crimes et flagrants délires : Vendetta Normande - Histoire terminée

Chapitre 16 - De fructueuses investigations

Dès le lendemain, Je me rendis à Rouen avec ma fidèle 2CV pour commencer une série de recherches.

J'avais fixé auparavant un rendez-vous avec le banquier de Bernard Malandain, qui me reçut, l'air inquiet.

— Vous n'êtes pas sans savoir que votre client a été retrouvé mort dans des circonstances étranges, lui dis-je pour tout préambule.

— C'est exact ! J'en ai d'abord entendu parler dans la presse et au journal télévisé. Ce fut un choc !

— Nous devons donc enquêter sur les circonstances de son décès, pour cela nous devons mener des investigations sur sa vie, son patrimoine, etc. et pour cela je dispose d'une commission rogatoire, dis-je en lui montrant le document.

— Oui, je comprends, dit le banquier, et j'ai déjà été prévenu de votre venue par le procureur.

— Avait-il des mouvements importants sur son compte récemment ?

— Oui, bien sûr, car il a vendu toute sa chaine de magasins ainsi que la société qui les gérait, mais sans nous en donner les raisons. J'ai pensé qu'il voulait tout simplement prendre sa retraite, mais cela me semblait si précipité ! Si vous le souhaitez, nous pouvons vous fournir les relevés de compte.

— Quel genre de client était-il ?

— Un très bon client du point de vue financier. Son entreprise, dont nous gérions les comptes aussi, se portait bien, et il n'y avait aucun problème avec ses comptes personnels.

— Donc, il n'avait aucun souci d'argent ?

— Non, aucun !

— Je crois savoir que son fils Pierre Malandain est également client de votre banque.

Le banquier me regarda longuement, puis répondit avec une certaine réticence.

— Je ne sais pas si je dois vous le dire

— Vous pouvez ! cela fait partie de l'enquête que nous menons.

— Oui, et contrairement à son père, il est toujours dans le rouge.

— Ah ? du genre panier-percé ?

— Il tire beaucoup de chèques sur son compte personnel, que nous rejetons au fur et à mesure, faute de provision.

— J'ai su qu'il était le patron d'une entreprise de transport. Le compte de sa société est-il ouvert dans votre banque ?

— Oui, aussi, mais son fonctionnement est très chaotique. Il est souvent débiteur. Mais depuis quelque temps, j'ai l'impression qu'il puise dans ce compte pour régler des factures qui n'ont rien à voir avec son activité. En outre, depuis peu, nous voyons des remises d'espèces importantes qui nous posent des problèmes car notre client est évasif quand on l'interroge sur ces rentrées qui ne semblent pas être en relation avec des règlements provenant de clients. Par précaution, nous l'avons signalé à la brigade financière la semaine dernière.

— Vous avez bien fait. Vous soupçonnez donc une origine illicite ?

— Oui, mais sans être surs de quoi que ce soit.

— Bon, je vais me mettre en rapport avec les services de police concernés et je vous remercie pour tous ces renseignements. S'il le faut, nous vous demanderons les copies de ses relevés de compte. Mais surtout, ne dites rien à votre client, ne lui dites pas que ses comptes sont surveillés.

— N'ayez crainte, nous serons discrets.

Bien, voilà des informations bien intéressantes, surtout en ce qui concerne Monsieur Pierre ! Il m'a l'air d'être un drôle de coco, celui-là ! Je vais contacter mes collègues de la brigade financière, elle a sûrement des renseignements. En attendant, comme elle n'est pas très loin d'ici, je vais passer à la galerie où expose Monsieur André.