Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)

30 part 2

 — Océane a pris ta place, je réponds. Je ne sais pas comment mais Fiendril et toi avez disparu... Et moi, Palco m'a capturée après m'avoir contaminé du virus.

— Quoi ? Palco t'a contaminée ? Est-ce que...

— Ça va, elle m'a guérie, elle ne pouvait pas se permettre de me perdre, elle voulait que je lui révèle quelque chose.

— Lui révéler quelque chose ?

Je hoche la tête et observe les autres cellules.

— Je t'expliquerai plus tard. Il faut qu'on sorte d'ici... Tu sais qui sont les autres personnes.

Elle hausse les épaules.

— Ils ne sont pas très bavards... Après qu'ils m'aient dit qu'on ne sortira jamais d'ici, j'ai perdu ma joie et j'ai déprimée.

Je fixe les hommes et les femmes assis dans leurs cellules et qui ont les yeux fermés. Ils doivent être âgés entre trente et cinquante ans... Palco m'a dit qu'ils étaient les derniers survivants des planètes Charon et Cyrion, et qu'ils ne servaient à rien... Mais si elles les a gardés c'est bien pour une raison... Et ce sont des Mastermind, comme moi.

Je m'approche de la vitre et tourne la tête vers la cellule du Stygéros. Comme les autres, il a les yeux fermés, aucun d'eux n'a encore ressenti ma présence. Peut-être qu'ils dorment à poings fermés.

— Alaska, je reviens, chuchoté-je.

Je me téléporte dans la cellule du Stygéros. Il fronce les sourcils, puis ouvre les yeux. La surprise se lit sur son visage en me voyant.

— Bonjour, ou peut-être bonsoir, je commence.

Il se relève et me détaille.

— Qui es-tu ? interroge-t-il.

— Je m'appelle Améthys et vous, seriez-vous Gale ?

Il plisse des yeux et me considère d'un air méfiant.

— Vous savez, je connais votre fils. Vous lui ressemblez beaucoup, à Acyl.

Il baisse la tête et des plis se forment sur son front. Il semble se remémorer quelque chose.

— Acyl... C'était le prénom que j'avais choisi pour mon fils... Mon fils... Est-il vivant ? Finit-il par dire en me regardant à nouveau.

— Oui, je réponds. Il doit être sur Cirth ou peut-être sur Tétra... Je n'en ai aucune idée. Palco m'a kidnappée et je ne sais pas depuis combien de temps, je suis là...

Il penche la tête derechef et se met à rire nerveusement.

— Comment est-ce que je pourrais vous croire... (Il secoue la tête) Ils ont dit que j'ai tué ma femme et mon fils lorsque j'étais sous son contrôle... Je suis dangereux. (Il croise mon regard, la fureur dans les yeux.) Sortez d'ici ! Si vous me parlez encore d'eux, je vous tue !

— Acyl et dame Paloma sont vivants... Je ne sais pas ce qu'il s'est passé il y a dix-huit ans, si ce n'est que vous avez kidnappé votre fils pour le donner aux boudjelaihs avant de disparaître !

Il pose ses mains sur sa tête et se met à hurler. Tout à coup, il se rue vers moi, les yeux tous blancs.

— Sors de là ! Vite ! Crie-t-on alors.

Aussitôt, je me téléporte dans la cellule d'en face, auprès de celle qui m'a appelée.

J'observe Gale entrain de crier comme un fou et frapper la vitre violemment. Il ne semble plus dans son état normal.

— Les boudjelaihs lui ont fait trop d'expériences... Il devient incontrôlable lorsqu'on l'énerve. Il est préférable de le laisser seul, la solitude n'a pas arrangé les choses.

Je me tourne vers la femme qui parle. Elle a de longs cheveux couleur miel et des beaux yeux gris étincelants, qui me semblent familiers. Juste en considérant sa stature et sa force d'âme qui émane d'elle, je peux certifier qu'elle est un sang pur. Elle porte des bracelets comme j'avais avant autour des poignets.

— Bonjour, vous êtes une sang pur... Je pensais qu'ils les avait tous endormis, commenté-je.

Elle lève la main vers sa poitrine.

— Je suis l'unique sang-pur qu'ils gardent éveiller... Ils ont besoin de mes connaissances et de mes compétences parfois.

Je arque un sourcil.

— Pourquoi ? Qui êtes-vous ? Étiez-vous de Cirth, ou peut-être de Charon ou de Cyrion ?

— Je suis née à Levendhiel sur Cyrion, mais j'ai passé la plus grande partie de ma vie sur Cirth où j'ai étudié la science... Plus précisément la génétique. J'étais une scientifique.

Une scientifique ? Je comprends mieux pourquoi ils la gardent éveiller.

— Je m'appelle Licia Swett, poursuit-elle. Et vous ?

— Améthys Rise... Améthys Rise Lorgan.

Elle me fait un sourire.

— Comme je l'imaginais, il n'y a qu'une famille capable d'utiliser plusieurs dons élémentaires. Je suis ravie de faire votre connaissance, Améthys Rise Lorgan.

— Moi aussi. Je suis venue vous sortir de là ! Nous devons à tout prix retourner sur Cirth... le peuple est en danger.

Une personne éclate de rire dans la cellule d'à côté. Un homme au cheveux blanc et aux yeux turquoises.

— Le peuple est en danger depuis très longtemps ! On n'aurait jamais dû laisser les boudjelaihs et les terriens poser leurs pieds sur notre sol.

— Ce qui est fait et fait, nous avions cru pouvoir les faire confiance, mais ils nous ont manipuler. Aujourd'hui, je connais la vérité ! On doit les arrêter ! répliqué-je.

— Et comment ? Questionne l'homme.

Il lève la main pour montrer le bracelet qu'il porte au bras.

— Sans nos pouvoirs, impossible... Ensuite, il y a cette cellule !

Je fronce les sourcils et m'approche de la paroi. Je ne sais pas combien de temps il est enfermé là, mais il semble avoir perdu tout espoir.

Je pose aussitôt ma main sur la vitre et la désintègre. L'homme écarquille les yeux et me considère. Je lui fais alors un sourire.

— Je suis là pour vous délivrer ! Est-ce que vous voulez mourir ici, ou préférez-vous revoir votre planète ? Bien que Cyrion et Charon ont été abandonnés depuis la guerre, nous pouvons tout reconstruire, tant que je suis là. Nous partageons le même sang, nous sommes des Masterminds. Nous devons nous battre tant qu'il nous reste du souffle.

L'homme se redresse alors et mets son bras droit devant son cœur, puis penche la tête, comme pour faire une révérence.

— Je suis Arien Leene, de la planète Charon. Je m'excuse de vous avoir offensée, votre altesse, mais être captif ici m'a rendu... dépressif et j'ai cru ne plus jamais revoir la lumière du jour. (Il lève les yeux pour me regarder.) Si je me bats à vos côtés, je sais que nous aurons une chance de nous en sortir.

— Doxa to Prinkipssa e ! j'entends soudain.

Autour de nous, dans les autres cellules, les autres Masterminds ont posé un genoux et un bras à terre, l'autre bras est devant leur cœur et ils inclinent la tête. Je me sens subitement gênée. Je sais que je suis la petite fille de l'ancien dirigeant, mais je ne suis pas habituée à ce genre d'accueil. Je racle ma gorge.

— Vous n'avez pas à vous comporter ainsi avec moi... Je suis juste une simple apprentie Mastermind qui n'a même pas encore été diplômée... Mais je vais faire le nécessaire pour vous aider à sortir d'ici.

— Et nous, nous ferons le nécessaire pour vous protéger, dit Arien.