Chapitre 24 - L'arme du crime

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Un fusil Lee Enfield (arme anglaise de la deuxième guerre mondiale)


Je me mis à parcourir la pièce en tous sens. Bertier poussa alors un gros soupir et me regarda faire en croisant les bras en faisant des « tss-tss » et en hochant la tête. Il avait l'air d'attendre que cela se passe. Il était certain de mon échec. Et moi, je n'étais certain de rien.

J'explorai de nouveau l'intérieur de la cheminée avec ma lampe torche, mais elle ne s'y trouvait pas et il n'y avait aucun moyen de la dissimuler

— Et si elle était dans la cuisinière ? On ne sait jamais ! dis-je.

J'ouvris le four, mais je n'y trouvai rien. D'ailleurs il était bien trop petit pour qu'on puisse cacher un fusil, à moins de le démonter.

La cuisinière reposant sur des pieds, je me mis à quatre pattes pour regarder dessous. Et là, je trouvai un fusil, tout tapi au fond, tellement loin qu'il était difficile de le distinguer ! Cependant, c'était un fusil de chasse.

— Tiens ! Que fait donc un fusil de chasse sous une vieille cuisinière ? dis-je. C'est bizarre !

— En effet, c'est un drôle d'endroit pour ranger une arme ! dit Bertier qui s'accroupit à son tour pour voir.

Soudain, j'eus comme une illumination.

— Ne touche pas au fusil, dis-je à Bertier en me retournant, j'ai une idée!

Je sortis de la cuisine et remontai à toute vitesse dans le hall, talonné par mon chef qui se demandait quelle mouche me piquait tout à coup.

— Mme Malandain, dis-je en m'adressant à la maitresse de maison, y a-t-il un endroit où on rangerait des fusils de chasse ? Je viens d'en trouver un dans l'ancienne cuisine.

— Louise Malandain fut étonnée.

— Mais d'où ce fusil sort-il ? dit-elle. Oui, bien sûr, mon mari était chasseur et nous avons un placard où les armes sont rangées, mais il ferme à clef. Il se trouve dans le hall. Je vais vous l'ouvrir.

— Dans le hall ? Mais on n'a rien vu quand on a fouillé la maison, dit Bertier.

— Le placard est bien caché. Il est dissimulé sous les lambris. Nous n'avions pas envie qu'il soit exposé à tous les regards et surtout que mes enfants n'y touchent quand ils étaient petits.

Elle alla dans le salon fouiller dans le tiroir d'un secrétaire et fut étonnée de ne pas trouver la clef.

— C'est étrange, je ne la trouve pas ! Pourtant, nous la rangeons toujours à cet endroit. Je vais essayer un autre tiroir. Ah, la voici ! Elle a été déplacée.

— Surtout, ne la touchez pas dis-je. L'assassin l'a peut-être utilisée et il peut y avoir ses empreintes dessus. Je vais l'envelopper dans un sachet.

Je sortis un sachet de ma poche et mit la clef dedans. Nous retournâmes dans le hall. Louise fit coulisser le panneau en question, ce qui découvrit un placard grillagé fermé à clef, où l'on apercevait un râtelier contenant des fusils.

J'introduisis la clef dans la serrure, en la maintenant avec mon sachet. Je m'attendais à faire chou blanc et à me ridiculiser. Et là, surprise ! Parmi les fusils de chasse accrochés au râtelier, se trouvait une arme bien différente de celles qui s'y trouvaient. Je n'étais pas expert en matière d'armes de guerre, mais je supposai que c'était le fameux fusil Lee Enfield.

Yessssss !

— Et voilà ! L'assassin l'a rangé dans un endroit tellement évident que personne n'a songé à y jeter un oeil, et, nous, nous n'avions rien vu. Personnellement, j'aurais dû demander s'il y avait des armes à feu dans la maison, mais étant donné la nature de celle qui a été utilisée, nous étions persuadés qu'elle provenait de l'extérieur et que l'assassin l'avait emportée avec lui.

crimes et flagrants délires : Vendetta Normande - Histoire terminéeWhere stories live. Discover now