♀ CHAPITRE 22 ♀

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Maxime se tenait devant moi, décontenancé par la situation. Il m'avait protégé jusque-là, c'était occupé de moi et avait tout fait pour me garder en vie. Et moi, je lui annonçait que je partais pour une mission suicide. Je n'avais absolument aucun plan, aucune stratégie. Je ne savais pas par où commencer, je n'avais aucun plan du bâtiment, je ne savais pas où ma sœur avait été emmenée exactement. Mais si j'avais une chose, c'était bien de la détermination.

Maxime me regardait nerveusement, passant de temps à autres sa main dans ses cheveux, comme il le faisait tout le temps. Puis, il se rassis face à moi en silence. Je n'osais rien dire, ni même le regarder dans les yeux.

― Noa, m'interpella-t-il. Tu ne peux pas te jeter dans la gueule du loup comme ça, sans réfléchir. Il faut établir un plan d'action précis.

― Comment tu comptes t'y prendre pour trouver un plan ? On ne sait rien de HEAVEN. Ils gardent leurs agissements secrets, rien ne sort de l'intérieur de la structure.

Ses épaules s'affaissèrent, et ses yeux vagabondèrent un peu partout à la recherche d'une solution. Puis il releva la tête, le regard pétillant.

― J'ai peut être une idée... Mais rien ne dit que ça va fonctionner ou qu'il voudra nous aider...

― Il ? Répété-je.

― Tu as dis que rien ne sortait d'HEAVEN ? Donc il faut quelqu'un qui s'infiltre à l'intérieur. J'ai un bon ami à moi qui sait bien se servir des ordinateurs. Il est extrêmement doué et il est ce qu'on pourrait appeler un hackeur professionnel...

Je riais par nervosité.

― Un hackeur ? Et comment pourrait-il bien nous aider ? On parle d'une organisation internationale là.

― S'il arrive à entrer dans le système de Heaven, et je sais qu'il en est capable, on pourrait avoir accès aux caméras de sécurité, aux plans du bâtiment et à tout un tas de trucs.

Je réfléchissais, c'était peut-être une opportunité pour dévoiler à tout le monde ce qu'il se passait réellement là-bas. Si on arrivait à avoir des vidéos de l'intérieur et qu'elles étaient diffusées, les gens réagiraient forcément.

― Très bien, conclus-je. Mais sache que chaque minutes comptent. Où habite ton ami ?

― Il habitait à Paris il y a peu, espérons qu'il y soit encore.

Espérer, c'était ce que je faisais chaque seconde. Espérer que ma petite Élisa était en sécurité, espérer qu'elle était encore en vie, qu'on ne lui faisait pas de mal. Mais ça me tuais d'espérer sans rien faire. Il fallait que je bouge, que je fasse quelque chose.

A la fin du repas, Maxime et moi préparâmes nos sacs. Même si je n'étais pas pleinement rétablie, chaque secondes étaient importantes. Nous partirions le lendemain matin, au plus tôt.

Cette journée s'était déroulée plus calmement que les autres, enfin à mon goût. Je sentais que mon corps était moins douloureux, je toussais de moins en moins. Peut-être que j'allais me rétablir finalement. Maxime avait eut raison de croire.

Même s'il savait qu'il n'y avait plus de risque qu'il m'arrive quelque chose pendant la nuit, Maxime se coucha avec moi. D'un côté ça avait quelque chose de rassurant, le sentir près de moi. Je savais que si quelque chose tournait mal, il serait là pour moi.

Sur ces pensées, je me blottis près de lui, me laissant bercer par ses respirations régulières. Avant de s'endormir, il m'embrasse le front, et tout les deux nous nous laissâmes emporter auprès de Morphée.

* * *

Je me réveillai le lendemain dans les bras de Max. Il dormait encore, la nuit passée il avait eut un sommeil agité. Je me dégageai de lui en douceur, et m'assis sur le lit. Dans la faible lueur du jour qui passait au travers des volets, je pouvais percevoir le visage endormi de Max. Il était vraiment beau garçon, et il semblait si innocent à ce moment là. Je me rapprochai de lui, pour observer son visage de plus près. Il avait de longs cils épais, de fines lèvres. J'aurais pu rester ainsi des heures à le contempler. Mais soudain, je me rendis compte de ce que j'étais en train de faire, et je me fis rougir toute seule. Était-ce plus que de l'amitié ? Ou simplement une petite attirance parce que je le trouvais beau garçon ? Je chassai ces idées de mon esprit. Je ne pouvais pas me rapprocher d'un garçon, je ne pouvais pas tomber dans le panneau une deuxième fois. Les garçons étaient des menteurs, des manipulateurs. Et lorsqu'on se rendait compte de ça, on avait mal, très mal. Je n'avais pas envie de souffrir à nouveau comme j'avais souffert avant. Mais pourtant, malgré tout, je n'arrivais pas à décrocher mon regard de son visage.

Il ouvrit enfin les yeux. Des yeux marron, avec un regard profond. Il tourna la tête vers moi et paru surprit de me voir assise ainsi à l'observer.

― Ça fait longtemps que tu me regardes dormir ? Dit-il en baillant.

― Je viens juste de me lever, mentis-je.

Il hocha la tête et se tourna sur le côté, dos à moi. Il n'était pas tout à fait réveillé, il lui fallait encore au moins cinq minutes. Je n'attendis pas jusque là et décidai de me lever.

Il était moins tard que je ne le croyais. A peine dix heures et demi. Je grignotais quelques gâteaux secs, lorsque que Maxime se décida enfin à descendre. Il marchait nonchalamment, et arriva jusqu'à moi. Puis, il m'enlaça en posant sa tête sur mon épaule. J'étais un peu surprise par se geste, mais je ne m'écartai pas pour autant.

Maxime me déposa alors un baiser dans le cou, et me murmura :

― Chaque jours je suis aussi heureux de te voir à mes côtés, et de constater que tu es toujours en vie.

HEAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant