Alpha tome 1 (Dispo Sur Amazon)

Chapitre 33

Alors que je marchais dans les couloirs pour me diriger vers ma salle de cours, je repensais à tout ce que je venais d'apprendre. Au fait qu'Alpha était une ancienne maison créée par le gouvernement qui avait échoué. Que mon père avait contribué à sa création et qu'à présent les alpha n'existaient plus. J'avais été contente d'apprendre la vérité mais également triste de savoir que cette révélation ne m'apportait pas la liberté que j'avais tant recherchée. Rejoindre la résistance m'était impossible après ce qu'elle avait tenté de faire, et je ne pouvais quitter les positifs. Avec Nayel nous étions bloqués.

Ce dernier était d'ailleurs reparti avec le président et son absence me pesait déjà. Cela aurait été bien plus simple de continuer la formation à ses côtés, mais Nayel était à présent un positif et non plus un élève, sa place se trouvait à côté du président. Peut-être que dans deux semaines, quand ma formation prendrait fin, je le reverrais. Je l'espérais. J'avais alors fini par rejoindre mes camarades Bravo en salle de classe mais l'envie n'était plus du tout présente. En entrant dans la salle j'avais compris que je n'allais pas pouvoir ignorer Roman plus longtemps. Dans cette salle il n'y avait que sept places, et chacun avait sa chaise attribuée. La mienne se trouvait à côté de Roman.

En poussant un léger soupire, j'avais ainsi fini par m'assoir à ses côtés en prenant bien soin de ne pas le regarder. Je n'avais pas encore la force de supporter son regard, toujours blessée par ce qu'il avait fait. J'espérais simplement que cette heure de cours allait se dérouler rapidement.

-Aujourd'hui cela ne sert à rien de sortir vos notes, commença le professeur, nous allons passer au cours pratique.

Cette annonce ne me rassurait absolument pas. Lors de ce cours nous apprenions le contrôle mental d'un autre individu. Pour l'instant nous n'avions vu que la théorie et l'avions appliqué que pour de légers exercices comme inviter une personne à s'assoir sur une chaise même si l'autre refusait. Aujourd'hui le professeur voulait passer à la vitesse supérieure.

- Vous avez carte blanche. Vous pouvez imposer exactement tout ce que vous voulez à la personne en face de vous. La seule règle est : pas de violence. Je ne veux pas qu'un positif soit blessé. Nous allons commencer par Mme Wilson et Mr Thomas.

Pas de violence? Je trouvais ça ironique car il y a seulement quelques mois nous étions torturé en salle de cours.

Les deux élèves s'étaient alors levés pour se mettre au milieu de la classe. Du coin de l'oeil je remarquais le positif au coin de la salle, qui, comme à son habitude, assistait à nous cours en prenant des notes. Je savais pourquoi nous faisions cet exercice. Nous étions à deux semaines de la fin de la formation et le Bureau voulait savoir quels étaient les bravos les plus doués afin de commencer à effectuer notre future affectation. Cet exercice était un test. Le premier binôme qui passait était doué mais leurs compétences se valaient. Lorsque la fille imposait à son camarade une volonté, ce dernier refusait ce qui donnait des situations assez amusantes car il restait bloqué dans une situation à mi-chemin entre ce que la fille voulait qu'il fasse et ce qu'il refusait de faire. Finalement aucun des deux n'avait réussi à prendre l'avantage sur l'autre et le professeur les avaient fait assoir.

Le deuxième binôme était moins égalitaire et rapidement l'un des élèves s'était vu dominer par le second. Mais son contrôle mental restait bon enfant car il se contentait de lui demander de chanter une chanson, de sauter à cloche pied ou encore d'imiter un animal. C'était bien évidemment sans surprise que Roman et moi avaient été désignés comme prochain binôme.

En me levant de ma chaise pour me mettre au milieu de la classe, je n'arrivais toujours pas à regarder Roman dans les yeux. Je n'avais absolument pas envie de faire cet exercice. Je n'avais plus envie de prouver quoi que ce soit au bureau. Il n'y avait pas d'ordre de passage. Chacun pouvait commencer le contrôle mental quand il voulait. Alors pendant de longues secondes j'étais restée debout sans rien faire, les yeux rivés au sol. Puis...