Recueil d'OS - Harry Potter

(2/2) Scorbus 3

De toute manière, il le saurait rapidement, s'il n'était pas en cet instant même informé de la situation. Scorpius devait au plus vite lui écrire et tenter de le rassurer. Tout n'était pas perdu.

Al',

Avant tout, sache que ce qu'il s'est passé entre mon père et le tien cet après-midi ne signifie pas que tout est fichu. Nous avons trois jours pour faire en sorte de les convaincre tous les deux de ne pas annuler le dîner. Mon père est remonté mais je pense que je suis capable de faire quelque chose pour qu'il prenne du recul sur la situation. Pour le tien, je pense que ta mère devra intervenir, demande-lui de lui parler, cette fois nous avons besoin d'elle, le fait qu'elle soit désormais au courant est une très bonne chose. Tu es probablement perdu, donc je vais te résumer la situation, une fois que nous sommes rentrés chez nous, après mon retour de Poudlard, mon père a été appelé pour une affaire importante, à laquelle le tien aussi a dû participer. Ils n'avaient jusque-là jamais travaillé ensemble, car comme tu le sais ton père s'opposait à cette idée. Cette fois-ci, il n'a pas eu le choix, et ça s'est mal passé. Ton père aurait apparemment sous-entendu qu'il était bien heureux que tu te sois éloigné de moi étant donné la mauvaise influence que j'avais eu sur toi, et mon père se serait énervé. Ils en seraient venus aux mains, s'ils n'avaient pas été devant leurs supérieurs. Mon père est revenu plus tôt, furibond, et m'a affirmé que cette idée d'enterrer la hache de guerre était une mauvaise idée et qu'il préférerait encore ne se nourrir que d'hippogriffes jusqu'à la fin de ses jours plutôt que de devoir supporter Harry Potter toute une soirée. Pour le tien, j'ignore comment ça s'est passé après, est-il rentré ? Je suis désolé que ça se soit mal passé mais tout n'est pas perdu, essaie de parler avec ton père, je vais faire la même chose de mon côté, je te donne des nouvelles demain,

Je t'embrasse,

Scorp.

Albus se passa une main lasse sur le visage, soudain exténué.

Ils ne s'en tireraient définitivement pas si facilement, mais au moins, il y avait pour une fois une vraie raison à l'absence de son père.

Le garçon soupira puis s'allongea dans son lit. Il avait énormément de choses à régler, mais il verrait tout cela demain, il voulait simplement s'échapper dans le monde des songes pour quelques heures, pour le moment.

Scorpius avait lui aussi décidé d'attendre le lendemain pour parler à son père, espérant ainsi qu'il se soit calmé, même s'il savait que sa colère ne s'éteindrait pas si vite. Lorsque quelqu'un critiquait son fils, Draco faisait preuve de plus de rancune que quiconque n'en possédait.

À neuf heures donc, le samedi, Scorpius se présenta devant son père qui triait quelques affaires dont il ne se servait plus dans la salle principale. Draco leva la tête et sourit à son fils en le voyant approcher, il passait de moins en moins de temps avec lui, ces temps-ci.

- J-je dois te parler, balbutia le jeune Serpentard, dansant maladroitement d'un pied sur l'autre, soudain bien moins confiant.

Draco fronça les sourcils, et, voyant la mine sérieuse de Scorpius, l'incita à s'asseoir à ses côtés.

- Je t'écoute, dit calmement son père, intrigué.

- Je pense que tu ne devrais pas renoncer à ce dîner avec les Potter, malgré ce qu'il a pu se passer, lâcha Scorpius d'une petite voix.

- Scorp... soupira Draco. Écoute, j'ai essayé de faire tout ce que je pouvais pour m'entendre avec Potter mais il est incapable de faire une croix sur le passé et je n'ai aucune envie de me traîner à ses pieds, je sais que tu veux simplement que les choses se simplifient, mais j'en viens à me demander si ce n'est pas tout bonnement impossible, avoua-t-il.