Chapitre 1 - Disparition inquiétante

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Tout a commencé comme dans un roman d'Agatha Christie. Une enquête pour disparition, dans un manoir, au coeur des boucles de la Seine normande. Pour être franc, jamais je n'aurais envisagé dans quelles affres et péripéties parfois dangereuses, cette enquête, commencée pendant cet automne 1964, allait me conduire.

Mon nom est Gilbert Lenormand. Je travaille à la Police Judiciaire de Rouen , comme enquêteur, secondant l'inspecteur principal Jacques Bertier.

Je me souviens comme si c'était hier, de cette soirée de septembre. Je venais de fêter quelques jours auparavant mon vingt huitième anniversaire. Je me suis dit, en repensant à ces événements, quelques mois après ces péripéties, que le destin m'avait alors joué de drôles de tours. Et c'est cette histoire incroyable qui m'a donné l'envie de la raconter par écrit.

Je me trouvais alors dans le bureau du commissaire Renouf, avec l'inspecteur Bertier, quand le téléphone sonna. Renouf était allé se servir un café dans le distributeur du couloir. Il courut précipitamment pour répondre et renversa une partie de son breuvage sur son sous-main. Tout en tentant d'éponger le liquide avec un buvard, il décrocha le combiné, en maugréant.

— Allo ! Dit-il d'une voix irritée. Puis, il se radoucit : Ah ! Bonjour, Monsieur le Préfet ! Que me vaut l'honneur de votre appel ? Il y a longtemps que nous ne nous sommes pas parlé !

— Renouf, dit le Préfet, vous connaissez Malandain, celui qui détient une chaine de magasins dans la région ?

— Bien sûr, il s'est même présenté aux élections en tant que député de la région, mais n'a pas été élu. Quel est le problème ?

—Sa femme vient de nous signaler sa disparition !

— Alors, que voulez-vous donc que je fasse ? Je ne recherche pas les chiens perdus ni les maris volages, ironisa-t-il, moi, je ne m'occupe que des bandits, des meurtriers et des assassins !

— Renouf, c'est très sérieux ! Nous pensons qu'il lui est arrivé un malheur ! Pouvez-vous vous rendre à son domicile ? Cela rassurera sa femme ! Elle est dans tous ses états et a appelé tous les hôpitaux de la région, mais sans résultat.

— Bon, je vais envoyer quelques hommes là-bas pour rassurer Madame. Je suis sûr qu'il va revenir ! Vous savez, il a une sacrée réputation de coureur de jupons cet homme-là !

— Je sais, mais je vous remercie quand même, Renouf, je vous revaudrai ça ! Et surtout, tenez-moi au courant !

— Mais oui, Monsieur le Préfet, dit Renouf sur un ton qui se voulait rassurant. Je vous rappelle sans faute ! Au revoir ! Et il raccrocha brusquement

— Comme si je n'avais que ça à faire, moi ! Courir après les coureurs ! dit-il en grommelant.

— Bon, reprit-il en s'adressant à nous, arrêtez tout, nous avons une affaire de disparition inquiétante qui vient de nous tomber dessus ! Au Mesnil sous Jumièges !

Bertier intervint, étonné :

— Mais nous ne traitons jamais les affaires de disparition hors de notre périmètre, c'est du ressort de la gendarmerie !

— Oui, c'est vrai, mais cette fois-ci, c'est exceptionnel. Il s'agit d'un ami du préfet. Vous devez vous rendre tous les deux immédiatement chez lui au domaine de Beaumanoir. C'est à environ trente kilomètres d'ici. Je vais vous donner son adresse exacte, mais prenez aussi une carte, car c'est relativement loin du village et pas évident à trouver.

— Ah bon ? Répondit Bertier, les sourcils levés. Mais cela ne peut-il pas attendre ? il est neuf heures et demie du soir.

— Non, cela ne peut pas attendre !

crimes et flagrants délires : Vendetta Normande - Histoire terminéeWhere stories live. Discover now