Chapitre 6

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Estë rentre chez elle une fois que nous arrivons à la villa. Le dîner est déjà prêt et le commandor m'invite à m'asseoir. C'est le premier dîner que j'ai avec mon père depuis mon réveil. Je coupe ma viande en pensant à la mère de cette élève... et puis une question me traverse l'esprit.

— Commandor, dis-je d'une voix hésitante.

— Qu'y a-t-il ?

— Eh bien... si nous sommes des types dans dangereux, que nous ne pouvons toucher personne au risque qu'elles explosent. Comment ça se fait que... j'existe ? Enfin, je veux dire... est-ce que j'ai eu une mère ?

— Certaines personnes ont le don de nous toucher, elles sont très rares... Elles ont même disparu de ce monde. Mais nous avons réussi à mettre au point un sérum capable, sur certaine personne, de leur faire résister à notre pouvoir.

Il coupe un morceau de son steak et mange. Il ne répond pas à ma question. Je touille ensuite dans mon assiette. Bon, s'il y a des personnes rarissimes qui peuvent nous toucher, alors, ça veut dire que j'ai bien une mère quelque part... peut-être.

— Ta mère est morte, confie-t-il au bout d'un moment. Quelques mois après ta naissance. Tuée par des rebelles. Nous étions en pleine guerre. Elle était la dernière qui pouvait résister à nos pouvoirs.

Une immense peine me traverse le cœur, même ma main se met à trembler, je n'ai soudain plus faim.

— Nous devons exterminer les rebelles par tous les moyens, dit-il un regard venimeux qui me paralyse.

Je ne sais pas si c'est de la rage ou de la vengeance, mais j'ai l'impression qu'une partie de lui m'en veut pour une raison que j'ignore.

— Tu m'y aideras, n'est-ce pas mon fils ?

Je hausse les sourcils, mais réponds d'une voix hésitante :

— Oui...

Il me sourit. Je pose mes couverts. Je pense que je préfère dîner tout seul, je me sens gêné par sa présence.

— Je suis un peu fatigué, peut-être à cause du malaise que j'ai eu, mens-je. Je vais me reposer.

— Oui, bonne nuit. J'ai convié tes amis pour le déjeuner, tu pourras faire la grâce matinée.

Je lui offre une sourire condescendant avant de le quitter.

Une fois dans ma chambre, je me jette sur mon lit regardant le plafond. Je repense à la mère que j'ai vue. « Demande plutôt à ton père, où il la retient captive ! » Pourquoi m'a-t-elle dit ça ? Et pire encore, pourquoi est-ce que j'ai eu ce malaise après avoir lu ce mot ? Cette femme l'avait sans doute lu elle aussi. Cette élève était une fille. Améthys. Je déglutis, je sens de nouveau ma respiration s'accélérer. Je prends une goulée d'air. Il va falloir que j'arrête de répéter ce prénom dans ma tête. Je ne crois pas que ce soit bon pour ma santé.

Je regarde les lunes, toujours l'une derrière l'autre, elles s'élèvent à chaque heure dans le ciel. Malgré la fatigue, je n'arrive toujours pas à dormir. Cette histoire m'inquiète encore. Peut-être que je devrai rechercher cette femme et lui poser des questions. Elle me connaissait et elle connaissait Estë ! Au bout d'un moment, le sommeil m'emporte.

— Monsieur !

J'ouvre les yeux, Ako est à ma porte.

— Je suis navrée de vous réveiller, mais il est déjà 11 heures et vos amis ne devraient plus tarder. Votre père m'a chargé de vous réveiller.

Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)Where stories live. Discover now