La cerise sur la pièce montée (édité)

9. Coquin de Valentin(4/4)

– Putain, qu'est-ce qu'on fait ! implorai-je complètement consciente de la situation et beaucoup moins sous l'emprise de la fumette.

Marion gesticula nerveusement, regardant où je pourrais bien me cacher, mais Dimitri franchit le seuil et alluma l'ampoule. Marion se jeta sur moi pour m'embrasser et dissimula mon visage grâce à nos cheveux. Un baiser brutal, de simples lèvres posées. La réaction de Dimitri fut radicale :

– Oh putain !

Il se cachait les yeux.

– Excusez-moi, je n'ai rien vu, je remonte. Je voulais pas déranger.

Il repartit aussi vite sans se retourner. Je voyais sa silhouette qui enjambait les marches. Il avait une bouteille d'eau vide à la main et pour cacher son corps d'éphèbe juste un caleçon. Il rentra dans sa chambre et ferma la porte.

– Je te dois une fière chandelle... murmurais-je à Marion. Puis je gloussai à nouveau.

– Si on m'avait dit un jour que j'embrasserais une fille. Enfin, tu es belle mais c'est tout, ça s'arrête là pour moi, ha, ha.

Je pris un verre d'eau que nous partageâmes avant de regagner l'étage.

– Eh ben, je comprends mieux pourquoi il te fait cet effet. Elle s'emmerde pas cette Chloé.

– Oui, cette Chloé justement, cette...

Marion se chargea de trouver un qualificatif pour terminer ma phrase, avec son flegme légendaire :

– Cette salope, tu peux le dire !

⁂

Entre deux bouchées de croissant (Dieu que j'aime ça, je devrais me lever plus tôt de temps en temps pour en chercher chez mon boulanger), je regardai Dimitri et Chloé de mes yeux rouges. J'avais prétexté une allergie.

Manger avec mon faux nez c'était galère.

Dimitri n'avait pas changé d'attitude envers moi ou Marion. Nous l'attendions gêné mais ce n'étais pas le cas. Je notai chez lui une grande ouverture d'esprit.

Chloé avait mal dormi et se plaignait :

– Notre repas de Saint-Valentin, Dimitri. Cette journée n'aurait pas dû commencer comme ça !

– Je sais. Ce n'est pas grave. On ira quand même dans un super resto ce soir. Vous avez quelque chose de prévu, les filles ?

– Non, Valentin et moi ne sommes pas en bons termes, répliquai-je.

– Ha, ha, fut la réponse de Marion.

Chloé partagea sa déception :

– D'habitude on va toujours au Café des Prés, c'est notre rituel le matin... Fallait-il vraiment aller à l'étage.

– Excuse-moi de m'intéresser à notre mariage...

Nous prîmes discrètement congé de la table pendant que les deux futurs mariés poursuivaient leur échange tendu.

– Arrête de sourire, se moqua Marion.

– Silence, stagiaire, répondis-je amusée.

A partir de ce jour-là, je sus que je n'éprouverais plus d'indifférence pour la Saint-Valentin.

Notes à moi-même :

1. Eviter de manger du Gouda avant un baiser.

2. M'intéresser de plus près aux décorations florales...

3. ... et à la marijuana, tiens !

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Je tiens à préciser qu'il s'agit d'une fiction et qu'il n'y a là aucune publicité ou incitation à l'achat ou consommation de drogue.