20. Malédiction (2/3)

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– Ah oui ? Là, en ce moment ils font la bringue ? demanda Laura.

– Oui.

Je venais de leur dire que Chloé et Dimitri faisaient leur enterrement de vie de jeune fille/garçon.

– Ensemble ? C'est nul.

– Mais non, le même jour mais séparément, précisai-je comme si c'était une évidence.

– Celle de Chloé sera chiante, affirma Marion.

– Tu ne sais vraiment pas ce qu'ils font ? demanda Anne en me servant une coupe de champagne.

– Non, les témoins n'ont rien voulu me dire. Oh, tu sais, Laura, hier j'ai cru que Yohann m'avait reconnue.

– Ah, tu l'as vu ? Il a changé ?

– Oui, enfin c'est surtout qu'il a une barbe.

– Célibataire ?

– Apparemment.

J'avais passé la journée à m'arracher les cheveux pour organiser le spectacle de sons et lumières. Les prestataires devaient s'accorder entre eux et proposer un spectacle en peu de temps. J'en avais oublié de manger le midi. Mais mon estomac était encore trop noué, j'aurais aimé savoir ce que Dimitri faisait. Yohann et ses amis, l'avaient-ils emmené dans un club select avec des strip-teaseuses ? 

– Allez, on trinque !

– On fête quoi ? demandai-je lorsqu'elles levèrent leur coupe.

– Le stage que Marion a trouvé pour valider son deuxième semestre !

– Oh, c'est super ! dis-je en l'embrassant. Où ça ?

Je me sentais conne de ne pas avoir demandé plus de nouvelles à Marion ces derniers temps. Laura et Anne l'avaient su avant moi. Il faut dire que les séances maquillages étaient de plus en plus rapides, et que je la saoulais avec Dimitri. Il était vraiment temps que je m'ouvre à nouveau aux autres.

– Movie MakeUp, une nouvelle agence qui bosse sur des films et séries.

– Enorme ! Tu vas maquiller des célébrités ?

–  Oui, je serai dans l'équipe maquillage du prochain film de Guillaume Canet.

Les deux heures suivantes furent tellement drôles et agréables. Je n'avais bu que deux coupes, mais les bulles m'étaient montées à la tête rapidement, puisque j'avais le ventre vide. 

Et puis l'une des filles eut l'idée de sortir son vieux jeu de Tabou. D'après son aspect, la boîte semblait provenir de l'ère préhistorique. Un rapide rappel des règles fut énoncé par Laura. Nous jouions en équipe. Les deux pions d'origine bleu et rose manquaient, alors je donnai un curly à Laura et Marion puis pris un apéricube saumon pour Anne et moi.

Nous étions les premières à commencer, jeunesse oblige ! Alors je piochai une carte. Le principe était simple : je devais faire trouver un mot à ma co-équipière pour marquer le point. Mais sans utiliser un seul des mots de la liste interdite. Laura et Marion étaient à côté de moi pour vérifier que je ne trichais pas.

J'étais étourdie par le champagne, mes gestes me semblaient lourds et la légèreté me mettait dans un état à la fois cotonneux, à la fois énergique. La preuve, en prenant la carte, j'avais failli faire tomber la coupe de Marion. La robe verte de Laura avait eu chaud.

En trop plein de confiance, je lus seulement le mot à faire deviner, sans regarder la liste avec attention. Marion et Laura prirent également connaissance de la carte. Anne allait devoir trouver le mot « désert », et je n'avais pas le droit d'utiliser les mots suivants : aride, sable, oasis et chameau. Mais comme je ne les avais pas vraiment lus, je ne le savais pas.

Marion tourna le sablier, je n'avais qu'une minute.

La cerise sur la pièce montée (édité)Where stories live. Discover now