Recueil d'OS - Harry Potter

(1/2) Drarry 4

Personnages :

- Harry Potter.

- Draco Malfoy.

Contexte : Certaines choses sont trop ancrées en nous pour être combattues, et parfois, plus rien n'est apte à être sauvé.

Classification : T (si les sujets tels que la mort et la scarification vous touchent, passez peut-être votre chemin, chers amis)

Nombre de mots (deux parties confondues) : 5400

Ici, nous considérons que la mort de Dumbledore a eu lieu en cours de sixième année.

TW : présence d'automutilation frôlée de façon à ne pas choquer plus que de raison + ne pas oublier que les Serpentard ne font pas preuve de tact, certains propos pourraient vous paraître brusques, pas à chaque ligne, ne vous inquiétez pas :) + cet OS est triste, il l'est vraiment, à public averti.

Dumbledore n'était plus.

Ses mots ne panseraient jamais plus les plaies de ses élèves, ses conseils n'offriraient jamais plus la chance à l'un d'eux d'apprendre à appréhender la vie de façon nouvelle, ses clins d'œil ne réchaufferaient jamais plus un cœur, ses sourires ne surprendraient plus.

Harry était désemparé, seul au milieu d'un torrent.

Il s'agrippait aux branches, tentait de se faire comprendre que cela ne signifiait pas que la bataille était perdue, que ce n'était qu'une épreuve de plus.

Mais ses pensées rationnelles étaient étouffées par une vague de craintes, de remords, de souvenirs douloureux, si bien que la noirceur demeurait unique détentrice de sa raison.

L'eau qui séchait à la base de ses joues n'était pas la rivière enchanteresse qu'il s'efforçait d'imaginer, le sang qui coulait, toujours plus fortement, le long de ses poignets n'était pas les restes de la tartine confiturée qu'il s'imaginait manger ; tout n'était qu'illusion, mais tout valait mieux que la désastreuse réalité qui s'offrait à lui, tout plutôt que la preuve de son échec.

Il savait qu'il se relèverait sous peu, qu'il devrait faire face aux problèmes qu'avait laissé en vrac son mentor en le quittant, qu'il serait affublé des responsabilités que le monde sorcier lui devait, qu'il serait garant de l'unique espoir que les citoyens gardaient encore.

Mais pour deux petites minutes, il n'était que poussière.

L'eau tapait contre les rochers qui encadraient la rivière cristalline, les oiseaux chantaient les mots les plus pures que seule la fine brise qui soufflait était apte à comprendre, les arbres souriaient au bonheur d'une vie sans contraintes, les animaux gambadaient à chaque extrémité de ce petit coin de paradis, et seul le cœur battant de Harry troublait le calme plat qui régnait en ce lieu de paix.

Mais vite, la réalité dépassa la fiction, et les yeux du garçon s'ouvrirent.

Il lança un sort, puis deux. Le visage fermé, il faisait tout son possible pour ne pas laisser transparaître la haine qu'il ressentait à l'égard de l'acte effroyable qu'il répétait inlassablement, en connaissant causes, effets immédiats et conséquences à long terme tout en ne cessant jamais de ranger cette lame à l'endroit exact où il savait qu'il la retrouverait, le soir suivant, une fois que la pression aurait une nouvelle fois besoin d'être relâchée, que la piqûre du manque se ferait ressentir par une envie irrépressible d'évacuer la moindre parcelle de ses émotions.

Lorsqu'il croisa le regard d'Hermione, ce soir-là, il la détesta de ne pas agir.

Mais plus encore, il se détesta de lui en demander trop, face à quelque chose que lui seul lui avait le pouvoir de faire cesser.