Alpha tome 1 (Dispo Sur Amazon)

Chapitre 20

Je me trouvais de nouveau dans un van blanc en direction de cette triste académie des positifs. J'avais passé le trajet à regarder par la fenêtre les décors qui changeaient. Cette fois il y avait beaucoup de moins de van qu'à l'allée... moins de la moitié. Cela s'expliquait par le taux d'échec au test. Sur les quatre-vingt-six positifs du départ, seulement trente-cinq avaient réussi parmi lesquels Ivy et Roman. Cela avait d'ailleurs fait grand bruit. Dans les autres procès, ils étaient en général une dizaine à avoir réussi. Dans le mien nous n'étions que deux. Mon succès m'avait été expliqué par le Bravo qui avait capté ma connexion avec Nayel et qui avait trouvé du potentiel en moi. Mais je ne savais pas comment Roman avait lui aussi réussi. Qu'est-ce que le Bravo avait détecté chez lui? Je commençais même à croire que tout était une conspiration et que ce Bravo appartenait à la résistance mais Roman m'avait assuré que ce n'était pas le cas. Ils n'étaient pas nombreux et mon ami connaissait tous les membres. Cependant il n'avait pas non plus su m'expliquer pourquoi le Bravo l'avait sélectionné pour la suite. C'était encore un autre mystère, mais je commençais à être habituée.

Non seulement le procès avait fait du bruit en raison du faible taux de réussite mais également parce qu'un Bravo avait invalidé un choix des Charli. Cela arrivait mais c'était rare. Mais déjà les chaînes du gouvernement tournaient en boucle le même scoop. Mais tous devaient accepter le choix du Bravo : il n'avait pas à s'expliquer, et personne ne pouvait aller contre lui. les Bravo jouissaient vraiment d'une totale liberté en comparaison des autres positifs.

À la fin du procès j'avais pu recroiser Nayel qui sortait libre en compagnie de sa famille. Je n'avais pas pu lui parler étant restée avec mon groupe pour rejoindre les vans mais nos regards s'étaient croisés l'espace d'un instant. Pour la première fois nous étions en train de nous sourire. Cela pouvait paraître banal, mais il était libre et c'était tout ce qu'il comptait.

-Qu'est-ce qui va se passer pour lui maintenant ? M'avait demandé Ivy qui avait surpris mon regard vers Nayel

-Il est libre et il reste un Bravo. Le Bureau ne voudra pas le perdre.

Personne ne m'avait rien dit concernant le futur de Nayel mais je l'avais deviné seule. J'avais compris que nous étions des investissements pour le Bureau et ce dernier ne voudrait pas en perdre un. Nayel avait été innocenté, à présent il allait devenir un véritable Bravo, même si j'ignorais ce que cela voulait vraiment dire. Quel poste allait-il occuper ? Comment allait-il trouver le secret du Bureau et sortir de ce système sans causer de tort à sa famille? Il comptait également sur moi pour continuer, mais je n'avais pas eu le courage de lui dire que je préférais rester discrète pour l'instant. Cela avait causé trop de dommage aux personnes qui m'étaient proches à commencer par lui et par ma mère car je continuais à croire que son accident n'avait rien d'anodin et que le Bureau y était pour quelque chose. J'avais pris ça pour une mise en garde. Peut-être étais-je paranoïaque, mais pour l'instant je préférais rester en dehors des radars le temps de comprendre réellement les enjeux.

-Tu penses le revoir un jour ?

Je regardais Ivy un instant sans lui répondre. Il y avait peu de chose dont j'étais certaine ici mais savoir si j'allais recroiser Nayel en était une. J'étais certaine de croiser sa route de nouveau mais je ne savais pas quand exactement.

Alors que l'on s'approchait de l'académie, je commençais à ressentir la fatigue suite à cette longue journée éprouvante. Pourtant il n'était pas question de repos ce soir. La directrice nous prévoyait un banquet pour nous féliciter d'avoir franchi une nouvelle étape et pour préparer l'accueil des nouveaux positifs qui allaient venir demain. J'avais l'impression de vivre dans une boucle sans fin... les bravo avaient terminé leur formation et demain un nouveau test de la génétique serait effectué. Je n'étais pas d'humeur pour un banquet mais comme toujours nous n'avions pas le choix. Après trente minutes de trajet, je me retrouvais enfin dans ma chambre où une robe avait été déposée sur mon lit. Elle ne m'appartenant pas et je ne savais pas qui l'avait mise là. Cependant je me doutais que cela provenait de l'académie et que j'allais devoir la porter. Au moins le vêtement était simple, sans chichi. Une robe couleur verte bouteille en soie qui descendait jusqu'aux chevilles. Alors que je m'habillais sans grande conviction, on frappait à ma porte.