Harmione 7 - HP x HG

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Harry était effrayé.

Face à une horde de mangemorts, aux menaces d'un ennemi, aux cauchemars qui hantaient ses nuits, il était toujours parvenu à se battre.

Mais lorsque la crainte d'être rejeté lui tordait les tripes, il se retrouvait comme un enfant laissé à l'abandon. Absolument terrifié.

Il avait essayé, pourtant. Merlin sait qu'il avait été de bonne foi. Mais il n'était pas parvenu à poser la question fatidique.

Il était Harry Potter, celui qui avait affronté Voldemort, survécu au sort interdit. Mais face à la fille qui le faisait fondre, il n'était qu'un adolescent.

Incapable de faire le premier pas, au point d'en perdre l'occasion.

Harry dînait à la table des Gryffondor lorsque cela se produisit. Il discutait avec ses amis, riait aux pitreries de Ron, adressait quelques œillades à Hermione. Il était plutôt détendu, même s'il aurait aimé se sentir plus confiant.

Il mit un certain temps à s'apercevoir de la silhouette longiligne qui s'approchait de son petit groupe. Ce n'est que lorsque Viktor Krum arriva à leur niveau qu'il y prêta réellement attention.

Le jeune homme s'était planté devant eux, le regard rivé sur Hermione. Un grand silence s'était abattu sur la tablée, se propageant rapidement dans la grande salle au complet.

Il l'avait laissé planer quelques instants, comme s'il désirait prolonger le suspens. Harry avait trouvé ce geste particulièrement arrogant, mais ne s'était pas montré aussi explicite que Ron.

Il ne l'avait pas fusillé du regard, mais s'était contenté de l'observer avec résignation. Peut-être un brin de fascination, aussi. Il y voyait quelqu'un qu'il ne deviendrait jamais, survivant ou pas.

Viktor avait finalement daigné ouvrir la bouche, pour demander en toute simplicité :

— Hermione, voudrais-tu être ma cavalière pour le bal ?

Il n'avait même pas tenté de paraître intéressé. Il avait posé la question presque par dépit, simplement parce que c'était ce que tout le monde attendait de lui. Il avait pourtant fait le pas de faire sa demande devant tous ces regards, ce que Harry trouvait plutôt paradoxal.

Hermione resta silencieuse, alors que tous les élèves aux alentours retenaient leurs souffles. Quelques plaintes féminines s'étaient déjà faites entendre, mais Harry n'y avait pas prêté la moindre attention.

Il était entièrement focalisé sur l'expression d'Hermione, qui demeurait interdite.

S'il en avait été capable, Harry se serait levé. Il aurait clamé haut et fort les sentiments que sa meilleure amie lui faisait éprouver. Il aurait alors décrit la manière dont il aimait les très légères fossettes qui adoucissaient ses traits, les quelques taches de rousseur qui parsemaient sa peau, entouraient ses yeux, dans lesquels il rêverait de se plonger toute une vie.

Il lui aurait dévoilé l'entièreté de ce qu'il ressentait, et plus encore. N'importe quoi qui puisse la faire hésiter ne serait-ce qu'un court instant. L'espace d'une seconde, il aurait ainsi le sentiment qu'il avait une chance d'obtenir l'avenir auquel il aspirait.

Mais Harry Potter n'était qu'un adolescent, alors il resta paralysé, attendant le verdict.

C'est à ce moment-là qu'Hermione plongea ses prunelles dans les siennes. Pas dans celles de Ron, pas dans celles de Krum. Mais dans ses yeux verdoyants et terriblement résignés. Son expression sembla attrister Hermione un instant, parce qu'elle battit des cils rapidement, comme s'il venait de lui faire passer un message.

Recueil d'OS - Harry PotterWhere stories live. Discover now