♀ CHAPITRE 49 ♀

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Je ne pris même pas la peine de saluer Sacha. Comme une flèche, je fonçai dans la chambre du haut. J'avais été naïve de croire que j'allais réussir à passer au-dessus de tout ça. La porte fut à peine fermée, que je m'effondrai au sol. Je n'y arrivais pas, et je n'étais pas sûre d'y arriver un jour. C'était trop dur. Et pour me faciliter les choses, bien sûr mon cerveau me montrais tous les moments que j'avais passés avec Maxime. Le jour où nous avions dormi ensemble, où nos mains s'étaient entrelacées. Ce jour où nous avions tous les deux combattu pour que je vive. Une douleur indescriptible me broyait le cœur. Je pleurai à chaudes larmes, hurlant comme jamais. J'étais recroquevillé au sol, me balançant d'avant en arrière, la bouche grande ouverte. Je ne contrôlais plus mon corps. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi me faire ça à moi ? J'avais perdu tant de choses, tant de gens... La tristesse fit place à la colère. Je me ruai sur le petit bureau de bois et le renversai. J'étais en train de saccager la pièce. Je n'arrivais pas vraiment à réaliser qu'il n'était plus là. Je ne le verrais plus jamais.

À bout de forces, je tombai au pied du lit, la tête posée sur le matelas, l'inondant de mes larmes. Je voulais revenir en arrière, remonter le temps. Mais c'était impossible, jamais je ne le reverrais. Je repensai à Elisa qui avait assisté à la scène. Mon dieu, qu'est-ce que j'allais faire à présent ? J'avais perdu tous mes piliers, tous mes repères.

Quelqu'un entra dans la pièce.

— J'ai pas envie de parler, lançai-je sans me retourner.

— Noa... Lâcha Sacha. J'ai entendu du bruit, ça va ?

— Fous-moi la paix ! Pleurai-je.

Il ne bougea pas, il me dévisageait de ses grands yeux, je le savais. Il s'approcha de moi doucement, comme on s'approche d'un chat sauvage. Puis il s'assit en tailleur en silence.

— Peut-être que tu n'as pas envie de parler, mais moi, j'en ai besoin, m'avoua-t-il. Et Adam là en bas n'est pas le meilleur psychologue que je connaisse.

Je me résignai finalement à le regarder en face, et je fus surprise de découvrir qu'il avait les yeux humides.

— Je sais que je ne le montrais peut-être pas, mais... Sa voix dérailla. Maxime, c'était comme un petit frère, on avait été élevé ensemble... Et même si dernièrement on s'était un peu disputés... J'ai été élevé avec lui quoi...

— Je ne savais pas que tu tenais à lui.

Il soupira avec un sourire crispé.

— Tenir à lui est un grand mot. C'était un petit con, mais malgré tout, il était attachant. Et puis, ce n'était pas un mauvais gars. Il voulait te protéger. Je voyais bien comment il te regardait, comment il te bouffait du regard. Je voyais bien la jalousie dans ses yeux quand tu parlais à d'autres que lui...

— Qu'est-ce que tu essayes de faire Sacha ? M'énervai-je. Tu crois que je ne suis pas assez triste comme ça ? Il faut en plus que tu me fasses comprendre que l'homme qui m'aimait et pour qui j'avais des sentiments est mort ?

— Non, non... Je... Ce n'était pas mon intention...

Je soupirais tout en m'attachant les cheveux. J'essuyais mes larmes et le regardai en face.

— Vas-t-en. Laisse-moi tranquille, je suis fatigué d'accord ? Vous pouvez comprendre que j'en ai marre ? Je suis exténué de me battre, de m'attacher aux mauvaises personnes. Je veux rester seule.

Il essaya de poser sa main sur mon épaule, mais je le repoussais d'un revers de main.

— Sacha, soit tu pars, soit c'est moi qui sors.

HEAVENWhere stories live. Discover now