Chapitre 1 : Retour parmi les vivants

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« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois... »

2 septembre, 1998.

Le paysage défilait à toute vitesse devant les yeux d'Harry qui ne put empêcher un sentiment étrange, entre nostalgie et appréhension, de naître dans sa poitrine. Il retournait à Poudlard pour une huitième et dernière année. Une année qui n'aurait pas dû avoir lieu mais que la guerre avait rendue nécessaire.

Voldemort était mort et les Mangemorts étaient tous soit derrière les murs capitonnés d'Azkaban soit six pieds sous terre où ils tenaient compagnie à leurs victimes dans la mort.

Harry était considéré comme un héros, de même que la plupart des personnes ayant combattu pendant la guerre. Mais pour lui, il n'y avait rien d'héroïque à tuer un homme rongé par la folie, dont l'âme était tellement morcelée qu'elle se désagrégeait à vue d'œil. Voldemort était mort par lui-même, ses ambitions et ses plans de domination avaient fini par l'abattre.

Harry essayait de se répéter ça chaque fois qu'une partie de sa conscience se réveillait pour lui dire : tu sais que c'est faux ! Tu as lancé l'Avada Kedavra ! Tu ne vaux pas mieux que lui, un monstre à l'âme déchirée par le meurtre et à l'essence magique aussi noire que les profondeurs du lac de Poudlard.

Cette conscience prenait la voix de plusieurs personnes, alternant entre Dumbledore, Rogue, les Dursley et parfois même ses meilleurs amis. Harry l'ignorait le plus souvent possible. Il savait et avait toujours su que Voldemort et lui étaient similaires, semblables et que malgré tous ses efforts, plus le temps passait, plus il lui ressemblait.

Sa magie avait toujours été anormale, mais jusqu'à présent elle s'était contentée d'être juste un peu au-dessus de la moyenne, sans être particulièrement instable. La plupart du temps il réussissait à la maîtriser, à la contrôler, mais depuis un moment maintenant ; ce n'était plus le cas.

Son essence magique s'assombrissait et s'intensifiait, la puissance de ses sortilèges se décuplait encore et - alors que la plupart des sorciers atteignaient la majorité magique à l'âge de dix-sept ans - il avait l'impression que sa magie commençait seulement à se développer, à s'étendre.

Harry, la tête toujours posée contre la vitre froide, poussa un petit grognement lorsqu'il sentit une fois de plus sa magie s'agiter autour de lui.

Il entendit Malefoy s'adresser à lui d'un ton assez inquiet.

— Potter, tu es sûr que tu vas bien ? On dirait que tu vas maudire quelqu'un.

Le brun releva un œil sur Malefoy, lui envoyant un regard noir. Il se retint de répondre que c'était exactement ce qu'il allait faire si le blond ne le laissait pas en paix.

Celui-ci ne comprit probablement pas la mise en garde car il continua de parler d'une voix traînante.

— Essaie de te détendre. Hermione a dit qu'elle ferait des recherches là-dessus dès que l'on serait à Poudlard.

Harry rouvrit les yeux et se pencha, posant ses coudes sur ses genoux avant de dire en regardant Malefoy.

— Si je me détends, ma magie explose et je ne suis pas sûr que tu survives à cette explosion... et en ce qui concerne Hermione, depuis quand l'appelles-tu par son prénom ?

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