Recueil d'OS - Harry Potter

Romione 2 - HG x RW

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Qu'est-ce qui rend une romance spéciale ? Quel sentiment est-il suffisamment puissant pour permettre à son destinataire d'en comprendre le sens, d'en interpréter le message ? Une douleur à la poitrine, les entrailles qui se tordent, la température qui augmente et les sens qui s'affolent, qui s'est un jour chargé de nommer ces symptômes comme ceux résultant de la présence de l'être aimé, comme la preuve indéniable et inégalable de sentiments que nous aurions été incapables de deviner de nous-mêmes ?

Hermione avait toujours été de ceux qui possédaient un esprit rationnel, elle comprenait aisément les messages que son esprit tentait de lui faire parvenir et n'avait jamais refusé d'être lucide à propos de la moindre situation, même lorsque son cœur lui avait prié de fermer les yeux, rien qu'une fois, lui évitant ainsi une souffrance qu'elle aurait pu contourner.

Seulement, lorsqu'il était question de rapports humains, une nouvelle facette d'elle-même naissait de sa crainte de ne pas être à la hauteur. Et soudain, alors même qu'elle avait gardé un contrôle permanant toute sa vie, il lui arrivait de se tromper. De se mentir, pour préserver cette part d'elle-même qui craignait l'erreur, si bien qu'elle ne prenait même plus la peine de faire attention aux signaux d'alerte que son esprit tentait de lui faire parvenir.

En théorie, un tel comportement ne pouvait lui porter préjudice. Certes, il pouvait lui arriver de rater le coche, de renoncer à une expérience qui lui aurait valu un apprentissage, chose qui avait plus de valeur que n'importe quoi à ses yeux. Mais s'il était question de relationnel, il n'était pas grave qu'elle taise la teneur de ses sentiments, ceux-ci ne nécessitaient pas forcément d'être exprimés : Harry savait pertinemment qu'elle le considérait comme un membre à part entière de sa famille, qu'elle n'hésiterait pas une seconde à plonger dans le vide avec lui si la moindre chance de l'y extirper s'offrait à elle. Ses parents savaient qu'elle leur serait éternellement reconnaissante pour cette vision si simpliste qu'ils lui avaient offert de la vie, loin du comportement bien trop élitiste de certaines familles sorcières. Ginny savait qu'elle serait toujours présente à ses côtés, la ramenant à la raison lorsque sa fougue et son entrain risqueraient de la mettre en péril. Ceux qui comptaient pour elles n'ignoraient en rien ce qu'elle éprouvait à leur égard, ce qu'elle aurait été capable de faire pour les protéger, et à quel point elle désirait qu'ils conservent toute cette lumière qu'ils apportaient à sa vie, seulement ils le savaient parce qu'ils étaient lucides, parce qu'ils la connaissaient, parce que les actes valaient plus que les mots, à leurs yeux.

Seulement, certaines personnes ne devinaient pas ce que les autres ressentaient simplement au travers de leurs actes – d'autant plus quand ceux-ci divergeaient en raison de l'instabilité et de la crainte de la personne qui n'ose être explicite – et nécessitaient de mots pour comprendre le cheminement de pensée de l'autre, ce qui parfois, était trop demandé à ceux qui n'osaient exprimer ce que même leur esprit confus n'était pas à même d'expliciter.

Et malheureusement pour Hermione, elle était de ceux qui perdaient le fil de leurs pensées d'ordinaire si linéaires et droites lorsqu'ils étaient confronté à un imprévu les obligeant à s'ouvrir aux autres.

Ron, lui, était quelqu'un de simple. Lorsqu'il se sentait à l'aise auprès de quelqu'un, celui-ci devenait un ami. Lorsqu'il était inconfortable face à un comportement, il en déduisait qu'il devait couper les ponts. Lorsqu'il était heureux en présence d'un proche, il l'appréciait. Mais que connaissait-il de l'amour ? Comment pourrait-il comprendre la frontière entre aimer d'une telle manière et aimer d'une autre manière ? Il était incapable de déchiffrer les messages que son esprit tentait de lui faire parvenir à ce propos, quand bien même son inconscient lui-même aurait réussi à comprendre quelque chose à cette subtilité qui le dépassait.