Alpha tome 1 (Dispo Sur Amazon)

Chapitre 35

Apprendre que le Bureau nous mentait ne m'avait pas surpris. Ce dernier retirait les dons à ceux qu'il jugeait indignes de l'avoir. Il n'y avait rien de naturel chez les positifs. Notre don ne l'était pas, tout comme le fait d'avoir été choisi lors du test. Comment le bureau nous choisissait était encore une question à laquelle je n'avais pas de réponse mais est-ce que j'avais vraiment envie de le savoir?

On avait retiré le don à Roman et ce dernier avait réussi à le réimplanter. Il ne m'avait pas expliqué comment le Bureau ne s'était jamais rendu compte de cette supercherie. Après tout il devait tenir un registre des êtres positifs qu'il avait sélectionné et Roman n'en faisait pas partie. Il s'était contenté de me dire qu'il était tenu au secret par la résistance et que normalement il n'aurait jamais dû me dire tout cela. Je n'avais pas insisté. Savoir comment Roman avait réussi à duper le Bureau n'était pas ma priorité. Je devais avant tout savoir si ma soeur Maddy faisait également partie de cette machination. Elle était partie visiter le Bureau juste après mon entrée à l'académie. Lui avait-on retiré le don? Je l'espérais. Je ne voulais pas qu'elle fasse partie de tout cela. Dans une semaine j'allais quitter l'académie, être affectée à une maison et à un poste et j'allais enfin avoir le droit de rentrer chez moi. J'allais devoir attendre encore sept jours avant de me pencher sur la question de ma soeur.

Le reste de la semaine s'était déroulée dans un calme relatif. J'avais agi comme si de rien n'était, continué mes cours et, à présent, nous attendions tous la cérémonie finale qui marquerait la fin de notre formation. Personne ne savait comment cela allait se dérouler mais nous avions tous hâte même si ce n'était pas pour les mêmes raisons.

La veille du test était enfin arrivée et je me trouvais dans ma chambre. C'était la dernière nuit que j'allais passer ici et j'en étais ravie. Demain je serai officiellement une Bravo et mon poste me sera communiqué. Mais surtout, demain j'allais retrouver ma famille, ma vie d'avant. Je savais que je n'allais pas pouvoir rester éternellement avec ma famille car les positifs sont généralement affectés à la capitale d'Illaria, mais je savais que j'allais au moins pouvoir profiter de quelques jours avec eux avant de commencer mon travail, même si je ne savais même pas en quoi il consistait. Le jour de la cérémonie j'avais ressenti une certaine pointe d'angoisse. Mon destin n'était pas entre mes mains. J'allais être affectée à un poste que je n'allais pas choisir et j'allais devoir prêter serment au Bureau pour le restant de mes jours. Après tout ce que je venais d'apprendre je n'en avais pas envie mais je n'avais pas le choix. Le Bureau continuait de menacer ma famille et je savais que si je refusais de prêter allégeance au Bureau, ce dernier s'en prendrait à elle.

Nous avions été réunis dans une immense pièce de l'académie, d'habitude toujours fermée. Le plafond était recouvert de fresques montrant l'évolution de la société. On pouvait y apercevoir les détails de la guerre qui avait mis fin au règne de la technologie. Et surtout, le signe des différentes maisons des positifs y étaient représentés en grand sur tout le long du plafond. Au fond de la pièce se trouvait une immense table blanche où derrière se trouvaient une dizaine de chaises vides. Le Bureau avait fait les choses en grand. Il s'agissait d'un véritable cocktail de fin de scolarité. Des serveurs passaient avec des plateaux, des journalistes étaient présents pour couvrir l'événement et les membres les plus importants de la capitale étaient présents.

Pendant presque une heure je m'étais tenue à l'écart, contre un mur, en regardant autour de moi. les journalistes avaient interdiction de nous interviewer alors j'étais tranquille. Certains des élèves positifs discutaient avec des représentants et j'entendais à quel point ils avaient hâte de commencer leur vraie vie. J'avais remarqué que les personnes me dévisageaient mais aucune n'était venue me parler et j'en étais soulagée.

- Ça ne m'étonne pas de te voir à l'écart.

Cette voix je la reconnaissais bien évidemment, et rien que de l'entendre, un sourire était venu se dresser mes lèvres. J'aurais voulu le prendre dans mes bras mais à son regard j'avais compris que ce n'était pas une bonne idée. Nous étions en public et une des règles était l'interdiction de se fréquenter en tant qu'élève. Nayel n'en était peut-être plus un mais moi oui.