♀ CHAPITRE 48 ♀

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Des éclats de voix me réveillèrent. Mais je n'osais pas ouvrir les yeux, ni bouger. Les images de ce qu'il s'était passé avant que je ne sombre, revenaient dans mon esprit trop rapidement à mon goût. Son visage, inanimé, hantait mes pensées. Je ne put retenir mes larmes plus longtemps, et laissai les goûtes ruisseler le long de mes tempes. Je me tournai sur le côté, évacuant mon chagrin en silence. Je connaissais cette douleur, celle qui vous empêche de respirer, celle qui noircit votre esprit. Je la connaissais même un peu trop.

J'étais recroquevillée en chien de fusil sur ce qui semblait être un lit. Je ne savais pas où j'étais et cela m'importait peu. J'entendis des pas qui venaient dans ma direction. Je ne me souciai pas de chercher à savoir qui venait. Je n'en avais plus rien à faire.

La porte de la pièce s'ouvrit, et je restai recroquevillé sous les couvertures. Pourtant, j'avais l'impression que la personne qui était entrée était toujours là, sur le pas de la porte. Par curiosité, je tournai la tête, me dévissant le cou, pour voir qui était là. Mes poumons s'emplirent d'air et mes larmes ruisselèrent de plus belle.

Dans son sweat noir à capuche, les mains dans les poches, Adam me dévisageait. Le regard vide et entouré d'un halo violet, il me regardait.

— Adam... Sanglotai-je.

Il soupira et s'approcha de moi, pour finalement me serrer dans ses bras. Et je me laissais aller, pleurant à chaudes larmes. De sa grande main, il me frottait le dos, et j'enfonçais encore plus ma tête dans son cou. Il sentait incroyablement bon et son étreinte était réconfortante. Je m'étonnai moi-même d'être d'un coup si proche avec lui. Mais j'avais besoin de réconfort, cela pouvait être n'importe qui, j'en avais besoin.

Je repensai soudain à cette scène atroce, c'est moi qui aurais dû mourir, pas Max.

— C'est ma faute, c'est à cause de moi qu'il est mort...

— Non ! Cria-t-il. Écoute-moi bien, ce n'est pas ta faute compris, enlève-toi ça de la tête immédiatement !

Je secouai la tête en pleurant. Il prit mon visage dans ses mains.

— Noa, regarde-moi.

Je plongeais mes yeux dans les siens, son regard était si profond que je croyais m'y noyer.

— Ce. N'est. Pas. Ta. Faute. Compris ?

Je hochai la tête en essuyant mes larmes. Je m'asseyai correctement, et remarquai que je portais toujours le bas de pyjama d'Heaven, et que je n'avais rien en haut si ce n'est mon soutien-gorge. Adam le remarqua aussi – probablement parce que je venais de piquer un fard, et il retira son sweat pour me le donner. J'enfilai le vêtement chaud.

— Tu veux manger ? Me demanda-t-il en se relevant.

Je n'avais pas très faim, et j'avais pleins de questions à lui poser. Mais je voyais bien que ce n'était pas le moment. Alors j'acceptai par politesse. Nous descendîmes les escaliers de bois sec. Il faisait plutôt froid, et je tirais sur l'encolure du sweat pour avoir le cou au chaud. Mes narines s'imprégnèrent d'une odeur sucrée. C'était le parfum d'Adam. Je l'humai en fermant les yeux, ça avait quelque chose d'apaisant.

Nous arrivâmes dans ce qui s'apparentait à un salon. Et c'est là que cela me frappa. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Comment ne l'avais-je pas remarqué ? Je pestai contre moi-même. Où était Elisa ? Je me stoppai en plein milieu du salon, sous le regard interrogateur d'Adam.

— Quoi ? Dit-il simplement.

Je suffoquais, mon cœur s'accéléra, mes jambes devenaient du coton.

HEAVENWhere stories live. Discover now