Chapitre 20 : La naissance d'un Obscurial

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Prisonnier, tenu à l'écart, captif, retenu contre sa volonté. L'esprit de l'enfant avait prêté des dizaines et des dizaines d'expressions à sa situation actuelle, il se sentait piégé. Il était piégé.

Seul dans le sombre placard sous l'escalier, un petit garçon brun aux yeux verts, d'à peu près cinq ans, était couché sur le dos, le regard affolé alors que brillait au-dessus de lui une petite sphère de lumière.

Paralysé par la peur, sa panique ne fit qu'augmenter et comme pour le punir du manque de contrôle qu'il possédait sur ses émotions, la boule de lumière se fit plus éclatante encore, se déplaçant autour de lui avec agitation et éclairant spasmodiquement les recoins les plus sombres du placard.

Il faisait nuit et la porte était verrouillée, il était piégé. Piégé avec ça. Il ne savait pas exactement ce que c'était mais il savait que cela n'aurait pas dû être là.

Harry avait toujours eu peur du noir mais jusqu'à maintenant, cette peur ne l'avait pas dérangé. Il se souvenait qu'à chaque fois qu'il avait eu un peu peur, il lui avait suffi de penser très fort à de la lumière pour que celle-ci apparaisse et reste avec lui, comme par magie.

C'était bien là le problème, la magie n'existait pas. Son oncle Vernon lui répétait souvent cette phrase, sans que le plus jeune ne sache réellement pourquoi. Il le savait. Il savait que la magie n'existait pas. Cette boule de lumière devant lui n'était pas censée être là, elle n'aurait pas dû exister. La magie ne devait pas être réelle.

Toujours immobile dans son placard sous escalier et alors qu'il ne réussissait pas à trouver le sommeil, Harry fut obligé de remettre en cause cette conviction. Il ignorait ce que c'était exactement mais il se savait capable de réaliser certaines choses. Des choses que les autres enfants à l'école ne semblaient pas pouvoir faire. Cela le terrorisait...

Légèrement tremblant, Harry leva la main et, avant même qu'il n'ait fini de formuler sa pensée, la petite sphère lumineuse se retrouva dans le creux de celle-ci. Effrayé, il hoqueta de surprise. Jusqu'à présent, il n'avait jamais essayé de diriger ces choses qu'il réussissait parfois à faire.

Il préférait les ignorer, faire comme si elles n'existaient pas et, même si parfois il y pensait, il essayait de ne pas le faire. Harry ne voulait pas s'attirer d'ennuis et, en dehors de lui, ce qu'haïssait le plus son oncle et sa tante étaient les choses anormales. Comme le fait de pouvoir faire apparaître de la lumière dans son placard plongé dans le noir.

Harry en était parfaitement conscient, certaines choses qui lui arrivaient ou qu'il faisait sans vraiment en avoir le contrôle étaient anormales. Cette magnifique petite boule de lumière blanche dans sa main en faisait partie.

Pourtant, après plusieurs minutes à se demander ce qu'il allait faire pour la faire disparaître, comme il le faisait tous les soirs depuis un moment maintenant, Harry finit par trouver la lumière apaisante et même très jolie. Après tout, tant qu'elle était là, l'obscurité ne pouvait pas l'atteindre.

Tant qu'il pourrait invoquer cette petite boule de lumière, même si c'était quelque chose d'anormal, il n'aurait pas à avoir peur des ténèbres.

Cette nuit-là, Harry ne trouva pas le sommeil, il réfléchit longtemps à ce qu'il réussissait parfois à faire et à ce que son oncle lui avait dit au sujet de la sorcellerie.

Après de nombreuses réflexions et comparaisons, le brun finit par conclure, assez tristement, que ses dons un peu particuliers ressemblaient fortement à ce que son oncle appelait de la magie. Sauf que, bien qu'il essayât vraiment, jamais l'enfant ne trouva ce que ses parents adoptifs pouvaient bien voir de si horrible dans la magie.

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