Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)

Chapitre 14 part 2

Nous traversons le quartier résidentiel, des soldats sont dans les rues et semblent vérifier les identités des citoyens.

— Il y a même des soldats, commenté-je.

— Votre père ne vous en a pas parlé, je suppose. L'armée a inventé un nouveau type de prototype. Il va y avoir une inauguration dans une quinzaine de jours. Alors, comme ils craignent que les rebelles ne fassent des dégâts, ils renforcent les mesures. Et ils contrôlent les identités de chaque personne tous les deux jours.

— Mais pourquoi le faire avec les enfants ?

Laine regarde dans son rétroviseur. Les soldats sont entrain de scanner une femme et son bébé.

— Votre père a mis en place des règles, quiconque ne les respecte pas est sévèrement puni.

— Oui, mais ce n'est pas une raison pour scanner des nourrissons !

— Lorsque vous retournerez chez vous, vous devriez toujours être d'accord avec lui.

— Estë aussi m'en a fait la réflexion.

Laine appuie alors sur l'accélérateur et la voiture fonce. Il emprunte l'autoroute, les roues se rétractent sous l'aile et la voiture s'envole.

— Je peux savoir où nous allons ?

— Corn Deer.

— Corn Deer ?

Il ne me répond pas et je lève les yeux au ciel. Il est vraiment impitoyable. Je regarde alors par la fenêtre, la ville d'Adaris disparaît au loin puis laisse place aux ghettos. Laine emprunte une voix, direction New Apolis. La route monte de plus en plus vers le ciel, bientôt je ne vois même plus les quelques tours du ghetto.

Deux heures plus tard, nous commençons à descendre, il y a moins de circulation. Et en bas, j'aperçois un champ de cacéeos, je vois même des gens y travailler. Ils sont habillés misérablement. Leurs vêtements sont salles comme s'ils n'en avaient jamais changé de leur vie.

— Des sans pouvoirs, explique Laine. Ils sont très peu payés, pourtant c'est grâce à eux que nous pouvons nous nourrir.

— Pourquoi ça ? Peu importe le travail, on doit être payé de la même manière...

— Pour votre père, ils ne sont pas utiles, et ils ne méritent même pas d'exister. Alors ils travaillent dans les champs, les plus chanceux sont employés en ville pour nettoyer les bureaux, mais pour un misérable salaire. Et puis, ils n'ont pas le droit de vivre dans les villes, ils vivent dans les ghettos.

Je plisse les yeux en voyant un Scoupe sur lequel se tient un soldat armée qui les surveille. Je les plains.

— Estë m'a expliqué qu'ils pouvaient simplement lire les pensées. Pourquoi n'ont-ils pas hérité de pouvoirs comme nous ?

— À cause des gènes humains, nos structures génétiques sont proches mais les nôtres sont plus évolués et certaines sont différentes. Les terriens possèdent un gène qui fait le tri, le gène de la recombinaison, le RAG, trop faible pour comprendre toutes les cellules comme les nôtres. Il codifie les gènes et ne garde que ceux qu'il peut traduire. C'est pour cela que si un cirthian se lie avec un humain, certains n'héritent que d'un seul don et n'ont aucun pouvoir à part celui de lire les pensées. Pour répondre à ta question d'il y a deux jours, les sangs-purs, sont ceux qui ne se sont pas liés aux humains. Vous et moi, n'avons aucun ancêtre humain.

Un mur immense s'élève alors devant nous, on dirait presque un Colisée immense qui soutient une cité. Mais Laine ne prend pas la direction de la cité, il emprunte un tunnel et nous retrouvons sous la cité, dans un ghettos, il y a des immeubles délabrées et noires, des ordures qui traînent de partout. Laine se gare prêt d'un petit bâtiment.

— Que sommes-nous venus faire ici ?

— Rendre visite à un ami, dit-il en sortant de la voiture.

Je hausse les sourcils et descends de la voiture. Je le suis. Il marche très vite. Il tourne à gauche, je n'arrive pas à le rattraper. Tout à coup, je perds sa trace. Il a disparu dans la pénombre. Je me retourne et regarde chaque recoin. Je décide de retourner à la voiture, il a dit qu'il devait voir un ami, je n'ai qu'à l'attendre là. Mais la voiture n'est plus là, elle a disparu elle aussi ! Je ris nerveusement, c'est quoi ce foutoir ? Est-ce qu'il a fait exprès de disparaître comme ça ?