♀ CHAPITRE 55 ♀

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J'arrivai comme une furie dans le salon, où Adam, le torse bandé, était allongé sur la table. Je m'approchai doucement, récupérant un vieux plaid au passage. Je déposai celui-ci sur Adam, lorsqu'il ouvrit les yeux.

— Depuis quand t'es attentionnée ? Chuchota-t-il.

— Arrête de faire l'idiot, le grondai-je.

— Noa, dit-il plus sérieux. Tu peux t'asseoir cinq minutes ?

— Bien sûr.

Je récupérai une chaise dont le dossier était à moitié cassé. Je me glaçai le derrière en m'asseyant. Puis, je tournai mon visage dans sa direction pour écouter ce qu'il avait à me dire.

— Bon, dit-il. Si je te dis tout ça, c'est parce que je sais que je vais probablement mourir, donc ne te fais pas des idées ma poule.

Je me contentai de soupirer comme réponse.

— Je vais être franc avec toi. Quand je t'ai vu pour la première fois, la première chose que j'ai pensée, c'est que j'te mettrais bien dans mon lit. C'était surtout pour faire enrager Maxime. Alors quand il est allé chercher les pizzas, j'ai joué de mon charme. Mais tu ne semblais pas convaincue. Et j'ai vu au fil des jours que tu n'étais pas intéressée, et ça m'a frustré. D'habitude, les filles tombent sous mon charme tout de suite. Je suis quelqu'un qui aime les défis, tu as dû le remarquer. Et en plus de ça, mes deux potes faisaient des batailles de regards pour toi, ils se défiaient pour savoir qui allait t'avoir. Bref en tout cas je t'apprécie peut-être un peu, donc je voulais m'excuser avant de clapser.

J'avais écouté sans broncher tout ce qu'il avait à dire. Même si certains passages m'irritaient quelque peu. Je pouvais comprendre qu'ils n'avaient pas l'embarras du choix niveau fille, mais je n'étais pas un objet.

— Je vois, dis-je simplement. À mon tour de te parler franchement. Je pense que tu es un petit con qui se croit tout permis, qui croit que tout lui ait dû. La première fois que je t'ai vu, je me suis dit que tu étais complètement fou. Ensuite, que tu étais un parfait connard avec ta boite de nuit bizarre. Et je ne comprends pas ce que tu veux dire quand tu parles de tes deux potes et de leur bataille de re...

— Arrête-toi Tigresse ! Me coupa-t-il. Ne me dit pas que tu ne t'en est pas rendu compte ?

— Mais de quoi ?! M'exclamai-je. J'avais pour priorité de sauver ma sœur !

Il se releva sur un coude, et je m'approchai pour lui faire signe de ne pas bouger.

— Déjà, ce n'est pas ta sœur, t'es consciente qu'en temps normal, tu serais poursuivie pour enlèvement ? Ensuite ne me dit pas que tu t'es pas rendu compte que Sacha en pinçait pour toi ?

Je me relevais irritée par ses paroles.

— On n'est pas en temps normal Adam. Les femmes meurent à cause d'un virus, l'état est corrompu, il y a une guerre civile dehors, elle n'a plus personne.

— Noa, tu me critique sur mes agissements, mais regardes un peu c'que tu fais ! Tu fais espérer un gars, tu enlèves une gamine. T'as cherché à savoir si elle avait de la famille au moins ? Je suis sûre que non.

— Je crois qu'on s'est tout dit. Je suis venue te voir parce que j'avais peur que tu meurs, mais même à deux doigt d'y rester tu restes insupportable.

Je commençais à vouloir partir, vexée, mais il me retint par le bras.

— Attends, désolé...

J'écarquillais les yeux. Le grand Zéro qui s'excusait ? Mais il allait pleuvoir des moutons ! Il remarqua mon expression sur mon visage et il détourna le regard.

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant