30. Arrête de parler aux étoiles (4/5)

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L'un comme l'autre, nous ne savions plus vraiment comment nous comporter. Enfin, disons qu'il y avait quelque chose de sous-jacent. Il faudrait bien que nous nous confions l'un à l'autre à un moment.

Je savais depuis Manèves qu'il m'avait aimé, il savait que je savais, mais moi je voulais aussi lui dire que c'était réciproque. Mais comment être sûre qu'il pourrait encore avoir ces sentiments pour moi ? Alors qu'il ne me connaissait pas et que l'affaire du mariage avait quand même posé des fondations bancales. De plus, il avait sûrement aimé Chloé au début...

Était-il venu pour faire ses excuses, pour m'avoir mal jugée le soir de la révélation, ou était-il venu pour autre chose ?

J'avais hâte à la fois que mes parents et mon frère aillent se baigner et en même temps j'appréhendais car le repas que nous venions de prendre était parfait.

Il faisait bon à l'ombre, le vin me rendait plus légère, l'odeur des abricots titillait mes narines et c'était avec bonne humeur que nous parlions de tout et de rien.

J'aurais aimé figer le temps, comme Piper Halliwell dans Charmed, mais agiter les mains n'aurait eu que l'effet de me rendre stupide. En tout cas, je savais que je garderais ce moment précieux dans mes souvenirs. Peut-être le premier de quelque chose de vraiment vrai ?

Je pouvais tout espérer. Tout n'était pas arrivé par hasard. Notre histoire pouvait rivaliser avec les plus belles comédies romantiques, si cela finissait bien.

J'oscillai entre le ne-pas-m'emballer et le gros-craquage-romantique !

Enfin, mon père se leva en premier, son journal à la main et ma mère le suivit avec Léo.

– A tout à l'heure, les jeunes, dit mon père.

Et ils nous laissèrent enfin seuls.

Trouve quelque chose, trouve quelque chose ! Petit cerveau, décongèle-toi !

– Tu veux aller te promener ? lui demandai-je.

– Où tu veux, je te suis.

Nous savions que LA discussion finirait bien par arriver. Marcher l'un à côté de l'autre serait sûrement plus propice à la confidence. Je ne me voyais pas du tout faire réunion face à face autour d'une table de jardin.

Je repassai rapidement me rafraîchir dans la salle de bain et replaçai mes cheveux. Aucun maquillage, merci monsieur bronzage !

Dimitri m'attendait assis sur la balustrade de la terrasse, il avait remis ses lunettes de soleil. J'aurais pensé le voir une cigarette à la main, mais je constatai que c'était de l'histoire ancienne. Plus de stress. Je prenais ce détail pour un signe encourageant.

Le bien-être qui me parcourait ne me quittait pas depuis la fin de matinée. J'avais l'impression d'être dans le plus beau des rêves, où le temps était suspendu, et je voulais l'étirer ce temps, encore et encore. Marcher devant lui, sentir son regard sur moi, tourner la tête vers la mer, prétendre regarder au loin alors que toutes mes pensées allaient vers lui. J'espérais tellement qu'il ressentait la même chose.

La cerise sur la pièce montée (édité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant