzo avec suspicion. Kenzo l'ignora; mais Kalina répondit: « Je t'ai entendu parler à Kenny au téléphone tout à l'heure à la maison, et j'ai pu savoir que vous étiez au Peninsula. Quoi donc, tu ne peux pas t'habituer à la nourriture que je cuisine, tu sors manger avec eux et sans m'appeller? »

Le ton de Kalina était léger, mais avec un très fort goût de chercheur de petites bêtes. Elle était sans maquillage, ses cheveux en boucles larges étaient éparpillées derrière sa tête, lui donnant l'air un peu fatigué.

Rihan semblait vouloir dire des obscénités, mais Kalina avait déjà pris une place pour s'asseoir et manger ensemble.

« Quoi donc? Je ne suis pas la bienvenue hein? Vous faites tous le muet? » Kalina regarda Kenzo: « Kenny, j'ai entendu dire que Rihan t'avait demandé de l'aider dans le procès de divorce? »

Kenzo ramassa le menu devant lui et se mit à le regarder, ne voulant pas répondre aux questions sur leurs affaires de mariage.

Rihan était vraiment agacé. Il fronça les sourcils et regarda Kalina: « T'en as assez, maintenant? Aujourd'hui, je les ai invité Lovely et Kenzo à dîner ensemble. Pourquoi tu es venue pour créer des ennuis? »

« Ahh! Parce que maintenant c'est moi qui crée des ennuis? Nous sommes toujours époux légitime, je te préviens. Et... je ne peux pas sortir avec mon mari? » L'attitude de Kalina était dure, elle lança un regard froid à Rihan.

Lovely était assise en face de Rihan, et la seule pensée dans son esprit était que Kalina n'était vraiment pas douce, son ton était froid et son attitude était également très mauvaise. Elle pensait à ce à quoi elle ressemblait dans le passé, et elle pouvait en déduire qu'elle n'était sans doute pas mieux que Kalina, non?

« Une femme qui n'est pas tendre et gentil n'est effectivement pas sympa. » pensa-t-elle.

Elle sentait qu'il était mieux de traiter Kenzo un peu... plus tendrement à l'avenir.

Elle ferait de son mieux.

Rihan et Kalina avaient tous deux une mauvaise attitude, rendant le repas terne et insipide. Vers la fin du dîner, Kalina regarda soudain Lovely.

« Belle-sœur, aujourd'hui j'ai entendu d'un collègue à l'aéroport, que le PDG du groupe Delannoy te court toujours après? »

Lovely savait que Kalina n'allait jamais rater l'occasion de provoquer sa relation avec Kenzo.

« Quoi qu'il fasse, j'en ai rien à cirer.» Elle posa sa fourchette. « Si tu le dis pour Ken, cool. Mais t'en fait pas pour nous, nous allons très bien maintenant et notre relation va bien. »

Avec cela, elle prit commodément la main de de Kenzo à côté d'elle.

Kenzo avait déjà fini de manger il y a un moment, mais son bras se raidissait quand même un instant comme par réflexe conditionné, et il n'avait pas réagi aux mouvements de Lovely.

Parce que c'était si inhabituel, pas du tout son genre.

Lovely accrocha un petit sourire aux coins de sa bouche, tout en regardant Kalina qui avait l'air légèrement disgracié: « Nous n'allons pas nous séparer, encore moins nous divorcer. Veuillez donc te débarrasser de tous les petits calculs que tu te mets à l'esprit, sinon plus l'espérance est grande, plus la déception sera grande. Ce ne serait pas trop chic de te décevoir. »

Kalina était probablement très énervée contre Lovely, elle avait l'air de plus en plus disgracié.

Lovely sourit, tout en regardant Kenzo: « Ken, on y va, Orecchio nous attend à la maison. » Après cela, toujours avec ce sourire... elle se leva, salua généreusement Kalina et quitta la salle toujours en tenant la main de Kenzo.

Dès qu'ils étaient à l'extérieur de la porte de la salle, Lovely ressemblait instantanément à un ballon qui se dégonflait, elle poussa un long soupir de soulagement: « Huh ... vraiment fatiguée. Kalina est vraiment ennuyeuse. »

« Tu sais qu'elle est ennuyeuse et tu la provoques quand même? » Le coin de l'œil de Kenzo tomba sur le bras de Lovely qui le tenait toujours. Il vit qu'elle n'avait pas l'intention de lâcher, il sourit un peu.

«Je ne peux quand même pas la laisser m'intimider, non? Tout ce qu'elle veut c'est que nous soyons séparés, elle brûle de nous voir divorcer. »

« Et toi? » Lui demanda Kenzo.

Une question venue à l'improviste, bien que ce n'était pas très claire, mais ils se comprenaient et savaient ce que cela signifiait.

Lovely était distraite un moment et réalisa que sa main semblait encore tenir Kenzo ...

Elle écarta rapidement sa main de son bras, et se raidit dans les airs pendant quelques secondes avant d'essayer de toucher sa bandoulière pour ne pas montrer sa gêne: « Je ne veux pas. »

Elle ne voulait pas divorcer. Elle avait rencontré beaucoup de difficultés pour ce mariage avec Kenzo, et elle avait même payé beaucoup pour en arriver à se marier. Comment pouvait-elle divorcer?

« Et... toi? » Elle lui demanda précautionneusement.

« Je ne veux pas. »

En cette seconde, Lovely avait soudain eu l'impression que le temps s'était arrêté.......

Elle sourit sciemment: « Oh. »

À l'intérieur du mot «Oh», on aurait dit qu'il était enveloppé de miel, et le goût sucré, la douceur ne pouvait presque pas se contenir.

Lovely appréciait vraiment ce stade «d'essayer» avec Kenzo ces derniers jours ... Elle se dit: « ça aurait été vraiment génial ... si on avait commencé «d'essayer» plus tôt,... »

«Rentrons à la maison.» Il était impossible de voir un changement sur le visage de Kenzo, mais son ton était bon.

«Je dois partir à l'hôpital. Je veux rester avec mon père à l'hôpital ce soir. »

Après tout, Julyan venait de subir une opération majeure et ça ne la rassurait pas de laisser seulement un aide-soignant l'accompagner.

« Puis... ça tombe bien, je n'ai pas d'horaire de service demain. »

« Ok. » Kenzo hocha la tête et les deux se dirigèrent vers le parking.

Kenzo semblait se rendre compte de quelque chose et demanda avec désinvolture: « Pourquoi t'as souvent de repos ces derniers temps? »

Au cours du premier semestre de l'année, sept jours sur sept, Lovely devait être de service pendant au moins cinq jours, et pendant ces derniers temps, elle semblait soudainement être un peu oisive.

Lovely avait chaud au cœur en écoutant la question de Kenzo, elle ne s'attendait pas qu'il pouvait même observer que pendant cette période, son travail...

Il semblait que...c'etait faux de dire qu'il ne se souciait pas du tout d'elle.

«Eh bien, je me suis fait évincer», dit honnêtement Lovely.

Le crépuscule était profond, il venait juste d'avoir une forte pluie l'après-midi, et le ciel lointain était couvert des reflets empourprés du soleil couchant, la pénombre de la nuit était pittoresque.

Entourée d'un tel panorama splendide, Lovely se sentait très à l'aise même en disant ces choses affligeantes.

« Comment ça? »

« Alexandre Montgomery! Tu te souviens du commandant qui était debout à côté de moi pendant le recrutement la dernière fois à l'Université Maritime. Il n'a jamais accepté le fait que moi, 'une femme' occupe le poste de commandant d'un équipe de sauvetage; plus jeune que lui en plus. Je ne sais pas s'il a dit quelque chose au grand boss; mais j'ai en effet très peu de quarts de travail ces derniers temps. »

« Pas en colère? »

« Bien sûr que si, mais que puis-je faire? Le monde du travail est intrinsèquement injuste. Cette société impose de nombreuses restrictions aux femmes. J'essaie de changer, mais ce n'est pas quelque chose que je peux faire toute seule. » Lovely poussa un long soupir.

Kenzo était resté silencieux, et son silence faisait sentir à Lovely qu'il réfléchissait sur quelque chose.

Elle tourna la tête pour le regarder, ses yeux étaient aussi profonds que la mer. Elle demanda: « Ken, pourquoi tu ne t'opposes pas à ce que je pilote? » Tout le monde autour d'elle, sauf Kenzo, s'y opposait, en pensant qu'en tant que fille, ce métier ne la convenait pas, que c'était dangereuse et difficile.

« ça te va bien. »

Quatre mots, aussi simples soient-ils, avaient une puissance invisible, pour réconforter le cœur de Lovely.

Aux yeux de Lovely, ces mots étaient, en fait, encore plus beaux que "je t'aime" bien...

Il disait qu'elle... 'que ça lui va'.

Elle était émue..., elle pinça les coins de sa bouche et ne dit rien.


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⊙♂Hasard Codé♀⊙Where stories live. Discover now