♀ CHAPITRE 3 ♀

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Bien sûr que je mentais. Je n'allais pas lui dire la vérité, mais que devrais-je lui dire alors ? Elle était si petite, si fragile. Je devais trouver une alternative.

— Tu as raison, commencé-je. Je vais te dire la vérité. Je suis venue ici parce que j'étais toute seule dehors et que j'avais froid, je voulais trouver un toît et de la nourriture. Et je suis tombée sur ta maman et des hommes en noirs, très méchants. Ils ont emmené ta maman et je me suis dit que je devais te protéger d'eux.

Elle s'approcha de moi, analysant ce que je lui disait.

— Où ils sont allés ? Me demanda-t-elle.

— Je ne sais pas, ta maman a juste eut le temps de me dire que je devais t'emmener chez ton tonton.

A ces mots, ses yeux bleus s'illuminèrent. Elle comprenait ce que je lui disais.

— Mon tonton habite très loin, me dit-elle de sa petite voix douce. Je veux voir ma maman.

— Je sais ma belle, mais pour le moment elle n'est pas là et tu vas devoir m'écouter.

La petite fille se mit à bouder, mais ne me désobéit pas néanmoins. Elle s'installa dans un coin de la cuisine avec son doudou : un vieux lapin en peluche. Je n'osais pas lui parler, je ne savais pas quoi dire. Je fis rapidement une inspection de la cuisine, il était à peine dix heures et demi. Elles avaient beaucoup de choses à manger, nous n'aurions pas besoin de sortir, c'était déjà ça.

Je passais à présent à l'inspection de la maison. Au rez-de-chaussée se trouvait la cuisine, le salon, et la chambre de la mère d'Élisa. Je fouillerais celle-ci plus tard. À l'étage se trouvait la chambre d'Élisa, une salle de bains, un bureau, une salle de jeu. Je redescendis les escaliers lorsque j'entendis la petite fille crier. Mon cœur s'emballa, tandis que ma respiration se fit plus pressante. Les traqueurs ? Ils étaient revenus ? Je me précipitai dans la cuisine, dévalant les escaliers quatre à quatre. Lorsque je passai le pas de la porte, un soupir de soulagement s'échappa de mes lèvres crispées. Un petit animal à quatre pattes et poilu jouait avec elle : un chien.

— C'est Kira ! M'informa Élisa.

La jeune chienne vint renifler mes pieds, mais n'aboya pas. Elle s'assit simplement près de sa maîtresse. Je pris la petite fille dans mes bras et l'assit sur le plan de travail au milieu de la cuisine. Je devais en apprendre le maximum sur elle.

— Élisa, ma belle, lui dis-je. Ta maman m'a dit que tu avais le virus ?

— Heu... J'étais très malade, dit-elle en triturant son doudou. Mais maman m'a soigné.

Alors c'était vrai, elle avait trouvé un antidote. Cela changeait tout.

— D'accord, où est le médicament que ta maman t'a donné ?

Elle s'approcha de moi, et me chuchota dans l'oreille.

— Maman l'a ramené de l'endroit interdit !

— Et où est-il cet endroit ? Répondis-je sur le même ton.

Elle pointa du doigt les escaliers, mais je ne voyais aucun endroit interdit. Je descendis la petite pour qu'elle me montre. Elle courut jusque devant l'escalier suivi de Kira. Elle déchira un morceau de tapisserie (qui semblait déjà pré-découpé), qui se trouvait sur le côté de l'escalier, et enfonça son petit doigt boudiné dans un petit orifice. Un déclic se fit et une porte dérobée s'ouvrit. J'eu une pensée pour un film sur les sorciers que ma grand mère adorait. Je chassai immédiatement ce souvenir.

— Je n'ai pas le droit d'entrer, c'est pour les grands, dit-elle.

Je lui sommai de rester dans la cuisine avec Kira et m'engouffrai dans l'étroit passage. La porte donnait sur un escalier de béton qui s'enfonçait dans le sol. On aurait dit une cave de ces films d'horreur qu'on regarde les soirs d'Halloween. Un interrupteur était posé contre le mur à ma droite, j'appuyais sur celui-ci. Une lumière jaunie m'éclaira le chemin vers le sous-sol, me rassurant au passage. Je descendai, penaude, sur mes gardes. Qu'allais-je trouver là en bas ?

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant