Alpha tome 1 (Dispo Sur Amazon)

Chapitre 18

En sortant du van j'avais l'impression d'être dans un rêve, ou un cauchemar, ça dépendait du point de vu. Mon village n'avait vraiment rien à voir avec les décors qui se dressait sous mes yeux. Ici, tout n'était que luxe et beauté alors que chez moi ce n'était pas le cas. Mais ça s'expliquait pour une simple raison : ici nous étions dans la capitale d'Illaria. C'était ici que se dressait le gouvernement, le Bureau, et la plupart des métiers.Alors que chez moi à part quelques commerces, il n'y avait pas grand-chose. Le van venait de nous déposer devant le tribunal des vérités. Il s'agissait d'un immense complexe s'étalant sur plusieurs étages. Un bâtiment comme les autres vus de l'extérieur, mais à l'intérieur c'était bien différent. C'était le jour de notre test et je me trouvais avec tous les delta en formation. Les journalistes, qui travaillent pour le gouvernement, se tenaient tous à l'entrée, nous attendant munis de caméras et d'appareil photographiques. En regardant leurs objets je me demandais comment ça s'utilisait. Dire que dans l'ancien temps les gens se prenaient en photo constamment... ça devait être bien de garder des souvenirs, de prendre ses amis en photo, les paysages....

Je sentais que quelqu'un me poussait pour avancer... un des nombreux patrouilleurs présents pour nous escorter. J'essayais de trouver Roman ou Ivy mais parmi la masse je ne distinguais rien. En regardant une dernière fois les journalistes je me rendais compte que je trouvais ça bien triste... ils nous filmaient comme si nous étions des bêtes étranges, des spécimens... mais ils n'avaient pas si tort que ça. En deux mois mon cerveau s'était développé plus vite que ces dix-huit dernières années. J'avais appris cinq langues étrangères, ainsi que le langage des signes. Je pouvais me rappeler de chaque détail d'une journée qui s'était pourtant déroulée il y a deux mois tout comme je me remémorais aussi de mes journées plus anciennes. Et maintenant il était temps de passer à la seconde phase... devenir un Charli ou, comme ma soeur Maddy adore le dire, devenir un véritable détecteur de mensonges vivant. Le Bureau n'attendait pas de ce test de détecter des Charli. Son objectif était juste de savoir qui en avait le potentiel et qui devait arrêter le chemin aujourd'hui.En entrant dans le hall du tribunal, je remarquais les nombreuses familles venues assister aux procès de leurs proches.

À notre arrivée, nous avons tous été dévisagés comme des bêtes curieuses... nous avions dans nos mains le sort des êtres qu'ils chérissaient. Mais je n'avais pas le temps de les regarder davantage car déjà les patrouilleurs nous poussaient pour emprunter un escalier situé sur ma droite. C'était à cet instant que j'avais vu une femme s'approcher de moi en m'agrippant le bras.

-S'il vous plaît, mon fils est innocent. Ne le jugez pas coupable!

Avant même d'avoir eu le temps de réagir, la voilà qui se faisait bousculer par les patrouilleurs. Elle poussa un léger cri de douleur qui me donna envie de me révolter contre le gardien mais un autre était déjà en train de m'emmener loin de la femme. Je n'avais même pas eu le temps de lui demander qui était son fils ni même comment elle s'appelait. On était arrivé dans une salle composée d'une grande table ronde et nous étions tous en train de nous assoir en silence, attendant les instructions. Par chance j'avais pu retrouver mes amis et j'étais à présent à leurs côtés. Nous étions restés silencieux un long moment, se regardant parfois en se demandant silencieusement comment ça allait se dérouler puis la porte s'était enfin ouverte.

Toute une délégation venait de faire son entrée avec à leur tête le président du Bureau de la génétique. Mais ce qui retenait mon attention était le petit groupe d'individus qui se tenait en retrait. Je ne savais pas pourquoi mais ces personnes me donnaient des frissons. Peut-être étaient-ce leurs tenues noires, ou leurs regards sombres ou bien encore parce qu'ils dégageaient une certaine aura assez particulière. Le seul mot qui me venait à l'esprit pour les décrire était froid. Aucune chaleur ne se dégageait de leurs regards ou de leur attitude.