HEAVEN

♂ CHAPITRE 50 ♂

Point de vu d'Adam 

J'avais encore passé une nuit de merde. Elle avait gueulé dans son sommeil. Sacha était allé la voir deux ou trois fois, mais rien n'y faisait. Je n'allais pas supporter ça longtemps.

Je décidai enfin de me lever, il était encore tôt. Comme d'habitude, mon premier réflexe fut de prendre mon portable et de traîner sur les réseaux sociaux. Une grimace se dessina sur mon visage lorsque je vis encore un tas de messages qui parlaient de Noa. Elle n'avait rien fait, c'était moi le cerveau de l'opération, mais bon, c'était ça de travailler dans l'ombre.

De ma nonchalance habituelle, je descendis dans la cuisine. Je ne savais pas combien de temps nous pourrions nous cacher ici, dans cet appart qui n'était même pas à nous. Mais nous étions à la campagne, les flics ne viendraient pas ici.

Je cherchai un bol pour mes céréales et mon lait, mais n'en trouvai pas. J'hésitai un instant, puis finalement versai directement les céréales dans la bouteille de lait. Tout en buvant mon breuvage, je fis défiler mon fil d'actualité sur mon téléphone. Lorsque je tombai sur une photo. Une photo d'elle. Je ne savais pas où ils l'avaient trouvé, mais Noa était plutôt belle dessus, elle avait les cheveux longs. Même si je les préférais courts. Soudain, je pestai contre moi-même. Depuis quand je m'intéressais à elle ? Il fallait que je me ressaisisse. Le problème était de savoir comment j'allais lui annoncer qu'elle était recherchée par la police... Et puis de toute façon, elle allait bien l'apprendre à un moment ou un autre, pas la peine de prendre des pincettes.

— Salut ! Lança Sach dans mon dos.

— Yo, répondis-je, la bouche pleine de céréales.

Il s'installa à table face à moi, les paumes des mains sur les yeux. Il n'était pas du matin.

— Va falloir faire quelque chose pour Tigresse, elle fait chier à gueuler.

Il me fusilla du regard.

— Ce n'est pas sa faute, elle a vu Maxime se faire assassiner sous ses yeux, elle a perdu sa sœur, elle est...

— Bref ! Le coupai-je. Je m'en fous, démerde-toi pour qu'elle la ferme, c'est tout.

Il s'affala sur le dossier de la chaise, incrédule.

— Tu ne pourrais pas être tolérant juste une fois dans ta vie ?

Je soupirai.

— Elle en fait des caisses. Elle s'était disputée avec lui, et même ça faisait quoi, trois semaines qu'ils se connaissaient ? Moi ça fait des années, et pourtant, je ne chiale pas comme un gosse.

Il remua la tête, mécontent.

— C'est bon, de toute façon, on ne peut pas parler avec toi. Je sors, je vais chercher des infos pour savoir où la petite a été emmenée exactement.

— Non ! M'énervai-je. On avait dit qu'on ne devait pas bouger, le temps que tout se tasse. Et que les reste du groupe arrive.

— Adam, tu sais quoi ?

Je relevai un sourcil.

— Moi aussi, j'en ai rien à foutre de ton avis, sur ce, à ce soir.

Quel con celui-là. Je posais violemment la bouteille de lait sur la table, faisant gicler le liquide blanc. Énervé, je fermai tous les volets de la maison, la plongeant dans l'obscurité. Le comportement de Sacha m'agaçait. C'est lui qui avait voulu à tout prix qu'on emmène Noa avec nous. Qu'est-ce qu'il lui trouvait bon sang ? Pourquoi tout tournait autour d'elle ? C'était moi le héros de l'histoire, pas elle. C'est moi, Adam, qui avait infiltré Heaven et eut l'idée de la vidéo. Noa n'avait fait que parler !