♀ CHAPITRE 39 ♀

15.1K 1.9K 70
                                    

Alex se tenait droit devant moi, son regard plongé dans le mien. Je n'arrivais pas à déceler le moindre sentiment, cet homme était un mur. Pendant un instant je soutenais son regard, m'attendant à ce qu'il parle, mais il ne dit rien. Je baissais alors les yeux, gênée.

— De quoi voulez-vous parler ?

Il soupira bruyamment, et se posa contre le rebord du plan de travail en pierres blanches.

— Ecoutes, tes petits camarades m'ont un peu expliqué la situation, commença-t-il.

Mes yeux s'écarquillèrent. Il devait parler d'Adam et des autres. J'étais énormément soulagée de savoir qu'ils couvraient mes arrières.

— Pour Nathalia... Est-ce que...

Aïe, j'allais devoir raconter cette affreuse histoire une fois de plus. Je revis ces images de sang dans ma tête, et essayai de me focaliser sur une chose à la fois.

— Oui, elle est morte. J'ai assisté à son assassinat...

J'y était peut-être allée un peu fort.

Il passa nerveusement sa main dans ses cheveux roux. Il pouvait tout à fait ne pas me croire, il ne savait pas qui j'étais, je pouvais très bien mentir. A mon grand soulagement, il semblait me faire confiance.

— Racontes moi tout.

Nous y voilà, une fois de plus. Je m'installai confortablement dans le siège, et je débitai mon histoire à toute allure. Je lui racontai tout (je sautais les détails Maxime bien sûr), et lui expliquai même que j'avais utilisé l'antidote sur moi. Il m'écoutait très attentivement, hochant la tête de temps à autres. Je lui racontai ensuite nos découvertes sur un certain Robert. Là, il me stoppa.

— Robert tu dis, murmura-t-il. Si c'est le Robert auquel je pense c'est impossible.

— Et vous pensez à... ?

— Au directeur du programme. C'est un grand scientifique, très renommé. Je ne comprends pas pourquoi il aurait fait tuer une personne aussi compétente que Nath'. Et il est à fond dans la science et les nouvelles découvertes, c'est lui qui mène le projet pour trouver un antidote.

Je fronçais mes sourcils à cette annonce. Les garçons n'avaient pas mentionné ce projet. Et je suis sûre qu'ils avaient cherché chaque secret d'Heaven. Donc ils m'en auraient parlé, ce qui voulait dire que ce projet ne devait pas exister.

— Qui est au courant du projet ? Demandai-je.

— Et bien, tout le bâtiment, peut-être même tout le pays.

— Et qui fait partit du projet, qui le met en place ?

— Et bien c'est... (Il marqua une pause.) C'est... Je n'en sais rien en fait...

Encore un mystère. Mais je n'avais pas le temps pour jouer au Cluedo. Je devais sauver ma sœur, et m'enfuir d'ici.

— Ecoutez, dis-je. La fille de Nathalia est ici, je dois absolument la voir, la récupérer et ensuite nous faire échapper d'ici parce que sinon...

— Stop ! Cria-t-il. Calme-toi ! Elisa est en sécurité pour le moment, j'en suis certain. C'est d'ailleurs pour ça que je souhaitais te parler.

— Comment ça ? Le questionnai-je inquiète.

— Tes amis, ils voulaient lancer une vidéo ou je ne sais quoi sur le net. Mais puisqu'apparemment ton visage est dessus, tu vas être vite reconnue.

En effet je n'y avais pas pensé, ils contaient attendre qu'Elisa soit sortie de toute manière. J'espérais qu'ils tiennent parole.

— Je vais vous aider, pour Nathalia et Elisa.

— Et que proposez-vous ?

— Je vais falsifier les résultats de ton test. Ensuite, j'indiquerais sur mon rapport que tu iras dans le groupe des postulantes. Tu pourras ensuite postuler pour un travail comme le mien, et comme je n'ai pas d'assistante, je ferais en sorte de te choisir.

Je réfléchis un instant. Il avait l'air sincère, et il était ma seule porte de sortie. Il valait mieux faire ce qu'il disait.

— D'accord, et qu'est-ce que j'y gagne ?

— Tout d'abord en tant qu'aide-soignante, tu pourras te rapprocher d'Elisa sans éveiller les soupçons. Ensuite, puisque nous seront collègues, nous passerons du temps ensemble sans que cela paraisse louche. Et de la sorte, je pourrais faire des prélèvements sanguins sur toi, afin de recréer le vaccin. Il me faudrait les notes de Nathalia, mais il me semble que tes amis vont me les envoyer. Je ne sais pas quand cela-dit.

— Qui vous dit qu'on ne les a pas déjà envoyés ? Intervint une voix.

Je sursautais, même si je connaissais cette voix : Adam. Alex se retourna face à l'ordinateur qui était posé sur le plan de travail derrière lui. Je pouvais apercevoir le visage d'Adam, son sourire vicieux en coin. 

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant