chapitre 14 part 1

1.1K 195 6
                                    


Flame

J'ai une atroce migraine en me réveillant le matin. Je regarde autour de moi. Je suis dans une chambre, ou plutôt la chambre de mon hôte. Je plisse les yeux, j'ai rêvé de monstres, de créatures que je ne connais pas. Un cauchemar ou la réalité ? Je ne sais pas.

Je passe la main dans mes cheveux humides (j'ai beaucoup transpiré durant la nuit et j'avais des douleurs terribles à l'estomac), je me rends compte que je tiens quelque chose. Un pendentif ou plutôt une sorte de talisman. J'ai l'impression de l'avoir déjà vu...

Une vague de tristesse m'envahit soudain et j'ai brusquement un souvenir qui me vient comme un flashback. Une fille dont je ne vois pas le visage me le donne en disant :

« C'est une pierre magique... Ne te moque pas... c'est un cadeau de ta mère... elle me donne de la force quand j'en ai besoin... »

J'avale difficilement ma salive qui a un goût amer. Qu'est-ce que c'était comme vision ? Et comment est-il arrivé là, dans ma main ? Je ne l'avais pas avant... Et pourtant, selon ses souvenirs, on dirait qu'on me la donné. Mais qui ?

Ma tête me fait tellement mal en essayant de me rappeler... En plus, je ne sais plus ce qui s'est passé hier soir. J'arrête d'y penser, la douleur est trop horrible.

J'entends soudainement des pas et vois le professeur Laine traverser la bibliothèque.

— Comment vous sentez-vous, monsieur Flame ?

— Mieux que dans la nuit... J'ai été malade, c'est ça ? Pourtant, on m'a dit que les types dangereux ne tombaient jamais malade! 

— C'est vrai, les cirthians ou types dangereux ne tombent jamais malade, seulement les boudjelaihs les rendent malade. J'ai d'ailleurs détruit les pilules qu'ils vous ont données. Il est presque 8 heures, levez-vous, aujourd'hui, nous allons sortir.

— Sortir ?

— Vous avez besoin de prendre l'air et... il y a tant de choses à voir dans ce monde. Si vous le permettez, je vais récupérer le talisman.

Je regarde le talisman. C'est lui qui me l'a donné ? Non, je viens d'avoir un souvenir...

— Pourquoi dois-je vous le donner ? C'est le mien !

Il arque un sourcil, puis fixe mon front. Je ne pense à rien immédiatement.

Il émet un petit ricanement, puis d'un geste rapide, il me le retire des mains. J'écarquille les yeux. Comment a-t-il fait ?

— Ce médaillon ne vous appartient pas, on vous l'a juste emprunté, affirme-t-il.

— Ah... emprunté ? Mais, il était avec vous... C'est vous qui me l'avez emprunté ? Enfin non, dans mes souvenirs, c'est une fille qui me l'a donné ! Quoi que, jusqu'à ce matin, je ne l'avais pas...

Je me gratte la tête. Je ne comprends plus rien et j'ai l'impression de m'embrouiller.

— Pff, peu importe. Il est important ce collier ?

— C'est un talisman fait d'une pierre qui provient de Pyrop. La pierre possède quelques pouvoirs que seules les personnes de sangs royaux peuvent ressentir. Je vous l'ai donné pour que vous vous sentiez mieux.

— Ah, d'accord... soupiré-je.

En réfléchissant, lorsque je tenais la pierre entre mes mains, j'avais moins mal. Mais quelque chose me turlupine.

— Vous dîtes que seuls les personnes de sang royal peuvent ressentir son pouvoir... Si elle m'a aidé à me sentir mieux, alors ça veut dire que j'ai dû sang royal...

— Une infime partie, dit-il avec sarcasme, par votre mère...

J'entrouvre la bouche. Quoique, lorsque j'ai surpris la conversation de mon père avec je ne sais qui, elle disait que j'avais du sang de Pyrop par ma mère. Je fixe ensuite Laine, me demandant s'il a du sang royal...

— Il y a encore plein de choses que vous ignorez, confie-t-il comme s'il avait lu mes pensées.

Je me pince les lèvres, il faut vraiment que j'arrête de penser tout haut.

— Vous ne voulez toujours pas me dire la vérité ? Répliqué-je alors.

— Vous n'êtes pas encore prêt.

Je pousse un soupir. J'oubliais ce détail.

Le professeur se lève en me disant :

— Préparez-vous, je vous attends au salon.

Après une douche poignante, je traverse le couloir et m'arrête devant la première porte. L'odeur d'huile d'amande et de fleur d'orangé semble encore toute fraîche. Je pose ma main sur la poignée de la porte et l'ouvre. J'ai soudain des flashs : une petite fille qui rit et qui bondit sur le lit. Elle saute sur le matelas, ses cheveux noirs aux reflets violets s'envolent dans tous les sens, je ne vois pas son visage... Je secoue la tête pour stopper ces visions. Pourquoi je les vois ? Je ne connais même pas qui c'est.

Je referme la porte et poursuis ma route. Laine traverse le hall une tasse de thé en main. Le petit déjeuner est déjà sur la table.

— Vous avez dix minutes pour tout avaler.

Il s'assoit sur le fauteuil et prend sa tablette, il insère la puce du journal du matin à l'intérieur, et commence à boire son café de l'autre main. Je le regarde, j'ai envie de le questionner. Il lève la tête et nos regards se croisent, trou noir. Je ne pense à rien. Il replonge son nez dans sa lecture.

— Votre fille adoptive, finis-je par dire, elle dormait dans la chambre à côté de la bibliothèque n'est-ce pas ? Comment s'appelait-elle ?

Il avale de nouveau une gorgée et ne répond pas.

— Vous n'allez même pas répondre à cette question ?

Il dépose sa tasse et me jauge.

— Votre père voulait s'introduire dans vos souvenirs pour comprendre qui elle était. Il allait ensuite vous reformater.

— Pardon ?

— Vous n'avez pas perdu la mémoire monsieur Flame, je vous ai fait croire que vous l'avez perdu avant qu'ils ne vous emmènent dans le scanner de formatage.

Je bats des paupières. C'est quoi cette histoire ?

— Un scanner de formatage ? C'est quoi ? Et vous dîtes que vous m'avez fait croire que j'ai perdu la mémoire ? Attendez, je ne comprends rien !

— Si vous parvenez à faire le trou noir toute la journée, à chaque fois que j'essaie de lire vos pensées, je vous expliquerais.

Je le regarde méfiant, il avait dit la même chose la première fois, et il n'a pas éclairci mes questions par la suite, est-ce que je dois lui faire confiance ? Il arque un œil, et de suite je pense au trou noir.

Malgré tout, je préfère essayer.

— Mangez, il vous reste encore cinq minutes avant que nous partions.

Je plonge alors mes biscottes dans le lait et entame mon petit déjeuner.

Dès que nous mettons le nez dehors, un drone surgit de nulle part et nous scanne de la tête au pied.

— Les drones scannent tout le monde comme ça, tous les jours ?

— Oui, procédure réglementaire. Ils ont besoin de savoir qui fait quoi à quel heure, quand, où...

— Chez moi, on ne me scannait... dis-je entrant dans sa voiture volante.

— Parce que vous êtes le fils du Commandor et que le Commandor est le seul qui ne se fait pas scanner.

Je hoche la tête en effet, c'est le chef du pays... ou plutôt de la planète... non, d'un système solaire !

Je prends alors conscience que mon père est un homme vraiment puissant... enfin s'il s'agit de mon père. 

Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)Where stories live. Discover now