Chapitre 14

6.7K 681 62
                                    


-Ambre, tu es avec moi?

La douce voix d'Ivy me faisait reprendre contact avec la réalité. Je la voyais face à moi, les yeux froncés, se demandant si j'avais écouté un seul mot de ce qu'elle venait de dire. Mais la réponse était non. Mon esprit avait divagué ailleurs et je n'avais pas écouté mon amie.

-Désolée Ivy.

-Je disais que j'avais parlé avec un autre Bravo. Apparemment celui qui a voulu déserter va être jugé très prochainement.

-Nayel.

 Le fonçage de sourcil de mon amie s'était accentué. Devinant qu'elle n'avait pas compris, je reprenais.

-Ce n'est pas simplement qu'un autre Bravo. Il s'appelle Nayel.

Je devinais dans son regard son étonnement. Après tout personne ne savait que je le connaissais mieux que ce que l'on pouvait croire. Personne ne savait également que Nayel n'avait pas voulu déserter, il avait simplement tenté de donner ma lettre à mon père et par ma faute il se retrouvait dans cette position. Je ne savais pas où il se trouvait à présent. Quand j'étais repartie à l'infirmerie le lendemain, il n'était déjà plus là. Je me demandais en quoi consistait l'interrogation que la directrice allait mener. Après tout j'avais réalisé qu'ici, la torture était encore de mise alors j'étais loin d'être rassurée. Mais selon Ivy en tout cas, il allait bientôt être jugé ce qui signifiait qu'il était encore en vie. Je gardais une toute petite partie d'espoir au fond de moi.Le Bureau n'était pas venu me voir suite à cela. J'en avais ainsi conclu que Nayel avait pu donner la lettre à mon père ou alors qu'il l'avait détruite avant de se faire prendre. Quoi qu'il en soit si le Bureau avait découvert la lettre, il serait venu pour moi ce qui n'était pas le cas. J'avais droit à continuer ma formation.

-Tu le connais? Demanda Ivy

- J'ai juste parlé avec lui une fois ou deux c'est tout.

- C'est dangereux Ambre. Tu ne peux pas parler avec un déserteur. Ils sont des traites à notre société.

Et voilà ce dont j'avais toujours eu peur. Qu'Ivy soit effectivement totalement du côté du Bureau, aveuglée par les belles promesses qu'il faisait. Mais peut-être disait-elle ça simplement au cas où quelqu'un nous écoutait. Au fond je ne savais pas réellement ce qu'elle pensait du Bureau, tout comme elle me concernant. Je me levai alors, lui annonçant que j'allais me reposer dans ma chambre. Je préférais arrêter cette conversation pour le moment. En passant dans les couloirs de l'Académie je me rendais compte d'une chose importante. Tous les positifs vaquaient à leurs occupations, certains rigolaient, d'autres révisaient, mais tous avaient l'air heureux d'être ici. Pourquoi ne se rendaient-ils pas compte de la réalité? Comment pouvaient-ils accepter de donner leur vie à une organisation dont on ne savait rien, d'être torturé par elle ou bien même de faire exactement tout ce qu'elle nous demandait de faire? Une personne risquait de mourir simplement pour avoir été retrouvée plus loin du groupe et tout le monde trouvait ça normal. Cela ne faisait qu'accentuer la colère que je ressentais depuis quelque temps. 

J'étais arrivée jusqu'à ma chambre. J'allais enfin pouvoir être seule et essayer de trouver une solution concernant Nayel. Mais en ouvrant la porte, je me rendais compte que quelqu'un se tenait à l'intérieur.

Mon coeur avait failli s'arrêter en remarquant que le président du Bureau était en train de faire les cent pas dans ma chambre. Je ne l'avais pas revu depuis le test de la génétique. À mon arrivée ce dernier s'était retourné pour me faire face.

-Mlle Miller. Je savais que je vous retrouverais ici à cette heure ci. Asseyez-vous je vous prie, après tout nous sommes chez vous.

Son ton joyeux et son sourire me mettaient mal à l'aise. Je pouvais le voir tirer la chaise de mon bureau pour me faire signe de m'y asseoir. Sa présence ici n'était pas un signe annonciateur de bonne nouvelle. Avais-je parlé trop vite en pensant que la lettre n'avait pas été retrouvée par son organisation? Une fois assise un silence pesant s'était installé. Le président se contentait de regarder la forêt par la fenêtre de ma chambre, sans dire un mot. Un million de questions jaillissait dans ma tête mais j'étais surtout inquiète pour ma famille. Si un malheur leur arrivait par ma faute je ne me le pardonnerais jamais. Puis, toujours sans me faire face, le président repris.

Alpha tome 1 (Dispo Sur Amazon)Waar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu