Chap 17 - 2: COMMUNIQUER DAVANTAGE

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    Plus de dix heures du soir.

Julyan s'était déjà endormi et l'aide-soignant était venu pour la présence de nuit. Lovely était assise sur le canapé et feuilleta son twitter en s'ennuyant.

Et dire qu'elle était en train de feuilleter twitter, mais en fait, elle était complètement distraite.

En ce moment, son cœur n'etait pas du tout sur twitter. Après avoir feuilleter pendant un moment, elle allait vers l'interface de viber pour voir si Kenzo lui avait envoyé un message. Il est déjà plus de dix heures, pourquoi il ne vient toujours pas ?

Lovely avait vraiment l'impression d'être de retour à l'adolescence, son cœur de jouvencelle qui l'avait quitté depuis longtemps battait fort en elle ces derniers temps.

Elle fut une personne très patiente, mais là elle était très anxieuse, elle attendait jusqu'à en être mal à l'aise, elle voulait le voir.

Après plus de dix minutes, Lovely n'en pouvait vraiment plus, elle quitta twitter et ouvrit son viber, puis édita une phrase très 'tsundere': « Je vais dormir », puis l'envoya.

Elle ne voulait pas donner à Kenzo l'impression qu'elle souhaitait réellement le voir maintenant, elle devait ... être plus froide.

Il n'y avait pas eu de réponse au bout de cinq minutes. Alors qu'elle était un peu agacée à attendre, l'écran de son téléphone portable s'alluma, c'était un appel entrant de Kenzo.

Elle était nerveuse... Elle appuya rapidement sur répondre.

« À l'entrée de l'hôpital. »

« Ohh. » répondit-elle simplement et raccrocha immédiatement. Elle ramassa son sac et quitta tranquillement la salle.

Elle sortit de l'hôpital pratiquement au trot. Elle était extrêmement désireux de voir Kenzo, mais elle-même ne savait pas pourquoi c'était si pressant. Elle n'avait pas eu ce sentiment depuis fort longtemps: elle se souvint que la dernière fois ... on dirait que c'était avant le mariage.

Après leur mariage, qui n'était qu'au syndrome de la grenouille cuite, elle n'était pas digne de ces sentiments réconfortants.

Mais maintenant, ce sentiment semblait être de retour.

Elle avait troté jusqu'à la porte et vit la voiture de Kenzo garée juste devant l'hôpital.

Elle s'empressa d'ajuster sa respiration, ne voulant pas que Kenzo voie à quel point elle était pressée.

Mais son cœur battait très violemment ... comme s'il était sur le point de sortir de sa cavité thoracique.

Elle ne savait même pas pourquoi elle était nerveuse, tout comme une petite fille.

Kenzo était sorti de la voiture, elle se dirigea vers lui et releva légèrement la tête: « Je me suis même déjà endormie... »

« Orecchio voulait que je lui raconte une histoire avant de dormir, et il a confisqué mon téléphone, c'est pour ça que je suis un peu en retard. » Kenzo lui avait expliqué patiemment.

Elle était particulièrement de bonne humeur lorsqu'elle écoutait l'explication, parce que pour elle 'expliquer' signifiait s'en soucier.

« Il est trop attaché à toi. »

« Tu passes très peu de temps avec lui. Si vous communiquez davantage, il s'attachera tout autant. »

Cette phrase tomba dans les oreilles de Lovely et surtout dans son cœur. Elle pensa que le temps qu'elle passait avec Orecchio était en fait équivalent au temps qu'elle passait avec Kenzo. Il dit qu'elle passait très peu de temps avec Orecchio et cela pouvait signifier qu'elle ne passait pas non plus beaucoup de temps avec Kenzo.

Cela signifie-t-il également qu'il y a trop peu de communication entre eux? C'est pour cette raison que la relation entre les deux est si fade?... Elle regarda hardiment ses yeux profonds: « Tu ne penses pas que nous passons aussi très peu temps ensemble? »

« Si. » Il n'avait pas nié. Au contraire, il avait répondu catégoriquement.

Il y a ce genre de charme qu'on trouve chez très peu d'hommes appelé 'esprit de décision': le caractère décisif d'un homme paraîtra déterminé et franc; capable d'aider les gens à prendre des décisions aux moments critiques et de mettre le conjoint à l'aise et dépendant aux quotidiens.

Lovely avait découvert cela chez Kenzo il y avait longtemps ...

« Donc, il semble que nous devions communiquer davantage à l'avenir », déclara aussi Lovely franchement et avec urbanité.

« Quel genre de communication? » Kenzo semblait avoir un sourire au coin de la bouche, mais il faisait noir, elle ne pouvait pas voir clairement.

Elle avait délibérément détourné les yeux, évitant la question de Kenzo. Elle tendit la main pour attraper son bras. La brise du soir était très froide, et cela soufflait dans son coupe-vent au point de la faire trembler.

Elle voulait demander de monter dans la voiture, mais la seconde suivante, son corps était légèrement tenu dans une large et chaleureuse étreinte. Elle semblait revenir de la Sibérie et s'asseoir près d'une cheminée chaude et confortable; comme s'il y avait une couverture douce sous ses jambes, et le feu dans la cheminée à la bonne température ...

« C'est ça que tu entends par communiquer davantage? » La voix un peu blessée de Kenzo vint du haut de sa tête, mais ce n'était tout de même pas une réprimande. «Pourquoi tu ne me le dis pas si t'as froid? »

Le visage de Lovely n'était qu'à quelques millimètres de son veston, et quand elle entendit ses paroles, elle détendit sa garde et pressa doucement sa joue contre son épaule.

Le tissu du costume était refroidi, la laissant l'esprit sobre en dépit du fait de se livrer à la chaleur qu'émettait Kenzo.

« Tu es si gentil avec moi tout d'un coup, je n'y suis pas habituée. » Dit-elle franchement.

« J'affirme t'avoir bien traiter même avant. » Cette réponse étant trop machiste; mais venant de la bouche de Kenzo, ce n'était pas si énervante.

Lovely y réfléchit un moment: avant quand elle était petite et ne pensait qu'à Kenzo, il était certes pas si mal avec elle, c'était juste qu'il n'acceptait pas de sortir ensemble. Et après le mariage, c'était elle qui avait mis une serrure à son cœur, jour et nuit, elle avait essayé le plus possible de moins lui parler, mais il ne semblait jamais avoir montré d'insatisfaction à son égard...

Donc ce qu'il avait dit semblait raisonnable.

« L'état dans lequel nous sommes maintenant... C'est un essai, n'est-ce pas ? » demanda-t-elle prudemment. Elle sentit qu'elle n'avait pas pensé aux problèmes de relation comme elle faisait ces derniers jours depuis si longtemps.

Au cours des dernières années, elle avait été occupée par le travail. Avant, elle était promue capitaine de l'équipe de secours, sa vie était principalement axée sur le travail. Puis leur mariage était morne, elle n'avait donc pas le cœur à y penser. .

Donc là tout d'un coup, le fait de « languir d'amour » de nouveau, la rendait très nerveuse et paniquée.

« Qu'y a-t-il? »

« Je devine quels seront les résultats après notre essai, et je me demande bien est-ce que tu finiras par m'aimer, et je devine encore, est-il possible pour quelqu'un d'être amoureux de deux personnes à la fois dans la vie? » Lovely marmonna à voix basse, c'était une question à laquelle elle pensait souvent ces jours-ci.

«Deux personnes?» Lui demanda-t-il en revanche.

« Si tu finiras par m'aimer, ça veut dire que tu es tombé amoureux de deux personnes pour une vie non? Il y avait Tricha avant. » Lovely ressentit un terrible mal de tête lorsqu'elle avait mentionné Tricha, et ses tempes tremblaient un peu.

Beaucoup de gens pouvaient avoir une sorte de ''mysophobie mentale'', et Lovely ne faisait pas exception. Depuis qu'elle avait appris ce qui s'était passé cette année-là, elle n'avait vraiment aucun moyen d'affronter Kenzo sans se plaindre ...

« Tu lis dans mes pensées? »

« Ahh?? »

« Puisque tu sais si clairement ce que je pense hein? » Kenzo fronça légèrement les sourcils, « Arrête de trop réfléchir. »

Lovely s'appuya toujours sur sa poitrine. Elle ne put s'empêcher de réfléchir. Elle se leva de ses bras et leva les yeux vers lui: « Je pense que j'ai un peu faim. »

« Qu'est-ce tu veux manger? »

« Tu me prépares des nouilles...à la maison, c'est possible? » Ses paroles ressemblaient à une mignardise, mais son ton était toujours insipide, pas assez tendre.

Mais aux yeux de Kenzo, elle était déjà un peu différente du passé, et c'était assez.

De retour chez les Sullivan, Lovely descendit de la voiture et partit tout en imaginant Kenzo en train de cuisiner dans un tablier. Ça doit vraiment avoir l'air ascétique et canon...

En pensant ainsi, elle entra dans le couloir avec ses joues légèrement chaudes.

Dès qu'elle avait ouvert la porte, elle vit Noëmie assise sur le canapé du salon, la regardant froidement.

« Maa. » Elle savait que Noëmie voudrait certainement l'interroger sur Julyan.

« Oh vous voilà? » Le visage de Noëmie montrait plus ses pensées que quand elle était à l'hôpital. « Dis moi tout sur la maladie de ton père? J'ai vu que les gens à cet étage sont tous des patients atteints de cancer. »

Le cœur de Lovely se tordit et elle se retourna vers Kenzo, qui venait d'arriver après avoir garer la voiture.

C'était un regard vers lui pour demander de l'aide.

Étant indépendante depuis l'enfance, elle comptait rarement sur les autres, mais cette fois elle s'était carrément tournée vers Kenzo pour obtenir de l'aide.

Peut-être était-ce à cause du radoucissement de leur relation pendant cette période, ou peut-être qu'elle avait besoin de lui du plus profond de son cœur malgré tout.

Kenzo se rapprocha d'elle et la regarda de côté: « Monte d'abord et repose-toi. Je t'amène les nouilles quand ce sera prêt. »

« Ohh. » Elle voulait effectivement s'échapper car elle ne voulait pas affronter Noëmie en ce moment.

Elle avait juste fait quelques pas, quand, elle entendit Noëmie dire derrière elle: « Lovely, je suis en train de te parler. »

« Maa, je suis très fatiguée aujourd'hui et je ne veux pas en parler, mais vous l'avez vu, il va bien. » Elle avait toujours traité les gens froidement; mais puisque Noëmie l'avait en quelque sortes "aidé" autrefois, elle avait traité Noëmie différemment pendant tous ces années.

Mais le comportement de Noëmie aujourd'hui l'avait déçue, et un peu effrayée.

Quel genre de personne abandonnera sa famille à cause de ses intérêts ? Elle n'y pensait pas trop et monta à l'étage comme Kenzo l'avait demandé. Parce qu'elle savait que tant qu'il était là, il n'y aura pas de problèmes.

Dans le salon, Noëmie regarda Kenzo; elle ne pouvait pas se mettre en colère contre son fils en fin de compte. Elle calma sa colère, ferma les yeux et dit à Kenzo: « T'es censé ne pas l'aimer non? Pourquoi la protéger autant? »

« Celui qui m'a demandé de l'épouser, c'est vous. » Dit Kenzo, laissant Noëmie sans voix pendant un moment.

Elle connaissait le mieux le caractère de son fils, elle savait que personne ne pouvait se mesurer avec lui en éloquence, y compris sa propre mère.

« Tu devrais savoir mieux que quiconque, pourquoi je t'ai laissé l'épouser à l'époque. La famille Diaz sert de paravent protecteur pour Lovely, et c'est aussi une barrière qui nous protège toi et moi. Si la famille Diaz s'effondre, Lovely ne sert plus à rien et ça n'aura aucun sens. »

Kenzo ne pouvait susciter aucun intérêt en entendant la 'franchise' de Noëmie.

« La famille Diaz c'est la famille Diaz. Je sais seulement que Lovely est ma femme, la mère de mon fils. »

À l'écoute des mots déterminés de Kenzo, Noëmie eut l'impression de se faire piéger par sa propre stratégie ...

« Il se fait tard, reposez-vous. » Kenzo laissa une phrase et se tourna vers la cuisine.

Kenzo n'aimait pas trop la convivialité dès son plus jeune âge, Noëmie le savait très bien. Elle ne voulait donc pas forcer son fils à continuer à lui parler de ce sujet encore plus, mais au fond de son cœur, elle avait une sorte de colère sans fin qu'elle voulait exhaler.



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⊙♂Hasard Codé♀⊙Where stories live. Discover now