♀ CHAPITRE 4 ♀

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L'heure du repas arriva plus vite que prévue. Élisa jouait toujours avec son chien dans la cuisine, tandis que je m'étais retranchée dans la salle de bain. J'essayais d'assimiler ce qui était en train d'arriver. Comment allais-je m'occuper de cette gamine ? Et comment est-ce que j'allais l'emmener chez son oncle ? Et nous devrions partir de nuit pour être discrètes, elle ne tiendrait jamais la cadence.

Je portai mes mains tremblotantes à ma tête blonde, serrant mes tempes comme si une idée de génie allait arriver. Je devais avoir une discussion avec la petite. Il fallait mettre les choses au clair.

Je relevai la tête, et observai mon reflet dans un grand miroir accroché au mur. Je faisais peine à voir. Ce n'était plus des cernes sous mes yeux, mais bien des valises. J'avais hérité des grands yeux bleus-gris de ma mère, et de la tignasse blonde de mon père. Mes cheveux étaient bouclés, tombant jusqu'à mes épaules. Je les avais coupés pour être plus discrète. Je portais un vieux sweat gris que j'avais volé dans un magasin. Je devais me débarrasser de tout ça. J'allais partir sur de nouvelles bases. Je fonçai dans la chambre de Nathalia, et commençai à fouiller la penderie. J'y trouvai un haut gris, avec des manches longues bleues marines. Pour le bas, je lui pris un jean-slim noir qui m'allait parfaitement. Quant aux chaussures, je gardai mes incontournables baskets blanches. Je devais trouver une veste à capuche, et heureusement pour moi, Nathalia en avait. J'optai pour une couleur passe-partout : une noire. Je récupérai la clé USB et la remit dans la poche de mon nouveau pantalon.

 Je récupérai la clé USB et la remit dans la poche de mon nouveau pantalon

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(image générée par IA)

Je rejoignis Élisa dans la cuisine, elle avait sorti des petites poupées et jouait avec. Elle ne comprenait vraiment rien, sa mère était morte et elle ne le savait même pas. Ou peut-être l'avait-elle compris, mais n'osait pas se l'avouer ?

— Élisa, ma belle, lui dis-je. Qu'est-ce que tu veux manger ?

— Des pâtes ! Ricana-t-elle. J'aime bien les pâtes.

Parfait, ça me tiendrais au ventre. Je mourrais de faim. Je farfouillai les placards et dénichai une boite de coquillettes. Je fis bouillir de l'eau, tandis qu'Élisa rangeait ses jouets. Elle semblait bien élevée et polie.

— Comment tu t'appelles ? Me demanda-t-elle en tirant sur ma veste.

— Noa, lui dis-je en souriant.

Noa, c'était bien ça. Cela faisait presque un an que je n'avais pas prononcé mon prénom.

— J'aime bien. On peut être des amies Noa ?

Je m'accroupissai vers elle.

— Très bien, soyons amies.

Elle parut ravie et grimpa sur une des hautes chaises en bois de la cuisine. Elle s'assit sagement, son lapin déchiré dans les mains, en silence.

Comment allais-je m'occuper d'une enfant, moi qui n'étais pas capable de prendre soin de moi-même ? Je soupirai et égouttai les pâtes. J'en avais fait pour un régiment, vraiment. Il en resterait pour le soir au moins.

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