Chapitre 13 - Marie et Honorine

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Ci-dessus, portrait de la blonde Marie.

L'interrogatoire des autres membres de la famille se poursuivit.

Marie Malandain, la femme de Pierre, fut appelée dans le salon pour être interrogée. Ce fut Bertier qui mena la danse cette fois-ci.

Marie Malandain, née Lemarchand, le 15 avril 1938 à Rouen, du moins ce qu'elle nous déclara, était sans profession.

De taille moyenne, avec un joli visage, blonde décolorée, pâle imitation de Brigitte Bardot dont elle avait adopté la coiffure en choucroute et les yeux charbonneux, elle était juchée sur des talons hauts, élégamment habillée mais avec un décolleté assez échancré, à la limite du provocant.

Bertier lui demanda son emploi du temps sur ces deux journées, qui correspondait à ce que son mari nous avait dit. Elle précisa que pendant que celui-ci était parti au village le matin du 11 septembre, elle était restée dans sa chambre toute la matinée et était descendue un moment dans la cuisine pour se préparer un thé et qu'Honorine, la cuisinière pouvait le confirmer.

— Votre mari nous a dit que vous vous étiez retirée dans votre chambre aussi l'après-midi de ce jour-là, dit Bertier.

— Oui, c'est vrai, confirma-t-elle, j'avais une épouvantable migraine qui ne passait pas. Je suis restée allongée. Après, allant mieux, je suis descendue ensuite vers cinq heures de l'après-midi.

— Votre mari était avec vous ?

— Oui, mais il a fait la sieste en début d'après-midi puis il est descendu, je ne sais plus à quelle heure exactement car j'ai dû m'endormir à mon tour à un moment donné.

— Donc, vous étiez seule momentanément ?

— Oui.

— Quels rapports entreteniez-vous avec votre beau-père ? Votre mari semble dire que vous ne l'appréciez pas beaucoup ! intervint le commissaire.

Marie fronça imperceptiblement les sourcils.

— Oh ! Eh bien, mon beau-père avait son petit caractère et moi aussi, donc cela pouvait provoquer quelques frictions, car nous n'étions pas toujours d'accord sur certains sujets.

— Lesquels, par exemple ?

— C'est très personnel ! dit-elle en souriant et en affectant la gêne en baissant les yeux.

Lançait-elle à notre encontre une offensive de séduction ? Son attitude pouvait le suggérer.

— Peut-être, mais cela peut être important pour l'enquête ! De toutes façons, cela ne sortira pas d'ici, donc vous pouvez parler !

— Eh bien, il me reprochait de ne pas vouloir d'enfants, mais c'est notre choix ! Cela ne regarde que nous !

— Cela lui tenait donc tant à coeur ? demanda Bertier.

— Oui, il voulait absolument avoir des petits enfants, et André, avec la vie qu'il mène, n'est pas prêt à se marier et à fonder une famille, donc il nous a mis la pression.

— Vous êtes une jeune femme très élégante et vous êtes habillée à la dernière mode. Vous reprochait-il un certaine, euh, frivolité, je veux dire, dans le domaine vestimentaire ? Et de dépenser trop d'argent ?

— Comment osez-vous ? Bien sûr que non ! dit-elle avec indignation.

— Vous souvenez-vous d'avoir entendu un coup de feu, à un moment donné ?

— Non, je ne m'en souviens pas.

L'interrogatoire se termina ainsi. Dès qu'elle fut sortie, Bertier et le commissaire devisèrent ensemble.

crimes et flagrants délires : Vendetta Normande - Histoire terminéeWhere stories live. Discover now