Chapitre 18 part 2

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Je retourne au salon, m'assoie dans le canapé et reste un moment à chercher la réponse à ma question. Mais c'est le trou noir. Je me mords les lèvres. Je dois arrêter de me prendre la tête pour ça. Pour me changer les idées, je décide de reprendre la lecture du livre Histoire de la famille royale, d'El Dhwen à El Vaïre, une histoire de famille compliquée et surprenante, qui se partageait le pouvoir depuis des lustres. Chaque représentant de chaque famille devait, à la fin d'un règne, passer des épreuves pour devenir le prochain "Archiduc"... Sauf que depuis Streitbar, les El Dhwen ont été écarté de ce rituel d'épreuve. Je plonge dans l'histoire sans voir le temps passer. Il est 6 heures 45 minutes lorsque Laine me rejoint.

— Bonjour.

— Bonjour, j'ai appris certaine chose au sujet de ma famille, annoncé-je. Mon père m'a dit que ma mère s'appelait Rubis El Vaïre... Elle était de la maison El Vaïre, comme ceux de cette histoire ! Et en fait, nous sommes un peu de la même famille... L'arrière grand-mère de ma mère était la sœur de votre arrière grand-père, le roi Raven El Dhwen qui était le père de Streitbar !

— Effectivement... nous avons un petit lien de parenté...

— Et mon père ? Est-ce qu'il avait un lien avec l'une des cinq familles royales qui existait avant toute cette guerre ? À moins que... Est-il né d'une étude scientifique ?

— Oui et non... Mais vous vous en souviendrez le jour où vous retrouverez la mémoire.

— Quoi !? Vous n'êtes toujours pas décidé à me dire la vérité !

— Préparez le déjeuner, mais en restant ici. Je ne veux pas que vous vous déplaciez.

Je reste ahuri, le sale bougre ! Je ferme les yeux et me concentre. Je pense très fort à la cuisine. J'ouvre ainsi le frigidaire par la pensée, prends les toasts que j'enfourne, je prépare ensuite le café, et déplace les tasses jusque la table... en une dizaine de minutes, tout est prêt.

— Vous avez fait des progrès, monsieur Flame.

— Oui et vous, vous n'avez pas changez d'un poil ! Je ne demande qu'une chose ! Connaître la vérité !

— Dommage...Vous êtes borné et impatient ! Vous n'avez pas du tout le même caractère que votre père, murmure-t-il.

— Pardon ?

— Je n'ai rien dit, passons à table.

— J'ai très bien entendu, vous trouvez que c'est dommage que je ne sois pas comme mon père, n'est-ce pas ?

Il ne me répond pas et s'installe à table.

— Bien, alors parlez-moi de mon père ! Il était comment avant ? Avant que cette chose existe.

— Il n'était pas un enfant gâté, ni arrogant, ni obstiné, ni très curieux... lui au moins, il écoutait les conseils des autres, il réfléchissait à tout, il faisait preuve d'une grande patience et était intelligent ! Il ne faisait pas les choses sur un coup de tête !

— Parce que vous pensez que je ne réfléchis pas ?

— En tout cas, moins que lui.

Je m'empourpre. J'en suis déconcerté. Mon père aurait été... tout le contraire de moi ?

— Alors que lui est-il arrivé pour qu'il soit... pour devienne comme ça ?

— La peur... Il a perdu ses compagnons. Il n'a pas réussi à les sauver lors de la guerre Oméga 758. Deux de ses meilleurs amis, des types dangereux comme lui, et tous les soldats qui étaient sous ses ordres. Tous morts lors d'une bataille dont il était le seul survivant. Il a été grièvement blessé et infecté par un microbe que les boudjelaih appelaient Ghémas. Ce fut la première fois qu'un type dangereux tombait malade. Il a commencé à perdre ses pouvoirs... Ça a été une période sombre pour lui, il se reprochait la perte de ses compagnons et il avait peur de devenir comme un sang pouvoir, incapable de protéger ses proches. Les boudjelaihs ont alors commencé à lui fournir les pilules, pour un traitement... Mais à l'époque nous ne savions pas qu'elles le nuiraient... ou plutôt qu'elles nous nuiraient. Nous ne savions pas que les boudjelaihs complotaient contre nous, qu'ils conditionnaient ton père... Il a commencé a changé... à se refermer sur lui... à faire tout à sa manière sans prendre en compte l'avis des autres, à avoir des projets de conquête... Le petit Agni que nous avions connu avait disparu. Il a même créé son parti politique pour aider les terriens à coloniser des planètes et a déclaré que le système politique de Cirth était obsolète.

— Pourquoi a-t-il changé autant ?

Laine hausse les épaules.

— Je ne sais pas, je pensais qu'en apprenant qu'il allait devenir père, on retrouverait Agni, calme, patient, attentionné et qui oublierait ses désirs de conquêtes. Mais il n'en fut pas ainsi.

J'ai subitement un pincement au coeur. Savoir qu'il allait devenir père ne l'a certainement pas réjouis. Est-ce qu'il voulait un enfant, au moins ?

— Votre père désirait vous avoir Flame. Il était content d'apprendre cette nouvelle. Mais cela ne plaisait certainement pas les boudjelaihs. Je ne savais pas ce qu'ils avaient en tête. Les boudjelaihs sont des êtres dont on ne peut lire les pensées... Mais après que votre père ait appris la nouvelle, les boudjelaihs lui ont bizarrement annoncé que son état de santé régressait. Ils ont commencé à lui faire des examens plus longs, ils lui ont fait prendre davantage de pilules. Ils l'ont ensuite transféré un mois dans un de leur laboratoire sur leur colonie Kandara. Après cela, ils l'ont envoyé en mission sur la planète Thémisto où il y est resté trois semaines. Et à son retour, la guerre a éclaté sur Cirth et toutes les planètes de notre systèmes solaire. Il a renversé les familles royales et s'est proclamé le nouveau chef de la Galaxie Gil Galad.

— D'après ce que vous dîtes, ce sont les boudjelhais qui sont la cause de son changement. Que lui ont-ils fait ?

— Seul Palco pourrait répondre à cette question.

— Palco ?

— La secrétaire et ambassadrice de Boudjemla. Elle vit avec ton père depuis qu'il est devenu ce qu'il est. Celle avec qui ton père parlait la dernière fois quand tu l'as vu sous sa vraie forme.

— Elle n'est pas sur Cirth en ce moment, n'est-ce pas ? Où est-elle ?

— Aucune idée...

Je tourne ma cuillère dans ma tasse. Cette Palco, rien qu'entendre son nom me met en rogne.

— Mange, dit Laine. Aujourd'hui, je t'apprendrai à utiliser les armes.

Après le déjeuner, sous le sous-sol du garage, je découvre une toute nouvelle pièce. Celle de tirs, où des cibles sont installées près du mur.

Il me donne des pistolets lasers, et d'autres armes que je ne connais pas, et me montre comment les utiliser, comment viser. Mais je ne suis pas réellement intéressé... je préfère utiliser les flammes que ces jouets.

— Ce ne sont pas des jouets, monsieur Flame. Et sachez que pour vaincre certaines créatures, les pouvoirs élémentaires ne suffisent pas.

Merde, j'ai encore oublié de faire un trou noir. Il faudra que je fasse attention, lorsque je rentrerai chez moi, le commandor ne devra pas savoir ce que j'ai appris ici.

— Les infectés, on les tue en tirant dans leur cerveau et leur cœur. Vous pouvez les brûlez mais quelque fois, elles se relèvent quand même. L'arme est le moyen ultime pour y parvenir. Sauf si... vous usez de votre intelligence et changer vos flammes en... bombes atomiques !

Je souris, mes flammes en bombes atomiques ? Comme lorsque que j'ai désintégré le patrouilleur ! Ça c'était génial !

— Puis, il y a les Revlafs... les derniers sont énormes, ils doivent peser deux à trois tonnes. Je vous montrerais une vidéo tout à l'heure, prise il y a un an... Vos amis et vous avez été envoyés pour en tuer. Ils s'étaient échappés d'un laboratoire.

— Mes amis ? Vous parlez de Pan, Mélik, et Océane ?

— Non, je parle d'Acyl, Jaylen, Ashes, Oilossë, et Isaak.

J'essaie de me rappeler d'un souvenir. Ashes... Isaak... mon père m'a dit que c'étaient d'autres types dangereux... Mais Acyl, Jaylen, Oilossë...

— Ce sont les autres types dangereux. Votre père vous a mentis en disant qu'il n'y avait qu'Isaak et Ashes.

— Et où sont les autres ?

— Ils ont rejoint les rebelles...

— Je vois... et vous, vous attendez à ce que je rejoigne votre cause... ? Au moins tout le monde se révoltera, comme vous me l'avez dit ?

Il se tourne vers une cible et tire, la touchant en pleine tête.

— Ce sera votre décision, pas la nôtre. Mais une fois que je vous rendrais la mémoire, vous n'aurez pas à réfléchir. (Il me donne l'arme.) À vous maintenant. Durant deux jours, vous apprendrez à tirer.

Améthys saison 3 - La Libération I (terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant