Chapitre 7 - Un heureux événement à venir

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Le cauchemar de Gilbert

Tard dans la soirée, je rentrai chez moi. Sophie, ma petite femme bien aimée, m'attendait avec impatience. Sans rien dire, j'allai immédiatement dans la chambre pour me déshabiller. Elle m'emboita aussitôt le pas.

Connaissant Sophie, je sentis alors, c'était inévitable, qu'une scène de ménage, comme un orage d'été, se profilait à l'horizon.

— Tu en a mis du temps pour rentrer ! dit-elle. Tu aurais pu me prévenir que tu reviendrais tard. Tu es allé au magasin aujourd'hui t'acheter des vêtements ? Ils sont super ! Tu es très sexy ! ronronna-t-elle en se pendant à mon cou pour m'embrasser.  Beau jeune homme, continua-t-elle, j'aimerais bien les enlever un par un pour voir ce qu'il y a dessous, Tu m'as terriblement manqué, tu sais, continua-t-elle mordillant mes lobes d'oreilles et commençant à me caresser. Et puis, tu sens bon ! On dirait que tu viens de prendre une douche ! hummm !

Oh ! Quand elle est excitée comme ça, je peux m'attendre à tous les genres de réactions. Surtout quand je vais lui dire ce qu'il m'est arrivé. J'aurais pu m'en passer, mais elle a le don de me faire avouer n'importe quoi. Elle est très perspicace. Elle devrait travailler dans la police. Elle serait bien meilleure que moi dans les interrogatoires.

— Merci ma chérie, répondis-je en me penchant en avant pour lui rendre son baiser, mais je ne les ai pas achetés, on me les a prêtés, lui dis-je entre deux fiévreuses caresses. Et je vais accéder à ta demande, puisque je vais me déshabiller.

— Alors retire les vite, ronronna-t-elle de nouveau ! Mais j'aimerais bien savoir pourquoi on te les as prêtés. Qu'as-tu fait de ton beau costume de ce matin ?

— Euh...

Et je lui racontai ma mésaventure, car, quelles que soient les conséquences de ce que je faisais et sa réaction à venir, je ne lui mentais jamais, enfin, presque, du moins pas cette fois-là.

Elle eut un sursaut et, furieuse, se détacha de moi brusquement. Et ce fut un déferlement de reproches, ce à quoi je m'attendais.

Et voilà ! ça y est ! c'est parti !

— Comment ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu devrais faire plus attention. Tu prends beaucoup trop de risques. Glisser dans une vasière ! Mais quelle idée ! Et presque à la tombée de la nuit ! Et si on ne t'avait pas retrouvé ? Tu serais resté enfoncé dans la vase pour le restant de tes jours ! Et puis ton costume et les chaussures que je t'avais offerts pour ton anniversaire, que sont-ils devenus ?

Et patati ! et patata !

Sous cette avalanche de critiques, et surtout aussi parce que j'étais exténué, je pris la mouche et m'emportai à mon tour :

— Ce costume était tellement imprégné de boue et sentait tellement mauvais que j'ai dû le jeter dans la première poubelle venue, la chemise et la cravate y compris. D'ailleurs, Bertier ne pouvait plus en supporter l'odeur quand nous sommes rentrés en voiture. Et les chaussures, eh bien, je les ai perdues dans la vase où je me suis enfoncé. Et puis, tu n'as pas épousé un comptable, ni un inspecteur des impôts, ni un notaire, assis derrière un bureau, mais un policier. Tu étais prévenue, ce métier présente parfois quelques risques !

— Les risques, tu les cherches quand même un peu ! Et moi, je tremble pour toi tous les jours quand tu ne rentres pas de bonne heure ! Et puis, je ne veux pas que mon enfant soit sans père ! et elle se mit à sangloter.

Je reçus alors comme un coup de massue sur la tête.

— Quoi ? Un enfant ? Quel enfant ? Tu attends un bébé ? dis-je.

crimes et flagrants délires : Vendetta Normande - Histoire terminéeWhere stories live. Discover now