♀ CHAPITRE 16 ♀

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J'expliquais à Franck tout ce qu'il s'était passé, évitant tous les détails sordides sur sa soeur. Il fronçait ses gros sourcils gris, se frottant la barbe de temps à autre. Mais je continuais mon histoire m'en soucier. Une fois mon récit terminé, il me demanda de m'asseoir.

- Ecoutez, Noa, je vais vous dire quelque chose. Pour votre bien, et celui de ma nièce vous feriez mieux de vous en aller. Je crois que cette histoire est encore plus compliquée qu'elle en à l'air. Si comme vous me l'avez dit, Nathalia a fait une vidéo comme celle-ci, où elle dénonce ce que fait l'Etat, c'est qu'elle avait une idée derrière la tête.

- Je vous l'ai déjà dit, m'énervé-je. Je ne laisserais Elisa sous aucuns prétexte d'accord ? Dès l'instant où j'ai mis les pieds dans cette maison, j'étais embarquée dans cette histoire. Certes je ne comprends pas tout, mais j'ai promis à Elisa que je resterais avec elle pour toujours.

Il se mit à ricaner et déposa ses lunettes sur le plan de travail.

- Non mais vous vous entendez ? Vous avez dix-neuf ans, elle en a cinq. Vous ne pouvez pas parler comme si c'était votre meilleure amie d'école. Sortez, refaites votre vie.

La colère commençait à s'insinuer en moi, collante et visqueuse.

- Ecoutez Franck, je vais être très claire. Je reste, point final. Vous n'avez pas le choix.

- Bien sûr que j'ai le choix, s'énerva-t-il à son tour. C'est ma nièce, vous êtes une inconnue. Je pourrais appeler la police pour qu'ils vous emmènent ! Vous n'êtes rien pour elle, absolument rien. Elle va certainement vous oublier quand elle grandira.

Ses mots me transpercèrent le coeur tellement ils étaient vrais. Je n'étais rien pour elle, je ne faisais pas partie de sa famille. Néanmoins, nous avions tissé un lien fort, et je m'étais attaché à elle. Je le suppliait de me laisser rester jusqu'à ce qu'elle soit pleinement en sécurité.

Il soupira bruyamment. Mais il voyait bien que je ne changerais pas d'avis. Finalement, il céda et m'autorisa à rester avec Max. Nous sortîmes de la pièce qu'il verrouilla, puis il cacha la porte avec un grand miroir mural amovible. Cet homme était vraiment très maniaque et méfiant.

Nous montâmes à l'étage ou nous attendait sagement Maxime. Je lui expliquait rapidement la situation, et Franck prépara le repas. Il nous indiqua également notre chambre à l'étage. Oui, parce que j'allais devoir partager ma chambre avec Maxime. Je n'allais pas me plaindre, il nous autorisait déjà à rester, et je préférais largement dormir avec quelqu'un que je n'appréciais pas plutôt que sur le béton dans la rue.

Une fois que nous fûmes dans la chambre, Maxime ferma la porte violemment, pour que je me rende compte de son geste certainement. Il voulait indéniablement parler tranquillement. Je m'assis sur le lit pour lui faire comprendre que j'attendais qu'il parle.

- Noa, ce Franck est très bizarre, me dit-il enfin.

Je réfléchissais. Il n'avait pas tord, mais c'était tout de même l'oncle d'Elisa.

- Oui, mais on ne peut rien y faire. C'est l'oncle d'Elisa, on ne devrais même pas être là, et il nous laisse rester.

Il posa son sac au sol et se posta face à moi.

- Oui mais... Il chuchota. Je sais pas, je lui fait pas confiance. Je suis sûr qu'il serait capable de nous dénoncer aux traqueurs...

J'y avais pensé aussi, et plus d'une fois, il m'avait bien menacé tout à l'heure après tout. Mais s'il faisait ça, il mettrait Elisa en danger également. Je tentais de calmer Maxime, même si je voyais bien qu'il était tendu comme une corde de piano. Il faisait les cents pas, regardait toutes les cinq minutes par la fenêtre. Il ne cessait pas de répéter que cela avait été trop simple de venir jusqu'ici. Qu'ils avaient dû lancer un mandat contre nous ou quelque chose du genre. Il commençait à devenir parano, et à me refiler ses idées. Je ne devais pas me laisser influencer, nous étions en sécurité à présent.

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant