HEAVEN

♂ CHAPITRE 36 ♂

Point de vue de Sacha : 

C'est cette sensation de vide et de solitude dans ce grand lit qui me poussa à ouvrir les yeux. Par reflex, je tournai la tête vers l'endroit où elle était supposée se trouver.

Personne.

Lentement, émergeant de ce court sommeil, je posai mes pieds nus au sol, un à un. Je passai ma main dans mes cheveux, sans vraiment prendre conscience de la situation. Finalement, je me décidai à me lever pour aller au salon. Étrangement, cette pièce aussi était vide. Je m'attendais à la voir là, assise sur le canapé. Je me rendis compte que je ne savais pas où elle était, et cela me pinça le cœur. Pourquoi est-ce que j'apportais tant d'importance à cette fille ? Après tout, il y en avait plein ici. Non, elle était différente. C'est sa naïveté et sa gentillesse qui m'avait séduit.

Je vérifiais quand même les autres pièces, mais elle n'était plus là. Peut-être était-elle simplement retournée au bureau d'Adam.

Je m'apprêtais à sortir de l'appartement, lorsque mon regard fut attiré par un bout de papier qui n'était pas à sa place. Je m'approchai, et vis mon nom écrit dessus. Quelqu'un l'avait posé ici : Noa ?

« Sacha,

Je voulais déjà te remercier pour ton hospitalité et ta gentillesse. Mais je n'en peux plus de cette attente. Cela va faire bientôt une semaine et demie que ma sœur a été emmenée. Je ne peux pas rester ici à rien faire. Je vais la chercher.

Merci pour tout,

- Noa. »

Je laissais s'échapper le bout de papier d'entre mes doigts tremblants. Violemment, j'ouvris la porte de l'appartement et m'élançai dans les couloirs comme un fauve. La panique avait envahi chaque parcelle de mon corps, me laissant crispé de douleur, suffoquant. J'arrivai devant la salle froide. J'entrai, et le froid de la pièce me glaça le sang. Les gouttes de sueur qui ruisselaient dans ma nuque étaient aussi froides que des glaçons.

Je pénétrai dans le bureau d'Adam en furie. Il était là, comme d'habitude, avachit dans son fauteuil. Il tourna le regard dans ma direction, probablement surpris que je sois tant énergique pour une fois. C'est vrai, d'habitude, je ne panique pas pour un rien, je suis plutôt du genre à relativiser. Mais cette fois, c'était différent.

Sans donner plus de détails que nécessaire, j'expliquais rapidement à tout le monde la situation.

— Tu l'as laissé sortir toute seule dehors ?! Me hurla Maxime.

Je ne voulais pas m'énerver, ce n'était pas le moment. Je serrai le poing et pris sur moi.

— Je dormais, elle s'est faufilée, dis-je pour me défendre. Noa savait que je l'aurais empêché sinon.

— Je comprends pas pourquoi elle est allée chez toi premièrement ! Cria-t-il.

Je soupirais d'agacement. On n'était jamais mieux servi que par soi-même. Je bousculai tout le monde et fonçai sur les ordinateurs. J'essayai de la repérer sur les caméras de surveillance de la planque. Je passais la vidéo de l'entrée en marche arrière, jusqu'à ce que je la voie. Elle était là, dans son sweat noir et son sac à dos sur l'épaule. Je vérifiais à quel moment elle était sortie, cela faisait environ une petite demi-heure. Il était impossible de savoir quelle direction elle avait pris, ni où elle était allée. Contrarié et à bout de nerfs, je tapais du poing sur la table.

Crash s'approcha de moi et posa sa grande main sur mon épaule.

— Je suis presque sûr qu'elle s'est laissé prendre pour rejoindre la petite.