♀ CHAPITRE 19 ♀

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Mon état s'empirait de jours en jours. Maxime ne savait pas quoi faire. Nous savions tout les deux que j'avais attrapé le virus mais aucun de nous deux ne l'avait vraiment dit. Il était d'une gentillesse extrême avec moi, il m'apportait le repas au lit, mais il savait au fond de lui que ça ne changerais rien.

Pendant longtemps je m'étais demandé ce que je ferais si j'attrapais cette maladie. Et maintenant que je l'avais, je m'étais enfin résiliée à mourir. Je n'avais plus de famille, plus d'amis. J'avais perdu ma nouvelle raison de rester en vie. Après tout, peut-être que la mort me délivrerait de cette douleur qui me tiraillait chaque seconde. Mes muscles étaient courbaturés, j'avais constamment soif. Lorsque je toussais, il était rare que je ne crache pas du sang. Souvent j'avais des spasmes où je m'arrachais les cheveux.

Maxime venait m'apporter mon repas, même si je savais que je n'allais pas réussir à l'avaler. Il s'assit près de moi sur le lit. Il allait me dire quelque chose, je le voyais. Pourtant il resta muet un long moment, le regard dans le vide. A quoi pouvait-il bien penser ? Est-ce qu'il se récitait dans la tête le discours qu'il allait me dire ? Est-ce qu'il choisissait les mots qu'il allait employer ?

Finalement, il tourna le visage vers moi. Je voyais ses yeux, entourés d'un halo violet. A cause de moi il ne dormait plus. Depuis quelques jours il dormait dans ma chambre, de peur que je m'étouffe avec mon sang pendant la nuit, ou que je fasse une crise d'épilepsie. J'avais honte, honte qu'il me voit comme ça. Qu'il prenne soin de moi comme si j'étais de sa famille.

― Noa... Bégaya-t-il finalement. Je sais qu'entre nous ça n'a pas toujours été joyeux. Je sais qu'à cause de moi tu as perdu ta sœur de cœur, et je m'en veux. Chaque jours qui passe, je me dis que j'aurais pu vous emmener toutes les deux. Mais à ce moment... Quand les traqueurs sont arrivés... J'ai revu ma sœur qui se faisait emmener, et je ne pouvais pas perdre à nouveau quelqu'un qui compte énormément pour moi, (Il me regarda dans les yeux et repris son souffle). Je sais que ça peut te paraître étrange, mais quand je t'ai rencontré pour la première fois, je t'ai trouvé tellement belle. Je me suis dit, que si ça n'avait pas été dans ces circonstances, je t'aurais demandé ton numéro. J'aurais essayé de t'emmener au cinéma. Je sais que je ne suis qu'un idiot, et je ne sais pas exprimer correctement ce que je ressent. Alors voilà, je vois que chaque jour ton état se dégrade, et ça me fait peur. J'ai peur de te perdre, parce que... Et bien je... Enfin... Je tiens vraiment à toi Noa.

Je ne savais pas quoi dire, pas quoi répondre. Qu'est-ce qu'il essayait de me faire comprendre ? Mon ventre me faisait mal, mais ce n'était pas à cause de la maladie. J'avais le souffle coupé, je n'avais vraiment pas prévu ça.

― Maxime, essayé-je la langue pâteuse. Je ne sais pas quoi te dire. Ça me touche énormément que tu me dise ce genre de chose, mais tu vas devoir te faire à l'idée que je suis condamnée. Regarde moi, regarde ce que je deviens. Tu devrais partir et me laisser ici, tu peut avoir une vie normale. Tu n'es pas obligé de voler pour te nourrir, tu peux sortir dehors en plein jour et rencontrer du monde. Tu peux avoir un travail convenable.

― Je ne veux pas de tout ça, me coupa-t-il. Ce que je veux c'est rester avec toi. Si tu meurt je ne m'en remettrait pas, je n'aurais plus de raison de vivre. J'en mourrais.

Il se rapprocha de moi, et mon cœur s'accéléra encore plus. Il exagérait à dire qu'il en mourrait. Je ne savais pas quoi dire, et je ne voulais pas qu'il meurt. Mais pourquoi ? Il n'était rien pour moi, alors pourquoi je m'inquiétais tant de son état ? Tout d'un coup je ne voulais plus mourir. Je prenais enfin vraiment conscience de ce qu'il m'arrivait. Je fus prise de panique, et je me mis à trembler de tout mon être.

― Maxime, sangloté-je. Je ne veux pas mourir !

Il me prit dans ses bras, me serrant fort contre lui.

― Je vais retrouver Franck, me chuchota-t-il. Et je lui demanderais de faire un antidote ! Tu ne mourra pas.

C'est alors que mon esprit se remit en marche. Un antidote, j'en avait un sous la main ! J'avais pris la mallette de Franck avant de partir, le vaccin était à l'intérieur ! Je me jetais hors du lit, titubant et me rattrapant de justesse au mur. Maxime me hurla de ne pas bouger, mais je ne l'écoutais pas.

Je dévalai les escaliers, trébuchant une ou deux fois au passage, suivie de près par Maxime. J'entrai dans mon ancienne chambre, mon regard se posa sur deux sacs au fond de la pièce. Un sac de sport noir et un sac rose à paillette. Mes yeux s'embuèrent de larmes, mais je continuais de marcher vers eux, les jambes à moitié pliés. Je finis à quatre pattes, rampant vers mon sac que j'ouvrais à la hâte. La petite mallette grise était là, je l'ouvris rapidement, sous la supervision de Maxime. J'avais le cœur au bord des lèvres, le souffle court.

En ouvrant la boite, tout mes espoirs retombèrent lourdement. La fiole bleu était brisé et le liquide s'était rependu partout dans la mallette. Il ne restait que la petite fiole jaune. Mais selon Franck, elle ne serait peut-être pas assez puissante pour un adulte. Finalement, peut-être que j'allais vraiment mourir. 

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Je sais que ce chapitre est très court, mais c'est pour le suspens :p 

Encore merci de lire mon livre, n'oubliez pas de voter si ça vous plaît, et de vous abonner pour plus d'histoires ! :D

Bonne lecture !

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