Chapitre 20 part 1

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Flame



Biiip.

Je me lève en sursaut. Bordel, c'est quoi ce bruit.

— Levez-vous monsieur Flame, nous sortons.

Je cligne des yeux et considère le professeur Laine. Je fixe ensuite l'horloge numérique derrière lui.

— Partir ? Où ? Il est 4 heures du matin !

— Eh bien, si vous ne vous levez pas, vous ne le saurez pas. Je vous laisse quinze minutes pour vous préparer, auquel cas, je vous efface la mémoire et vous oublierez tout ce que vous avez découvert. Ah, et prenez votre couverture spéciale.

— Vous plaisantez !

— En ai-je l'air ?

J'entrouvre la bouche alors qu'il se retourne. Je me lève hors de moi. Dire que pour une fois, je dormais paisiblement sans aucun cauchemar !

Je me brosse les dents et prends une douche rapide. Où compte-t-il partir de si tôt ? De toute façon dans trois jours, je pars d'ici. Je pourrai faire la grasse matinée.

Je me change et me fixe dans le miroir. J'ai quand même une sorte d'appréhension. Avec tout ce que j'ai découvert, comment vais-je me comporter avec le commandor... Je soupire. Comme l'a dit Laine, le seul moyen sera : le trou noir dans mon esprit.

Je gagne le salon où Laine lit un journal numérique. Il la range dans un sac en me sentant venir.

— Nous déjeunerons en route, nous partons pour Ellinantis, à cinq heures de vol d'ici.

Je hausse les sourcils.

— Cinq heures de vol ? Pourquoi vous ne m'avez pas dit qu'on prenait l'avion ?

— Leçon numéro dix-huit, il faut savoir s'adapter à toutes les situations ! C'est ce qu'on appelle l'intelligence !

Je lève les yeux vers le ciel. Mais oui, comme d'habitude, il a réponse à tout avec ses leçons !

Nous partons à l'aéroport d'Adaris et prenons un avion. Je tus le temps en parcourant l'écran incrusté à mon siège et en regardant des films. Si j'avais su, j'aurais pris un des ouvrages de sa bibliothèque. J'en ai appris beaucoup de l'histoire de notre galaxie en dix jours.

Une hôtesse nous donne bientôt un petit déjeuner et le film que je regardais se coupe un moment, remplacé par une annonce présentée par un boudjelaih.

« Mesdames et Messieurs, suite à l'atterrissage d'un vaisseau en provenance de la planète Sedna, un virus s'est répandu dans notre pays. Pour éviter tout risque de contamination et pour votre santé, nous avons mis en place un traitement. Vous avez plus de 16 ans, alors prenez une pilule tous les matins, pendant un mois, lors de votre petit-déjeuner. Aujourd'hui, dans ce vol, nous vous l'offrons. N'oubliez pas votre pilule. Prenez soin de vous. »

Mon film reprend ensuite là où il s'était arrêté et je fixe les personnes autour de moi. Elles prennent la pilule contenue dans un petit sachet pour l'avaler.

— Professeur, que doit-on faire pour arrêter ça ? S'ils continuent...

— Pour l'instant, nous ne pouvons rien faire.

— Pourquoi ?

— Parce qu'il est encore trop tôt.

Je fronce les sourcils.

— Trop tôt, si nous ne faisons rien ces personnes...

Je me tais en voyant un petit garçon assis sur un siège à ma droite me considérer avec craintes. Je lui fais un sourire.

— Demain, dis à ta mère de ne pas prendre la pilule sinon elle se transformera en boudjelaih.

Il écarquille les yeux puis détourne le visage et appelle sa mère.

— Tu vas devenir comme un boudjelaih ?! J'veux pas !

— Mais qu'est-ce que tu racontes ? lui crie sa mère.

Je glousse. J'espère que demain il fera une scène pour empêcher sa mère de prendre la pilule.

— Monsieur Flame, tout le monde paniquerait avec vous, soupire le professeur.

— Paniquer ou pas, on doit intervenir !

« Modérez vos paroles ! » m'ordonne-t-il par la pensée.

Je pousse un soupir et regarde mon écran.

« N'empêche, c'est flippant ! Si toute la population devenait comme... comme le commandor, que ferions nous ? »

« Nous nous battrons... Une fois qu'ils auront mutés, ils ne seront plus les mêmes... »

« Vous les tuerez ? Mais les enfants, vous avez pensé à eux ? »

Il se tait un moment avant de reprendre.

« C'est une situation délicate, en effet, mais nous trouverons bien le moyen d'arrêter ça. »

Il plonge la tête derechef dans son journal numérique tout en buvant son café. On dirait qu'il se moque que tout le monde mute en une espèce de parasite visqueuse.

Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)Where stories live. Discover now