Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)

Chapitre 28 partie 1

Je fixe Laine. Bon sang, pourquoi je dois m'attendre à tout avec lui ? Qu'est-ce qu'il attend de moi, là ?

— Vous n'êtes que trois, et avez deux robots ! Grogne soudain le commandor. Ne sois pas ridicule Parys. J'ai une armée et des jeunes étudiants ici.

— Je n'en suis pas si sûre !

Des invités sortent alors des armes de leurs poches et les braquent sur les autres. J'en reste ahuris. Même Mélik tient une arme en direction d'Océane, Éiole sur son père, les professeurs Hilda, Snow et Bogdan, le directeur Rochfeller... Ce sont tous des rebelles !

— Mélik ? crie Océane. Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Tu n'es pas Océane... j'ai rencontré Atlas, et le professeur Laine m'a rendu la mémoire. Tout comme ce Pan, n'est pas Pan (il braque son fusil sur ce dernier.)

— Qu'est-ce que tu fais Mélik, s'enquiert Pan ébahis.

— Pan est mort il y a deux ans, tu n'es qu'un imposteur ! Et Atlas n'a pas disparu ! Vous avez essayé de le tuer !

Je plisse les yeux, dommage que j'ai perdu la mémoire. Je regarde le commandor qui observe tous les recoins de la salle. Et puis, je distingue un filet de lave sous ses pieds et qui glisse sur le sol. Je ne crois pas que ce soit bon signe.

— Laine, mon ami... Vous aussi ? Continue le commandor. Le directeur de Streitbar, durant tout ce temps ? Le Maire de Lorgan ? fait-il alors en regardant tous les traites.

— Vous ne nous laissez guère le choix, dit Laine. Nous ne pouvons pas vous laissez infecter ce qui reste de notre peuple !

— Que signifie tout ceci ! Éiole ! s'écrie son père.

L'autre personne cagoulé retire son masque et s'approche de la table d'Eiole.

— Seregon ? Murmure le père d'Eiole.

— Il est temps que vous connaissez la vérité père ! Il est temps de voir le vrai visage de votre commandor !

— Qui est votre chef rebelle ? interrompt le commandor. Laissez-moi lui parler, nous pouvons passer un accord.

— Oh mais bien sûr, dit Ava Grayman en s'approchant du podium.

— Ava Grayman ! J'étais sûr que nous ne pouvions pas vous faire confiance ! s'écrie Estë.

— Oui, en effet, dit Ava Grayman en faisant brûler sa longue jupe. Elle est maintenant vêtue d'un pantalon en cuir noir.

Elle détache ses cheveux qui changent de couleur. Ses yeux deviennent bleus. Ma mère.

Estë recule comme si elle voyait un fantôme, d'autres personnes dans la salle poussent des cris d'étonnement, voire d'inquiétude.

— J'ai piraté le système satellite en prenant contrôle des prototypes, ainsi que tous les réseaux de communications. Toute la population a les yeux braqués sur nous maintenant. (Elle fait quelque pas et regarde les caméras) Je suis Rubis Wilwarin Aegnor épouse du commandor et chef des rebelles ! Le commandor m'a tué mais il a conservé mon ADN pour me cloner et je suis revenue à la vie ! Il a fait de moi une arme pouvant contrôler n'importe quel type de prototype. J'étais une machine, sans mémoire, sous ses ordres ! J'ai d'abord été sur la lune Rouge pour combattre les rebelles. (Elle fait une pause) Ensuite, j'ai été sur Tétra. J'ai commandé des prototypes ! Des chasseurs qui devaient éliminer les rebelles, mais aussi les élèves qui étaient bien trop faibles pour répondre à la société créer par ce commandor ! Je ne savais plus ce qu'était la vie ! Mais il y a deux ans, tout a changé ! J'ai rencontré mon fils (elle se tourne vers moi) il m'a aidée à redevenir moi ! Il m'a aidée à redevenir humaine ! Et aujourd'hui, il refait la même chose avec lui, en lui retirant sa mémoire ! Mais pas seulement la sienne ! Celles de vos enfants que vous croyez tous morts ! Mais vous n'avez aucun souci à vous faire, vos enfants sont vivants, ils nous ont rejoints sur Tétra, mais certains sont enfermés dans des laboratoires ! (Ses yeux changent de couleur et deviennent rouges, elle fixe la caméra, pour ensuite regarder le commandor). Je viens de lancer une vidéo, celui de tous les élèves qui ont disparu depuis six ans... les vidéos de ce qui s'est passé cette année sur l'île d'Indis, tous les élèves qui sont morts ou qui ont été infectés !

— Pensez-vous qu'ils vont vous croire ? crie Estë.

— Que vous nous croyez ou non, peuple de Cirth, je vais vous montrez le vrai visage du commandor !

Elle lance quelque chose rapidement dans la tête du commandor. C'est tellement rapide, qu'il n'a pas le temps de l'esquiver et, moi-même, je n'aperçois ce dont il s'agit qu'une fois l'objet sur son front. C'est une seringue contenant un liquide bleu qui se dissipe dans son cerveau.

Il se met à crier, sa voix commence à changer, elle devient plus grinçante, plus roque. Sa chair fond comme de la cire. Il secoue la tête, la seringue tombe à terre, sa tête se sépare en deux et la petite créature à l'intérieur de son cerveau se dévoile. Des invités se mettent à hurler.

— Peuple de Cirth, reprend Rubis, le véritable commandor est mort depuis longtemps. Un alien a pris possession de son corps et a gouverné Cirth pendant toutes ces années. Il veut nous exterminer avec l'aide des boudjelaihs ! Il veut que nous devenions tous comme lui ! L'infection a déjà commencé parmi vous !

— Ça suffit, crie le commandor.

Les laves sous ses pieds jaillissent brusquement. Rubis fait un bon pour l'éviter. Estë se transforme alors en une chose comme le commandor et se jette sur Rubis. Par chance, Parys tire sur Estë. Elle tombe par terre mais se relève.

— Il est temps de contre-attaquer ! s'écrie Orphée qui saute sur un pilier et se met à quatre pattes.

Océane sort une bulle d'eau et s'apprête à la lancer. Je l'attrape la main !

— Lâche-moi ! Ce sont des ennemis, crie-t-elle.

— Non, je ne crois pas !

Elle plisse les yeux et me lance un puissant coup de pied dans l'abdomen, je me retrouve propulser contre un pilier.

Mélik tire sur Océane. Ses cheveux se changent en tentacules et vont lui transpercer le cœur. Je le regarde s'effondrer. J'ai les larmes qui me montent aux yeux. Je ne me souviens plus de Mélik et pourtant en le voyant tomber... je sais qu'il a beaucoup compté pour moi.

Pan l'observe. Il n'y a même pas une once de tristesse dans ses yeux. Il craque son cou et se transforme à son tour mais des tentacules sortent de son dos. Des invités cherchent à s'enfuir. La plupart des élèves se transforment, certains sous les yeux de leurs parents, choqués. Ils s'attaquent alors à ceux qui s'enfuient.

— Mes enfants ! crie le commandor. Ce sont les rebelles ! Nos ennemis ! Tuez-les !

Le colonel Parys fait un bond et tire sur les élèves infectés pour leur empêcher de nuire. Des invités se cachent sous la table, incapable de faire du mal à leur enfant.

Ceux qui ont été touchés se relèvent, leur corps convulse et se transforme de nouveau. Je reste bouche bée, comment est-ce possible ?

— Flame ! crie Rubis en me prenant le bras. Viens avec moi !

— Aller où ?

Je voulais partir d'ici, mais pas comme ça !

— Ta place est avec moi ! Pas avec cet imposteur ! Tu dois te souvenir maintenant ! Le temps presse !

Je plisse les yeux. Sans m'en rendre compte, le commandor est déjà devant nous, les bras transformés en lave.

— L'imposteur, c'est vous ma chère, fait-t-il en lui lançant un poing de lave.

Je passe devant elle et fais une barrière de lave pour la protéger, et lui renvoie son coup.

 — Flame ! Mon fils ! s'écrie-t-il.

— Je... je ne suis pas votre fils !

— Tu te trompes ! J'ai besoin de toi ! Tu es mon sang ! Tu es comme moi !

Mon sang se glace. Je suis comme lui ? Je vais me transformer comme lui ?