Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)

32 partie 2

Une énorme migraine me reprend.

— Tu devrais te reposer un peu. Tu as retrouvé la mémoire d'un coup. Cela t'affaiblit, dit Rubis.

— Rumina...

— Elle avait réussi à s'infiltrer dans le centre scientifique et avait retrouvé l'antivirus. Elle s'est rendue sur Oriel dans le vaisseau de Palco, prenant une autre apparence. Mais ils l'ont démasquée.

Je plisse les yeux.

— Tu es... un clone ?

— Le corps que je possède est un clone, je dirai, qui n'est pas à maturité. C'est pourquoi, je peux prendre le contrôle de ce type de clones. Je suis là, sans être là. Mon vrai corps est toujours sur Tétra. Pour l'instant, repose-toi, tu en as besoin. Nous parlerons plus tard.

Je secoue la tête. Fatigué, je le suis. Mais je suis aussi en colère. Contre moi... contre un tas de truc ! Je ne vais pas pouvoir me reposer !

Je me lève.

— Où allez-vous ? Monsieur Flame ?

— J'ai besoin de faire un tour ! J'ai besoin de prendre l'air !

Le professeur Laine plisse le front, essayant de me lire. Je le bloque.

— Je ne comprends pas pourquoi vous avez effacer ma mémoire, professeur !

— Vous avez retrouvé les pouvoirs de Stygéros après avoir guéri ! Je ne pouvais pas laisser les Boudjelaihs le découvrir ! Sur le vaisseau, ils avaient commencé des tests sur vous. J'ai effacé toutes les données qu'ils avaient conservés sur vous et j'ai pris le contrôle de leur esprit pour qu'ils cessent leur expérience sur vous et qu'ils vous ramènent simplement sur Cirth. Et comme je vous l'ai expliqué, votre père allait vous reformater le cerveau. S'il l'avait fait, aucun de vos souvenirs ne vous seraient revenus !

— Flame, Laine a fait ce qu'il pensait être juste, dit ma mère. Tu as retrouvé la mémoire, c'est ce qui compte. N'aies pas de remords. Tout ce qui s'est passé n'est pas de ta faute.

— Je m'en moque ! (Je fixe Laine) Vous auriez dû vous occuper d'Améthys et pas de moi !

Je quitte la salle et longe le corridor. Je suis resté longtemps dans le coma, et je me suis comporté comme un idiot qui avait peur ! Mais, maintenant, j'ai encore plus peur. Les cauchemars que je faisais, les douleurs à la poitrine... Améthys était grièvement blessée... Ils doivent la maltraiter. Lui faire des expériences morbides. Mon cœur s'accélère rien qu'à y penser.

Je m'arrête devant une salle qui donne vue sur un salon. J'entends les voix de Séregon, d'Éiole et de Quincy. Je repense à Éiole qui nous a trahis. À Quincy qui était mort. Qu'est-ce qu'ils font là ? Pourquoi ?

J'entre dans le salon.

— Salut, dit Séregon, tu veux un truc à boire ?

Je secoue la tête et me tourne vers Éiole.

— Pourquoi es-tu là ? dis-je sèchement.

— Tu... tu as retrouvé la mémoire ? dit-il l'air inquiet.

Je me dirige vers lui et lui lance un coup de poing puissant qui le projette contre le bar.

— C'est à cause de toi ! crié-je. Tu as capturé Loxia ! Si tu ne l'avais pas fait, rien de tout ceci ne se serait produit ! En plus, tu es... tu es infecté ! Alors qu'est-ce que tu fous là !?

Je me dirige de nouveau sur lui, il se relève en essuyant la commissure de sa lèvre, tâchée de sang. Séregon m'attrape le bras.

— Arrête ! Je reconnais qu'il a commis une bêtise, mais il le regrette maintenant.

— Il le regrette ? C'est un peu trop tard pour le regretter ! Je l'avais prévenu pour les Boudjelaihs !

— Il est trop tard pour accuser quelqu'un Flame ! crie ma mère en entrant dans la pièce.

— Je ne comprends pas pourquoi il est là ! Améthys pensait qu'il était son ami ! Elle lui a tout dévoilé ! Sur elle, sur Fara ! C'est à cause de lui si elles se sont faites enlever ! Il a trahi sa confiance !

— Je suis désolé pour tout ça ! grogne Éiole. Je pensais qu'en leur donnant toutes les informations qu'ils voulaient... j'allais être... qu'ils ne nous feraient rien ! Ils me l'avaient promis ! Ils m'avaient dit qu'Améthys ne craignaient rien !

— Et tu les as crus !

— Oui ! Parce que c'était ton père qui donnait les ordres ! Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? C'était le Commandor Éminent ! Et je ne voulais pas me retrouver sur les Ilmereedes ! (Des larmes lui montent aux yeux) Si j'avais su, je ne l'aurais pas fait !

— Si tu avais su ! Je t'ai averti ! Je t'ai dit de ne pas les faire confiance et qu'ils feraient du mal à Améthys ! Tu as été têtu et tu ne m'as pas cru !

Les larmes roulent sur son visage.

— Je suis désolé, gémit-il. Mais, je suis là pour t'aider à réparer mes erreurs ! J'ai vu les infectés lorsque j'ai ramené Loxia... j'ai vu le vrai visage d'Océane... alors j'ai compris.... Mais il était déjà trop tard... et puis, je me suis souvenu de ce qu'il s'était réellement passé sur Tétra... Lorsque nous sommes allés au cerveau central. Tout m'est revenu. J'ai dû rester sous leur ordre jusqu'à ce que nous arrivions sur Cirth... je n'avais pas le choix. Je devais rester vivant pour trouver des rebelles et les prévenir de ce que je savais.

— C'est grâce à lui que nous avons pu infiltrer Kémantar et qu'Émeraude a trouvé la trace d'Améthys, Flame, m'annonce ma mère.

Je regarde Éiole qui essuie ses larmes. Je secoue la tête. Peu importe s'il les a aidé pendant ma convalescence. Je ne peux pas le pardonner.

— Ne crois pas que je vais te remercier. Je ne peux pas te faire confiance ! Désolé.

Je quitte la salle, croisant Laine qui nous observait, les bras croisés. Je m'arrête.

— Si j'avais été à l'Académie, vous m'auriez sermonné et je me serais retrouvé dans le palais de glace, n'est-ce pas ?

— Vous n'êtes plus à l'Académie et vous venez d'être diplômé. Il est toutefois temps de vous comporter en jeune adulte responsable.

— Mais il est infecté ! Si c'est un leurre !

— Il a réussi contrôler le germe.

Je le regarde dubitatif. Peu importe qu'il contrôle son germe ou pas, Éiole est, pour moi, un infecté. Le professeur Laine soupire et tourne les talons pour se diriger vers la salle de commande.

— Cette situation n'est pas seulement pénible pour toi, Flame.

Je regarde ma mère.

— Laine s'est occupé de sa nièce pendant six ans et a remplacé son père. Il a retiré les souvenirs d'Améthys avant d'entrer à l'Académie. Mais il l'a toujours considéré comme sa fille, même s'il ne l'a jamais montré. Il ne pouvait pas se faire prendre. Durant toutes ses années, il a veillé sur elle.

— Le directeur... Les professeurs Snow, Bogdan, Hilda étaient eux aussi des rebelles ?

Elle opine.

— Va te reposer maintenant. Le voyage sera long. Nous savons où elle est, nous allons la chercher.